
L'optimisme n'est pas de mise dans les ETI françaises. Elles anticipent un ralentissement de leur activité en 2023 sur fond de hausse de leurs coûts, notamment énergétiques et salariaux, ainsi que de difficultés de recrutement, pointe une étude publiée ce jeudi par Bpifrance.
En 2023, les ETI qui estiment que leur chiffre d'affaires va augmenter cette année sont 36% plus nombreuses que celles qui s'attendent à ce qu'il baisse, alors que cet écart était de 43% en 2022, d'après les retours de 400 chefs d'entreprise interrogés en avril par Bpifrance.
Compétitivité affectée
Les 5.500 ETI françaises, dont un gros tiers dans l'industrie, s'apprêtent à subir une hausse importante de leur facture d'électricité, qui doit doubler ou plus pour une entreprise sur quatre. En réponse, 3% d'entre elles envisagent de réduire leur activité face à cette hausse de coûts, mais 44% vont investir pour réduire leur facture énergétique, selon l'enquête. 40% d'entre elles considèrent que l'évolution des prix de l'énergie va affaiblir leur compétitivité, et 37% qu'elle ne sera pas affectée.
Parmi tous les secteurs, « l'industrie et la construction ralentissent le plus nettement », tandis que « les transports, l'hébergement-restauration et le commerce remontent par rapport à l'année dernière mais restent en dessous de leur niveau d'avant-crise sanitaire » et que « les services résistent plutôt bien », précise Sabrina El Kasmi, économiste chez Bpifrance.
Les difficultés de recrutement
Les difficultés de recrutement, qui touchent trois entreprises sur quatre, vont amener 94% des ETI à augmenter les salaires cette année, la moitié prévoyant une hausse supérieure à l'an passé. Pour recruter et conserver leurs employés, ces entreprises de moins de 5.000 salariés avec un chiffre d'affaires compris entre 50 millions et 1,5 milliard d'euros devraient d'augmenter les salaires de 3,9%, selon l'enquête annuelle menée par la banque publique. En conséquence, leurs prix de vente devraient augmenter en moyenne de 4,3%.
Face à l'envolée des taux d'intérêt, l'investissement devrait se tasser même si les PME prévoient des investissements « verts » afin de faire des économies d'énergie mais aussi liés au respect des objectifs de réduction d'émissions. « Les grands groupes subissent une pression maximale pour réduire leur empreinte carbone » et « vont demander à leurs fournisseurs (des ETI, ndlr) de faire pareil », analyse Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance.
(Avec AFP)
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