La baisse des effectifs inscrits sur les listes de Pôle emploi est généralement synonyme de diminution du chômage. En réalité, la trajectoire des sortants des listes de l'opérateur public est parfois semée d'embûches et de difficultés. Beaucoup sortent des radars de l'administration sans que l'on connaisse vraiment leur sort. Dans une enquête détaillée rendue publique ce mardi 22 septembre, la direction statistique du ministère du Travail (Dares) explique que sur les 648.000 sorties des catégories A,B et C étudiées au cours du mois de septembre 2018, environ la moitié occupait un emploi au moment de leur sortie. Les autres peuvent se retrouver dans des situations très délicates ou ont retrouvé un emploi mais ne l'ont pas forcément déclaré auprès de Pôle emploi. C'est ce qu'essaye d'expliquer cette enquête annuelle réalisée par les services de la rue de Grenelle et Pôle emploi.
A l'heure où beaucoup d'entreprises ferment leurs sites et de nombreux chômeurs risquent de se retrouver sur le carreau, la situation des demandeurs d'emploi pourraient amplement s'aggraver dans les mois à venir. Lors d'une visioconférence avec des journalistes ce mardi 22 septembre, l'économiste de Natixis, Patrick Artus; rappelait que "certains secteurs d'activité sont affectés durablement (aviation, automobile, distribution). Ces secteurs ne se normaliseront pas [...] Cette crise va fabriquer une vague de délocalisations. Il existe une nouvelle menace de désindustrialisation en France. On ne va pas relocaliser, on va délocaliser."
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Un quart des emplois retrouvés sont à temps partiel
Parmi les chiffres marquants, le poids des emplois à temps partiel occupés est relativement important (26%). Il s'agit souvent d'emplois précaires qui représentent un temps inférieur à 35 heures par semaine. En outre, un tiers des demandeurs d'emploi sortis des listes occupent des contrats à durée déterminée (CDD), des contrats saisonniers ou des vacations. Enfin, 16% ont retrouvé un emploi temporaire par une agence d'intérim. Les autres sont en contrat aidé (5%) ou à leur compte (6%). A l'opposé, 39% se retrouvent en contrat à durée indéterminée. Ce qui signifie que sur le total des personnes qui ont retrouvé un emploi, une minorité se retrouve en emploi stable. Sans surprise, la probabilité d'occuper un emploi durable supérieur à 6 mois augmente avec l'âge et le diplôme.
Formation, défaut d'actualisation
Une autre partie des sortants de Pôle emploi s'inscrit en formation. Ce phénomène a particulièrement pris de l'ampleur à la fin de l'année 2018 en raison notamment de la mise en oeuvre du plan d'investissement dans les compétences.
Les autres motifs généralement avancés pour expliquer les sorties de Pôle emploi sont liées "à un défaut d'actualisation suivi d'une réinscription dans les 3 mois (1,2 %), à une radiation administrative (0,1 %), à un arrêt temporaire de recherche d'emploi (0,6 %), à un non-renouvellement accidentel ou volontaire de la demande (0,6 %), ou un autre motif (0,2 %)".
Les relations personnelles catalysent l'obtention d'un job
Enfin, retrouver un job peut s'avérer extrêmement difficile dans certains secteurs et beaucoup d'opportunités ne passent pas forcément par les organismes d'emploi ou de recrutement. Selon les résultats communiqués par le ministère du Travail, les relations personnelles (30%) et professionnelles (22%) sont les deux principaux leviers par lesquels les personnes interrogées déclarent avoir trouvé leur emploi. "Les organismes du service public de l'emploi (Pôle emploi et les autres organismes d'accompagnement) ne sont cités qu'en quatrième position (13 %), au même niveau que les agences d'intérim et derrière les petites annonces et internet 14 %)" ajoute le document.