Plan PME : le Front de Gauche blâme le copié-collé des idées de Sarkozy, le Medef applaudit

Alors que le patronat se réjouit des mesures pour l'emploi annoncées mardi par Manuel Valls, la droite pointe un manque de lisibilité politique. Si le courant majoritaire du PS soutient le gouvernement, les frondeurs, eux, voient dans la réforme une nouvelle expression de l'approche "libérale" du Premier ministre. Quant au Front de Gauche...
Les 18 mesures annoncées mardi 9 juin par Manuel Valls afin de favoriser l'emploi dans les petites et moyennes entreprises (PME), que le Premier ministre a surnommé "Small Business Act", sont loin de faire l'unanimité, à droite comme à gauche.

Plafonnement des indemnités prud'homales, possibilité de renouveler les CDD une deuxième fois, lissage des effets de seuils... les 18 mesures annoncées mardi 9 juin par Manuel Valls afin de favoriser l'emploi dans les petites et moyennes entreprises (PME), que le Premier ministre a surnommé "Small Business Act", sont loin de faire l'unanimité, à droite comme à gauche. Passage en revue.

Le Medef conforté

De "bonnes initiatives", c'est en ces termes que le Medef a qualifié mardi les réformes dévoilées par le gouvernement. Dans un communiqué, Thibault Lanxade, vice-président du Mouvement des entreprises de France (Medef) en charge des PME et de l'entrepreneuriat, s'est réjoui:

"Le gouvernement agit et propose des mesures significatives pour simplifier la vie des PME et sécuriser leur environnement. Les mesures annoncées ce jour reprennent en partie ce que nous avions proposé et vont dans le bon sens."

"La décision permettant de renouveler deux fois un CDD va dans le sens d'une plus grande flexibilité absolument nécessaire", a notamment souligné le patronat.

Le Medef a néanmoins dénoncé l'"absence de cohérence" dans l'action gouvernementale, pointant du doigt les amendements votés dans le cadre de la loi sur le dialogue social qui, selon lui, "vont se traduire par plus de complexité pour les entreprises" et donc miner le retour de la confiance.

Quant à la CGPME, elle souligne de "réelles avancées"  (notamment  sur la procédure prud'homale) même si elles "ne peuvent dispenser notre pays de réformes structurelles profondes". L'UPA (artisans employeurs), elle, regrette un "saupoudrage de mesures qui manque d'ambition" même si elles sont jugées plutôt "positives". L'UPA aurait souhaité que le gouvernement adopte la période d'essai de six mois pour les contrats d'apprentissage.

"Aucune coordination", selon la droite

A droite aussi, c'est essentiellement le manque de cohérence de la réforme qui ne convainc pas.

  • "Ces mesures montrent qu'il y a de l'affolement, sans aucune coordination (...)", estime Philippe Vigier, président du groupe UDI à l'Assemblée.

"Seront-elles en capacité d'inverser la courbe ? Nous en doutons fortement", a-t-il lancé à la presse.

  • Dans la même optique, le président de la "Commission Macron" du Sénat, Vincent Capo-Canellas (UDI-UC), observe dans un communiqué:

"Le Premier ministre doit composer avec sa majorité et se livre à un travail de couturière, une maille à l'endroit, une maille à l'envers", "on n'y gagne pas en lisibilité et ça n'est pas le choc attendu pour l'emploi."

Ses annonces "visent d'abord à réparer les oublis des lois Macron et Rebsamen. C'est l'aveu, au vu des chiffres du chômage, de la nécessité de modifier en catastrophe ces textes alors qu'ils sont en cours d'examen au Parlement", explique-t-il.

  • Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée, s'est lancé devant la presse dans une métaphore sportive:

"On a un Premier ministre dans le corner, pris sur deux fronts: fiscal et de l'emploi. On a deux lois (Rebsamen et Macron) qui ne répondent pas aux préoccupations. Donc, on lance un coup de com et, dans 15 jours-3 semaines, on imaginera encore autre chose".

A gauche, c'est "#ToutPourlEmployeur"

Quant à la gauche, les critiques sont même plus féroces.

  • Le gouvernement "pousse un peu plus haut le curseur patronal sur sa politique d'inspiration libérale", commente notamment Force ouvrière, regrettant que le gouvernement "rassure un patronat qui préfère savoir qu'il peut licencier avant même d'embaucher!".

"Le plafonnement des indemnités de licenciement" lors de jugements prud'homaux "se heurte à la fois à un risque d'inconstitutionnalité" et "à des textes supra nationaux", prévient par ailleurs FO.

