Retour à l'emploi : le calvaire des chômeurs de longue durée

[Graphiques] D'après une étude de l'Insee portant sur l'année 2016, les chômeurs de longue durée ont beaucoup moins de chances de retrouver un emploi rapidement que les chômeurs de moins d'un an. En parallèle, le nombre de chômeurs de très longue durée explose.
Grégoire Normand
En 2016, les personnes au chômage depuis au moins trois ans avaient 4 fois moins de chances de trouver un emploi dans le trimestre qui suit par rapport aux chômeurs de moins d'un an.

Les chômeurs de longue durée cumulent les difficultés. D'après une étude de l'Insee publiée ce mercredi 26 juillet, les demandeurs d'emploi de longue durée (*) ont de plus en plus de mal à retrouver un emploi alors que le nombre d'individus dans cette situation atteint des sommets. Sur les 6 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, 2,5 millions de personnes sont concernées par ce phénomène. Les économistes de l'institut, qui ont également étudié les périodes de transition entre le chômage et l'accès à un emploi pour les seniors, ont souligné de fortes difficultés pour cette catégorie d'actifs.

Une probabilité plus élevée de rester au chômage plus longtemps

Selon les experts, les chances de trouver un travail d'un trimestre à l'autre sont bien plus faibles pour les personnes qui sont restées au chômage.

"Ainsi, en 2016, les personnes au chômage depuis au moins trois ans ont 4 fois moins de chances de trouver un emploi dans le trimestre qui suit par rapport aux chômeurs de moins d'un an : 6,7% contre 27,8%."

Et les données mises en exergue dans les enquêtes Emploi par les spécialistes illustrent très bien ce phénomène. Par exemple, 42% des personnes qui tombent au chômage un trimestre donné (c'est-à-dire qui sont au chômage un trimestre donné et avaient un emploi ou étaient inactives le trimestre précédent) ne sont plus au chômage le trimestre suivant. Cette proportion atteint 64% au bout de deux trimestres, puis 73% au bout de trois trimestres, et 77% au bout de quatre trimestres.

Lecture : 64% des personnes devenues chômeuses un trimestre donné ont quitté le chômage deux trimestres après. Champ : France, population des ménages, personnes de 15 à 64 ans qui sont au chômage au moins un trimestre sur les six trimestres de suivi de l'enquête et qui ne sont pas chômeuses avant ce trimestre, entre le 3e trimestre 2015 et le 4e trimestre 2016.

Une part importante des demandeurs d'emploi

Le phénomène du chômage de longue durée n'est pas nouveau mais il tend à s'accentuer ces dernières années. Selon les derniers chiffres de Pôle emploi, les chômeurs de longue durée constituaient en juin 2017, 41,8% du total des demandeurs d'emploi. Cette proportion est en augmentation régulière depuis 2009.

A la fin du mois de juin dernier, ils étaient 2,56 millions comptabilisés en chômeurs de longue durée sur un total de 6,12 millions d'inscrits toutes catégories confondues. Par catégorie, ce sont les demandeurs inscrits entre un an et deux ans qui sont les plus nombreux. Mais plus inquiétant encore, ce sont les chômeurs de très longue durée qui ont tendance à croître encore plus rapidement comme l'illustre le graphique ci-dessous. Il y a d'ailleurs plus de chômeurs de très longue durée si on fait la somme des deux catégories (de deux ans à moins de trois ans et trois ans ou plus).

Par ailleurs, ces chiffres ne prennent pas en compte tous ceux qui ne sont même plus inscrits à Pôle emploi, soit parce qu'ils ne recherchent pas d'emploi par découragement, soit parce qu'ils ne sont pas disponibles rapidement pour travailler ou n'y trouvent pas un intérêt financier. C'est ce que l'on appelle le "halo du chômage".

 > Lire aussi : Très léger repli du chômage en juin

Des mesures inefficaces ?

L'accroissement régulier du nombre de demandeurs d'emploi de longue durée pose la question de l'efficacité des mesures et politiques publiques menées par les gouvernements. En février 2015, l'ancien ministre du Travail François Rebsamen avait annoncé 20 mesures "concrètes et ciblées pour sortir du chômage de longue durée".

> Lire aussi : Chômage de longue durée : les axes d'action du gouvernement

 Au regard des données publiées par Pôle emploi, il apparaît que ces annonces n'ont pas eu l'effet escompté sur une baisse importante du chômage de longue durée. En revanche, si le nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans augmente régulièrement, le nombre d'inscrits entre un an et trois a tendance à se stabiliser, voire diminuer depuis décembre 2015. Il semble néanmoins que d'après un rapport de janvier 2017 mené par le Laboratoire d'action contre la pauvreté (JPal Europe) spécialisé dans l'évaluation des politiques sociales, de développement et de lutte contre la pauvreté, en France et dans le monde, "les dispositifs d'accompagnement ont le plus souvent des effets positifs sur les bénéficiaires chômeurs de longue durée ou susceptibles de le devenir". Evidemment, ce constat nuancé par les auteurs varie en fonction du type de politique publique menée.

Lire aussi : Chômage de longue durée : le plan de Rebsamen est-il à la hauteur du phénomène ?

