Relance : l'Unédic vise un retour à l'équilibre en 2023

Pour fin 2021, le déficit de l'assurance chômage atteindrait 12 milliards d'euros, mais il diminuerait à 2,4 milliards en 2022 et se rapprocherait de l'équilibre avec 0,5 milliard en 2023. Côté emplois, l'horizon se dégage avec 126.000 créations prévues en 2021, alors que l'organisme anticipait en février une destruction de 230.000 emplois cette année.
L'Unédic anticipe la création de 126.000 emplois en 2021.
L'Unédic anticipe la création de 126.000 emplois en 2021. (Crédits : Reuters)

La sortie de crise se confirme. L'Unédic, qui gère le régime d'assurance chômage, a largement revu jeudi ses prévisions pour 2021, anticipant la création de 126.000 emplois, avec un déficit de 12 milliards d'euros en fin d'année et la reprise d'"une trajectoire de retour à l'équilibre".

L'organisme, qui présentait ses prévisions financières pour le régime d'assurance chômage à l'horizon 2021-2023, indique dans un communiqué qu'avec le contexte "d'amélioration de la conjoncture", il prévoit désormais des créations d'emploi dès 2021, alors qu'en février il anticipait la destruction de 230.000 emplois cette année, et un déficit de 10 milliards.

Les créations d'emploi continueraient en 2022 (+127.000) et en 2023 (+109.000), ajoute l'Unédic, qui note que "sous l'effet conjugué de cette dynamique de l'emploi avec l'arrêt progressif des mesures d'urgence et de soutien à l'économie, la trajectoire de retour à l'équilibre du régime d'assurance chômage se dessine".

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En même temps, le Conseil d'Etat doit se prononcer dans les prochains jours sur les recours des syndicats visant à obtenir la suspension de la réforme de l'assurance chômage qui doit entrer en vigueur au 1er juillet.

L'Unédic prévoit un "fort rebond"

Pour fin 2021, le déficit de l'assurance chômage atteindrait 12 milliards d'euros, soit 2 milliards de plus qu'envisagé lors de la prévision de février, la hausse du recours à l'activité partielle et la prolongation des mesures d'urgence ayant notamment généré des dépenses supplémentaires.

Avec le "fort rebond" de l'économie anticipé dès le deuxième semestre 2021, le déficit de l'assurance chômage diminuerait toutefois pour se cantonner à hauteur de -2,4 milliards en 2022 et se rapprocherait de l'équilibre avec -0,5 milliard en 2023, selon l'organisme.

Lors d'un point presse en visioconférence, le président de l'Unédic, Eric Le Jaouen, a souligné que les précédentes prévisions avaient été faites "juste avant l'annonce du troisième confinement d'avril-mai", notant aussi avoir désormais "plus de visibilité sur une sortie de crise sanitaire", tout en insistant sur la "prudence" requise.

Il a aussi mis en avant la "solidité" du régime d'assurance chômage, assurant que les partenaires sociaux qui gèrent le régime ont la conviction "qu'une grande partie de la bonne dynamique de reprise qui est en train de s'enclencher est quand même due au fait qu'on n'est pas tombé très bas", notamment grâce à l'activité partielle.

Celle-ci est prise en charge aux deux tiers par l'État, pour un tiers par l'Unédic. Au plus fort de la crise au printemps, près de 9 millions de salariés ont été concernés. Ils étaient encore 2,7 millions en avril, selon les dernières données officielles.

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Sortie de la "lessiveuse"

"On sort un tout petit peu la tête de l'eau, d'une espèce de lessiveuse. Et je pense que dans quelques mois on se rendra compte (...) que les entreprises et les Français ont la chance d'avoir un organisme paritaire qui était là", a insisté M. Le Jaouen.

A ses côtés, Patricia Ferrand (CFDT), vice-présidente de l'Unédic, a aussi vu dans le rebond économique "une très bonne nouvelle", mais qui ne doit pas effacer la situation difficile vécue par beaucoup, notamment les demandeurs d'emploi.

En définitive, l'impact de la crise sur la dette de l'assurance chômage s'établirait à 37,2 milliards entre 2020 et 2022. Fin 2023, la dette de l'assurance chômage s'élèverait à 69,5 milliards.

Ces prévisions sont fondées sur l'hypothèse d'une application au 1er juillet de la réforme de l'assurance chômage, précise l'organisme paritaire, notant qu'"une non-application de tout ou partie de la réforme pourrait infléchir cette trajectoire sans toutefois la remettre en cause".

Si la plus haute juridiction de l'ordre administratif décide de suspendre la réforme, son entrée en vigueur serait à nouveau reportée. L'instance devrait en parallèle examiner les recours sur le fond, mais cela pourrait prendre plusieurs mois.

"Nous aurions préféré que le Conseil d'Etat se prononce avant que nous fassions ces prévisions", a glissé le directeur général Christophe Valentie. L'organisme a notamment calculé qu'en cas d'annulation de la réforme, le déficit serait de -2,8 milliards en 2023 et la dette de 74 milliards.

Lire aussi 5 mnL'Unédic prévoit un chômage à 10,5% pour 2020, ses comptes sont dans le rouge

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 19/06/2021 à 8:42
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La DRH rêvait de verdure et d’une maison dans les Pyrénées. Pour réaliser son projet, elle a détourné 491 000 euros d’aides de l’État liées au Covid. Elle était jugée ce jeudi 17 juin, et le parquet a requis de la prison ferme

à écrit le 19/06/2021 à 8:36
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Impliqués dans l’immense arnaque au chômage partiel, plusieurs membres d’une même famille ont été interpellés alors qu’ils tentaient de fuir en Israël. Ils avaient usurpé l’identité de 3 600 entreprises et tenté de soutirer plus de 40 millions d’euro...

à écrit le 18/06/2021 à 21:27
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On a toujours tendance à "prévoir ce que l année n souhaite" attention au fausse prévisions.On sait déjà qu on radié des demandeurs d emploi de façon abusives pour améliorer les statistiques de la catégorie A .En France on a 6 millions de chômeurs et...

à écrit le 18/06/2021 à 9:58
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Grâce à l’impact du Covid en France ?

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