  • Pour André Chassaigne, chef de file des députés Front de gauche, d'ailleurs, "ce que propose Manuel Valls est un copié-collé de ce que propose Nicolas Sarkozy".

"Si un gouvernement de droite avait proposé cela, l'ensemble de la gauche se serait dressé et serait monté au créneau", a-t-il lancé lors d'un point presse.

  • A l'intérieur même du PS, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, membre de l'aile de gauche du parti, à prévenu dans un tweet:

(Le) plafonnement (de l') indemnité de licenciements sans cause réelle (et) sérieuse profitera d'abord aux grands entreprises, une prime aux délocalisations.

— MN Lienemann (@mnlienemann) 9 Juin 2015
  •  Alors que Patrice Prat, proche d'Arnaud Montebourg, a ironisé:

#ToutPourlEmployeur serait la bonne formule plutôt que celle de #ToutPourlEmploi voulue par le Gvt! A en croire les annonces du 1er Ministre

— Patrice PRAT (@PatricePrat) 9 Juin 2015

Pragmatisme

  • S'exprimant au nom du Parti socialiste, sa porte-parole, Corinne Narassiguin, a toutefois souligné, dans le cadre d'un "talk" du Figaro:

"Etre socialiste ne veut pas dire qu'on est anti-entreprises."

Avant d'insister:

"Il faut tout faire, car les TPE et PME sont celles qui créent le plus d'emplois".

  • Manuel Valls pour sa part est venu défendre, mardi même, dans l'après-midi, ses mesures devant les députés PS, en s'invitant à la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, où étaient déjà présents Michel Sapin (Finances) et Christian Eckert (Budget). En évoquant, comme "seul désaccord" entre socialistes, "une divergence d'approche", il a souligné s'être "refusé" à "remettre en cause le CDI", alors même que "ça pousse de partout, y compris en Europe, à remettre en cause le contrat de travail" et que "c'est ce que demande encore Pierre Gattaz", président du Medef.
    En défendant toutefois la nécessité de davantage de souplesse, le Premier ministre a lancé aux députés, à quelques heures de la reprise des discussions en commission sur le projet de loi Macron:

"Ce débat doit être mené de façon pragmatique."

Commentaires 29
à écrit le 11/06/2015 à 11:29
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DESABILLEZ JOB POUR ENRICHIR CRESUS. C EST LA METHODE VALS MACRON ?// HUMOUR// AU SECOURS JAURES ILS SONT DEVENUE FOU???

à écrit le 10/06/2015 à 11:35
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rien de changé pour le renouvellement 2 fois du CDD ! aujourd'hui il suffit de changer la description du poste pour refaire un nouveau CDD! Les PTT pratiquent ça depuis des années

à écrit le 10/06/2015 à 9:19
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après les voyages familiaux gratis maintenant c'est le temps des enveloppes.

à écrit le 10/06/2015 à 2:18
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C'est toujours la même chose, ceux qui conçoivent le socialisme comme un dogme d'un autre temps poussent des cris d'orfraie, ceux de droite critiquent en dénonçant soit le manque d'envergure, soit le manque de lisibilité de l'action gouvernementale. ...

à écrit le 10/06/2015 à 0:12
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Ca ne changera rien les risques en cas de licenciements vont rester et la prime de 4000 fera un petit effet d'aubaine Pour moi la seule solution que la gauche aurait dû essayer est la flexisecurite Arrêtez de penser qu'on vire des salariés pour g...

à écrit le 09/06/2015 à 23:50
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Comme le dit très justement FO, "le patronat veut savoir qu'il peut licencier avant même d'embaucher !" ... c'est exactement ça ! CE que ce syndicat n'a pas compris, c'est que pour accepter de signer un contrat, celui dont on and la signature veut en...

le 10/06/2015 à 8:27
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Vu les annonces Ca ne va Pas changer grand choses Des plafonds dans certains cas etc Encore des usines a gaz pour occuper les avocats et nous coûter les yeux de la tete

à écrit le 09/06/2015 à 23:49
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Ce gouvernement fait les reformes que la droite n'a pas su faire pendent leur 15 ans au pouvoir. Quel courage de braver le bellement idéologique de la droite et de l’extrême gauche pour enfin reformer ce pays de conservateurs.

le 11/06/2015 à 16:48
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Dommage que ces réformes brasse du vent.

à écrit le 09/06/2015 à 21:01
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Et si le problème était tous simplement la France et les français. Toujours plus sans tien donner ...

à écrit le 09/06/2015 à 21:00
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PS, EELV et autres partis malfaisants arrêtez d'emm...les Français, DEGAGEZ !

