Pour financer la relance, la France prévoit de lever 260 milliards de dette

Tandis que le gouvernement vient de présenter son budget 2021, l'Agence France Trésor constate "une augmentation de 27% d'émissions de dette à moyen et long termes nette des rachats entre la loi de finances initiale 2020 et les prévisions du projet de loi de finances 2021"
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

La France prévoit d'émettre pour 260 milliards d'euros de dette à moyen et long termes sur les marchés en 2021, en forte hausse sous l'effet du plan de relance.

Les détails de ce programme de financement seront communiqués en décembre, a annoncé lundi l'Agence France Trésor, chargée de placer la dette du pays sur les marchés.

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Le montant prévu des émissions à moyen et long termes a déjà atteint 260 milliards en 2020, mais après prise en compte des trois rectificatifs apportés -sous pression de la crise- à la loi de finances, qui prévoyait initialement 205 milliards.

Selon l'AFT, il y a "une augmentation de 27% d'émissions de dette à moyen et long termes nette des rachats entre la loi de finances initiale 2020 et les prévisions du projet de loi de finances 2021".

"2020 c'est l'effet de la crise et 2021 sera l'effet du plan de relance", a résumé Anthony Requin, le directeur général de l'AFT, au cours d'une conférence de presse.

Les besoins exponentiels de l'État

Le besoin prévisionnel de financement de l'État atteindra au total 282,3 milliards d'euros pour 2021 en incluant une hausse des titres d'État à court termes (18,8 milliards d'euros) et d'autres ressources de trésorerie pour un montant de 3,5 milliards d'euros, prévoit l'AFT.

Selon les hypothèses actuelles, le besoin de financement de l'État augmentera de 114,2 milliards d'euros en 2020 par rapport à la loi de finances initiale, dont 32,8 milliards financés via une augmentation de l'encours des titres d'État de court terme et 55 milliards d'augmentation des émissions de dette à moyen et long termes.

Contrairement à la période de crise financière en 2008-2009, l'AFT a largement recours au financement par des ressources de long et moyen termes, bénéficiant de conditions de financement historiquement basses dans un contexte inédit sur les marchés de dette souveraine en zone euro.

Ainsi, le taux moyen pondéré sur les émissions de dette d'État à moyen et long termes ressort sur les trois premiers trimestres de l'année à -0,11% comparé à un taux de 0,11% en 2019 et à une moyenne de 1,63 % sur la période 2009-2017, dévoile l'AFT.

Le taux à dix ans traite en négatif depuis le début du mois de juillet 2019.

La crise sanitaire a entraîné un choc marqué sur le marché obligataire en zone euro, avec un point bas à -0,38% du taux 10 ans français le 9 mars 2020.

Concernant le taux d'exécution du programme de cette année (de 86,23% fin septembre), "on est plutôt en avance bien qu'on ait un programme plus lourd à réaliser", souligne M. Requin.

Si l'année 2020 est singulière après les plus de 460 milliards d'euros mis sur la table par le gouvernement pour faire face à la crise sanitaire, 2021 le sera aussi inévitablement avec le plan de relance de 100 milliards d'euros annoncé début septembre et inclus dans le projet de loi de finances pour 2021.

Le besoin total prévisionnel de financement de l'État correspond principalement aux dettes arrivant à échéance et au déficit pour l'année.

Lire aussi : Budget 2021: la facture (salée) de la relance

Commentaires 5
à écrit le 01/10/2020 à 15:40
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Il est possible que les marchés financiers ne soient pas dupe et que le signal donné soit "on ne remboursera jamais". Ce qui va avoir un effet sur le taux de recouvrement

à écrit le 29/09/2020 à 9:20
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Dans le gouffre pour les 20 prochaines années, a minima, et cela ne fait pas débat? On se demande si l'Assemblée Nationale fonctionne toujours!?

à écrit le 29/09/2020 à 8:15
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Et rien ne garanti que l'argent donné aux entreprises ne sera pas encore investi à l'étranger comme cela se fait depuis des décennies, et nous à conduit à cette déchéance.

à écrit le 29/09/2020 à 5:52
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L'histoire de France se souviendra du micron, le banquier qui a tue le pays. En 22 votez mieux.

à écrit le 28/09/2020 à 19:04
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Ils sont en roue libre, plus rien ne les arrête ! Ils nous endettent maintenant à coup de 250 milliards par an. Si vous avez des assurances vie en euros sachez qu'elles ne valent plus rien.

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