La pandémie a considérablement réduit l'horizon pour les étudiants. Selon une note de la direction statistique du ministère du travail (Dares) dévoilée ce mardi 23 mars, le nombre d'entrées en stage a chuté de 22% sur l'ensemble de l'année 2020. Les stages déclarés par les entreprises sont ainsi passés de 289.000 à 225.000 entre 2019 et 2020. La mise en oeuvre du confinement il y a près d'un an et la fermeture de nombreux secteurs a entraîné un plongeon vertigineux des stages recensés par le ministère du Travail. Cette chute intervient alors que les entrées en stage augmentaient régulièrement les années précédentes sur un rythme relativement soutenu (+4%). Cet effondrement illustre toutes les difficultés pour ces jeunes frappés de plein fouet par les effets désastreux de la pandémie. Leur insertion professionnelle risque de se transformer en parcours du combattant dans ce contexte de pandémie à rallonge.
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Une dégringolade spectaculaire au printemps
Les entrées en stage entre les mois de mars et mai ont considérablement fondu. La baisse est de 24% en mars 2020 par rapport à la même période en 2019 puis 87% en avril et 50% en mai indique la Dares alors que cette période est habituellement propice aux stages. Au moment de la levée des mesures d'endiguement, les chiffres ont retrouvé leur niveau d'avant-crise sans vraiment permettre de compenser les médiocres résultats du printemps.
Parmi les catégories d'âges étudiées, les plus jeunes (moins de 20 ans) sont en première ligne avec une diminution impressionnante de 39% (56.000 en 2020 contre 92.238 en 2019). Viennent ensuite les plus de 25 ans (-17%) et les personnes âgées entre 21 et 25 ans (-13%).
Tous les secteurs sont concernés sauf la santé
Sans surprise, tous les secteurs ont serré considérablement la vis sur les embauches de stagiaires. Confronté à des fermetures administratives, la branche de l'hôtellerie-restauration a connu une diminution colossale des stages (-50%, 6.600 en 2020 contre 13.400 en 2019). Viennent ensuite les transports (-39%), les arts (-31%) et le commerce (-26%). Le seul secteur a avoir recruté à tour de bras est la santé avec un boom des entrées l'année dernière de l'ordre de 20% (9.000 en 2020 contre 7.000 en 2019) pour tenter de répondre aux besoins urgents des services de santé.