à écrit le 09/06/2015 à 20:26
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Les socialistes ont délimité les frontière ...de leurs pauvres tentatives libérales ...ce n'est pas avec ces mesurettes qu'ils vont redressé l'économie française...

le 09/06/2015 à 21:09
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Et oui ils ne s'attaquent toujours pas au fond réel du problème. Les immigrés (qu'ils soient réfugiés ou illégaux) et rien pour inciter à faire moins d'enfants en aidant plus les célibataires sans enfants... Tous comme y a 20 ans avec l'ancienne gauc...

à écrit le 09/06/2015 à 20:05
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Le Small Business Act est un système protectionniste des États Unis (pays gauchiste bien connu). Ce système garantis aux entreprises américaines une partie significative des marchés publiques (c'est à dire financés avec l'argent des contribuables). ...

à écrit le 09/06/2015 à 20:03
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Le Plan PME est-ce le Pénurisme Modèle Economique. Pour la croissance, si on regarde le commerce et le secteur industrie et agriculture selon les publications en ligne. Pour l’automobile en 2012, on aurait -3,1 milliard puis -4,3 puis -4,7 à la balan...

à écrit le 09/06/2015 à 19:54
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quelle est la contrepartie financière pour valls?? combien de trajets en famille offerts??ahh le PSMEDEF ou MEDEFPS, un peu de pognon comme thevenoud hop emballé c'est pesé.

à écrit le 09/06/2015 à 19:13
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Si ces mesures avaient été faites du temps de Sarko, la gauche et ses syndicats auraient mis la France a sac... Manifs, sauvegarde des travailleurs, mesures du patronat !! Comme la gauche joue bien le rôle de la droite, finalement....

le 09/06/2015 à 21:30
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J'ai pas vu beaucoup de grévistes depuis les 20 dernières années. Pourtant la droite était au pouvoir aussi. D'ailleurs la gauche est au pouvoir aujourd'hui?

le 10/06/2015 à 2:01
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Et oui je vous confirme la gauche est au pouvoir. Auriez-vous des doutes ? Certe elle n'est pas rouge vif mais c'est bien elle qui gouverne. je la préfère comme ça d'ailleurs. Pour les amateurs de rouge carmin rejoignez le front de gauche qui partage...

à écrit le 09/06/2015 à 19:00
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Observer les remarques d'un camp comme d'un autre, conduit parfois à la surprise. Certains intervenants politiques sont systématiquement enfermés dans leur idéologie,sans même tenter l'effort de la logique. Ainsi, lorsqu'on entend la droite s'interro...

à écrit le 09/06/2015 à 18:24
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Je préférais la France "petit jardin" de Georges Brassens avec son miel et ses abeilles, que la France "Nouvel Ordre Mondial" de Valls - une France génétiquement modifiée, diabolique et pas drôle du tout :(

le 09/06/2015 à 20:17
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J'ajouterais Cabalistique...

à écrit le 09/06/2015 à 17:46
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Qu'attendent les femmes et les hommes de gauche pour créer des entreprises et des emplois? Ils préfèrent le fonctionnariat sans doute...... :-) se mettre au "service" de l'état et des citoyens...... :-)))))

le 09/06/2015 à 18:22
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1,5 millions de fonctionnaires en trop! Ça plombe la compétitivité de nos entreprises donc de l emploi ! 😵👹 Mais a l ENA on sais même pas ce qu est une entreprise ! Ils n y mettent jamais les pieds ! Sauf pour inauguration des chrysanthèmes 😂😡

à écrit le 09/06/2015 à 17:45
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Comment un carriériste sans talent avec une simple licence d'Histoire comme Manuel Valls, qui est une pure marionnette sans pouvoir aux dents longues, et avec une allure de petite commissaire de police de province avec des costards mal taillés et une...

à écrit le 09/06/2015 à 17:42
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Le Front de Gauche ? Il va soutenir le candidat socialiste au second tour comme d'habitude, voire cette fois au premier ? Non ?

le 09/06/2015 à 19:08
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pas de soucis pour le front de gauche et autres frondeurs , ils ne vont pas risquer de perdre leurs places bien au chaud , ils font semblant de râler et ensuite ils se coucheront, comme d'habitude

le 09/06/2015 à 19:08
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pas de soucis pour le front de gauche et autres frondeurs , ils ne vont pas risquer de perdre leurs places bien au chaud , ils font semblant de râler et ensuite ils se coucheront, comme d'habitude

à écrit le 09/06/2015 à 17:33
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Ces nouvelles énièmes annonces de Valls, au retours de son escapade Berlinoiserie scandaleuse avec ses enfantes en avion sur le dos des Français, viennent confirmer que les jeux puériles dans la cour de maternelle gouvernementale Vallsienne aboutit ...

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