Il faudra encore attendre 2028, au mieux, pour voir sortir de terre une gigafactory de cellules photovoltaïques produites en France et, en même temps, les pompes à chaleur, fabriquées en Chine, risquent de débarquer, en nombre, dans les foyers français si le gouvernement va jusqu'au bout de l'interdiction des chaudières à gaz en 2026. Un débat sur la souveraineté qui s'est invité aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence ce 9 juillet.
« La France est un pays émergent sur le photovoltaïque, sur les batteries, sur tout ce que la Chine a pris comme avance depuis quinze ans », a tranché Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance depuis 2013.
Adopter une « mentalité » de pays émergent
Il conseille d'adopter une « méthode » de pays émergent : « s'ils veulent investir chez nous, nous imposons une co-entreprise et des transferts technologiques », pousse l'auteur de La désindustrialisation de la France: 1995-2015 (Odile Jacob)
« Toutes les machines d'ACC sont chinoises, les modes d'emploi sont chinois et progressivement, nous allons apprendre et tout copier », a grincé Nicolas Dufourcq.
« Il faut que nous ayons une mentalité de pays émergent », a-t-il insisté
Dans ces conditions, sommes-nous en capacité de nous rattraper ?
« Nous sommes bien un pays émergent dans une Europe qui ne l'est pas. Il ne faut pas toujours se regarder le nombril, mais regarder le nombril de l'Europe », a confirmé Thierry Déau, le patron du Meridiam.
Réfléchir à la souveraineté suppose de le faire à l'échelle de ces deux cercles, enchaîne le géant des infrastructures. Sauf que « nous ne sommes pas toujours nécessairement le nombril de l'Europe », a-t-il conclu.