Prix de l'énergie : les députés adoptent le "bouclier tarifaire", l'Etat renonce à 5 milliards de recettes

Alors que les prix des carburants et de l'énergie ne cessent de grimper, l'Assemblée nationale a adopté mardi le "volet recette" du budget 2022, dans lequel figure le "bouclier tarifaire" visant à contenir la hausse. De nouvelles mesures sont attendues pour la fin de la semaine.
De jeudi jusqu'au week-end, les députés examineront le budget de la Sécurité sociale, sans plan grand âge à la hauteur des attentes des oppositions et de certaines voix de la majorité.
De jeudi jusqu'au week-end, les députés examineront le budget de la Sécurité sociale, sans plan grand âge à la hauteur des attentes des oppositions et de certaines voix de la majorité. (Crédits : Reuters/Benoit Tessier)

Les députés ont adopté en première lecture par 349 voix pour, celles de la seule majorité, 205 voix contre et 5 abstentions cette partie du projet de loi de finances 2022 (PLF), dévolue aux recettes. Elle comprend notamment le "bouclier tarifaire" promis par le gouvernement pour contenir la hausse des prix de l'électricité et du gaz. Pour la seule électricité, la perte de recettes pour l'Etat s'élèvera à 5,1 milliards d'euros l'année prochaine.

Flambée du prix des carburants

C'est insuffisant aux yeux des oppositions qui continuent de mettre la pression : quelle réponse va apporter l'exécutif à la flambée des prix des carburants, sujet hautement inflammable après la crise des "gilets jaunes" et à six mois de la présidentielle ? "Toutes les pistes sont sur la table", a indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal qui promet une mesure d'ici à "la fin de semaine".

Lundi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a privilégié celle d'un chèque carburant, sur le modèle du chèque énergie, plutôt qu'une baisse des taxes sur essence et gazole. L'avantage d'une baisse de la fiscalité est qu'elle serait simple et rapide à mettre en place. Pour les ménages, cette diminution aurait un effet immédiat.

En revanche, une baisse de la fiscalité ne permet pas de cibler les familles les plus exposées à cette hausse des prix de l'essence. Si le chèque essence permet de viser les ménages les plus vulnérables, ce dispositif "doit être créé de toutes pièces" rappelait à La Tribune Mathieu Plane, économiste à l'OCFE. Le dossier est actuellement entre les mains du Premier ministre Jean Castex.

Cela "ne règle en rien les problèmes de pouvoir d'achat des classes moyennes", a étrillé Véronique Louwagie au nom du groupe LR. Elle a épinglé globalement "un budget dangereux et paresseux", avec une "fuite en avant vers toujours plus de dette" et sans réformes de structure. Le déficit budgétaire s'élèvera à -148,4 milliards en 2022, un chiffre encore provisoire.

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Un budget à "trous"

La gauche s'est également prononcée contre ce volet "recettes" mais en déplorant plutôt l'absence de mesures de "justice sociale". C'était "la dernière occasion de gommer en partie cette marque de majorité des riches qui vous colle à la peau", a lancé le communiste Jean-Paul Dufrègne.

Ce volet "risque de ne pas rester dans les annales", a lâché la cheffe de file des députés socialistes Valérie Rabault, pendant que l'absence du ministre des Comptes publics dans l'hémicycle était huée. Les oppositions s'accordent à juger ce budget "électoraliste" et à "trous" puisque le gouvernement doit compléter plusieurs dispositions dans la seconde partie dédiée aux dépenses à partir de la semaine prochaine, notamment sur le plan d'investissement France 2030 présenté par Emmanuel Macron.

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De jeudi jusqu'au week-end, les députés examineront le budget de la Sécurité sociale, sans plan grand âge à la hauteur des attentes des oppositions et de certaines voix de la majorité.

Ce dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) du quinquennat prévoit un déficit de 21,6 milliards d'euros, soit bien moins que les deux années précédentes, grâce à la croissance et la "sortie de crise" progressive du Covid-19. Mais "un déficit durable d'environ 15 milliards d'euros est prévu" pour les années à venir, reconnaît le ministre de la Santé Olivier Véran.

Pour LR, le gouvernement "arrose à tout vent". A gauche, après "les largesses toutes relatives" de la période électorale, on craint des "régressions sociales" comme la réforme des retraites.

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(Avec AFP)

Commentaires 10
à écrit le 21/10/2021 à 21:26
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Je ne comprends pas, la TICPE représente l'essentiel des prix des carburants, l'état ne sait pas fiscaliser forfaitairement le pétrole pour que la part des taxes soit réduite face à l'envolée des prix du brut? Si la TICPE est forfaitaire donc l...

à écrit le 21/10/2021 à 10:30
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France pays le plus assisté au monde en rajoute une couche, payé par la dette et la classe moyenne qui disparaît peu à peu, qui paiera quand tout le monde sera pauvre ?

à écrit le 21/10/2021 à 3:14
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Jusqu'a quand le pays France va t-il continuer a vivre a credit ? Voila la vraie question.

à écrit le 20/10/2021 à 17:49
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Donc faire un quelconque effort ne sert à rien puisque le gouvernement n'a strictement aucune corones. Macron aura démontré toute son inutilité en tout. Bravo.

à écrit le 20/10/2021 à 17:13
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le retour e ' la transition energetique payee par personne', cousine de ' la dette payee par personne'......sur le fond si on supprime des taxes, je trouve ca bien, mais vu que je vois pas les economies, je me dis que ca sera une dette payee par pers...

à écrit le 20/10/2021 à 11:48
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A quand la chasse aux déplacements inutiles? Et, au rapprochement, producteur, distributeur, consommateur?

le 21/10/2021 à 21:11
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On commence par la chasse aux déplacements inutiles pour finir par les individus comme pendant la WWII? Beau projet démocratique...

à écrit le 20/10/2021 à 11:14
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Ba oui, il est plus rentable que les gens se déplacent pour aller bosser que faute de moyens pour payer du carburant ils restent chez eux ....

à écrit le 20/10/2021 à 11:12
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On voit bien que ce "bouclier" (Quel mot bête ...) est anti-écologique, puisqu'il incite les gens à consommer plus d'énergie, énergie qui sera subventionnée. Une nouvelle preuve que l'écologie telle que la décrivent les médias est une chimère

le 21/10/2021 à 6:48
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Vous avez oublie, subventionne par des taxes, ou impots deguises, payes par vos soins.

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