L'horizon s'éclaircit pour 2021 sur le front de l'emploi. Après l'hécatombe en 2020, les perspectives d'embauche sont « encourageantes » cette année, selon l'enquête annuelle « besoins en main d'œuvre » de Pôle emploi publiée mardi.
L'enquête fait en effet état de 2,723 millions de projets de recrutement pour 2021, soit 30.000 de plus qu'en 2019 (2,693 millions), en hausse de 1,1%. Pôle emploi n'avait pas communiqué sur cette enquête l'an dernier, la crise sanitaire ayant totalement rebattu les cartes. Toutefois, les perspectives d'emplois sont très inégales entre les différents secteurs. Quels sont ceux qui comptent embaucher à la sortie de la crise ?
« Dans les starting-blocks »
Pour le directeur étude et performance de Pôle emploi, « les entreprises sont un petit peu dans les starting-blocks : dès que les restrictions sanitaires se lèveront, elles seront enclines à embaucher ».
La proportion des établissements anticipant d'embaucher est sensiblement la même à 26,5% contre 26,4% en 2019 et plus de deux projets sur trois concernent des établissements de moins de 50 salariés, indique également l'étude. Pour 2021, 64,3% des projets envisagés sont des recrutements durables (-0,2 point par rapport à 2019).
Embauches prévues dans la construction et la santé
Par secteur, les projets de recrutement s'amplifient nettement dans la construction (+21,7%), certains services aux particuliers comme la santé (+14,8%) ou l'agriculture (+9,5%), tandis qu'ils diminuent dans l'industrie (-7%) ou l'hôtellerie-restauration (-7%) par rapport à 2019, avant la pandémie.
Après la crise du Covid-19, pour reconstituer les forces de travail, certains métiers vont tout de même être recherchés en 2021. Parmi eux, figurent en premier lieu : les viticulteurs, arboriculteurs salariés, cueilleurs (149.100), agents d'entretien de locaux (113.900), serveurs de cafés, de restaurants, dont les commis (90.900) et les aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine (89.500).
Vient ensuite le secteur de l'aide à domicile où plus de 83.000 recrutements sont prévus, soit une croissance de 3,1% par rapport à 2019, selon l'étude.
Moins de difficulté à recruter ?
Mieux encore, moins d'une entreprise sur deux (44,9%) anticipe des difficultés de recrutement, contre 50,1% en 2019. Comme toujours, ce sont les plus petites entreprises qui ont le plus de difficulté à recruter.
Toutefois, un poste disponible ne trouve pas toujours facilement preneur. Parmi les métiers où les difficultés de recrutement sont les plus élevées figurent les charpentiers, couvreurs, médecins, mais aussi les aides à domicile et aides ménagères ou encore les carrossiers automobiles.
Ces chiffres viennent rétablir la situation, après une année 2020 catastrophique. L'an dernier, après un début d'année « très dynamique », les embauches se sont effondrées au printemps avec l'arrivée du Covid-19 et « au global, il y a eu 17,6% d'embauches en moins » qu'en 2019, précise Pôle Emploi.
Dans le secteur privé, ce sont 283.900 emplois nets qui ont été détruits en 2020, selon les chiffres de l'Insee.
L'enquête annuelle de Pôle Emploi avec le Credoc entre octobre et décembre 2020, a porté sur 450.200 établissements. Les intentions d'embauches diffèrent du nombre total de recrutements, notamment parce que l'embauche d'un salarié d'une autre entreprise peut entraîner des recrutements en cascade.
(Avec AFP)