Un retour à l'emploi plus compliqué pour les seniors

L'autre enseignement de l'étude menée par l'Insee est que si le chômage touche particulièrement les jeunes actifs (24,6% des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage contre 9,3% des actifs de 25 à 49 ans, 6,9% de ceux de 50 à 64 ans), les seniors ont plus de difficultés pour retrouver du travail. Les personnes âgées de 50 à 64 ans n'étaient que 12,9% à trouver un emploi dans le trimestre qui suit l'inscription à Pôle emploi contre 25,8% des chômeurs de moins de 25 ans et 28% des personnes récemment sorties d'études.

> Lire aussi : Les seniors sont davantage actifs... et au chômage de longue durée

(*) Un chômeur de longue durée est un actif au chômage depuis plus d'un an. A partir de 24 mois, on parle de chômage de très longue durée.

Grégoire Normand
Commentaires 24
à écrit le 13/07/2018 à 6:50
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Dans quatre ans une femme présidente, alors une petite guerre civile ou un conflit avec un pays voisin et enfin la reconstruction avec des années de croissance à la clef.

à écrit le 17/01/2018 à 16:32
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l'idéal ça sera de créer un ministère du chômage car être tout le temps confronté aux lois travail, au ministère du travail, aux travailleurs.... ça nous rend incompris, un ministère du chômage sur sa tête un ministre qui a été un chômeur de très lo...

à écrit le 01/08/2017 à 9:23
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en ce moment des spasmes me suprime tout mes ecritures , c est pour cela que j ai envoye se mails sans le corige ???

à écrit le 01/08/2017 à 9:19
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MOI SE QUI M INQUIETE C EST LE NO BRE DDES CHOMEURS EN FRANCE 6MILLION ET DES POUSSIERE PUISQUE IL Y EN A QUI NE CHERCE PLUS CELA A UN COUT POUR TOUTE LA SOCIETE? LE PATRONNA N A T IL PAS INTEREZ A RELENCE L ECONOMIE EN REENBAUCHANT CELA CEREZ MOINS...

à écrit le 28/07/2017 à 9:32
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Concernant les seniors ,ce n'est que le début du calvaire , puisque la plupart des entreprises ont gelé leurs plans sociaux en attendant la mise en place de la loi travail pour les liquider plus facilement.

à écrit le 28/07/2017 à 8:15
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En France, on met beaucoup trop de temps à retrouver un emploi salarié quand on est chômeur, et ce n'est pas normal. C'est pour changer ça que le gouvernement précédent a fait la loi Travail, et c'est aussi pour changer ça que le gouvernement actuel...

le 30/07/2017 à 10:01
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"C'est pour changer ça que le gouvernement précédent a fait la loi Travail" Euh,non, c'est pour ça : Cette «Loi travail», nous la devons, pour une bonne part, à notre appartenance communautaire. Pour s'en apercevoir, encore faut-il quitter un i...

le 30/07/2017 à 11:10
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@ lachose Je maintiens : c'est bien pour changer ça ce que le gouvernement a fait la loi Travail. Ce n'est parce que ça vient de l'Europe, du GOPE et je ne sais quoi que cette loi est mauvaise : il y a moins de chômage partout ailleurs en Europe. ...

à écrit le 27/07/2017 à 18:10
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Et si vous censuriez tous les commentaires avec fautes d'accord ou d'orthographe : la lecture de votre site serait bien plus agréable . PS : valable aussi pour vos journalistes

le 27/07/2017 à 18:55
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Et si vous censuriez tous les commentaires qui n'ont aucun rapport avec le sujet de discutions : la lecture de votre site serait bien plus agréable Et Léon partagerait peut être ses idées si il en a !

à écrit le 27/07/2017 à 17:00
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Normalement il y aurait moins de chômeurs si l'ump n'avait pas réformé les pensions de réversion pour amortir les fonds ailleurs et aussi le recul de l'âge de retraite, vous avez des personnes de 42 à 54 ans qui sont inclassables, former sur Excel ou...

le 27/07/2017 à 18:02
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Vous avez écrit : les employeurs ne le disent pas mais ils veulent que des jeunes, c'est comme ça, dans leur tête c'est plus rentable, c'est un préjugé. Pourquoi ? C'est moins cher et c'est corvéable à merci surtout si on fait miroiter un CDI . Un ...

le 28/07/2017 à 1:31
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Il y a moins de jeunes au chômage que de vieux de 40 à 54 ans. L'âge est un critère pour les employeurs même si c'est illégal.

à écrit le 27/07/2017 à 16:36
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Les chômeurs de longue durée présentent un handicap majeur : absence de formation qualifiante et/ou diplômes. L'idéal serait de les former convenablement pour prétendre à un emploi durable.

à écrit le 27/07/2017 à 16:20
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La plupart des chomeurs ne recoivent aucune aide de PE même de longue durée. La preuve en est que les "conseillers" ( ça s'appelle comme ça) demandent aux chomeurs de ne pas venir à PE et de ne rien demander à PE. "votre demande d'information surl...

à écrit le 27/07/2017 à 14:11
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Depuis 1945, la France est un état européen à vocation administratif et militaire, ce pays n'est pas la pour engranger des bénéfices ou de l'activité économique, cet état européen est destiné à la résolutions des confits multiples sur la planète. Es...

à écrit le 27/07/2017 à 13:29
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Il faut quand meme nuancer le cas des vieux qui ne trouve pas de travail. J en connais qui n ont aucunement l intention de retravailler mais attendent juste d arriver a l age de la retraite. Le mari est deja retraité, ils sont parti de Paris et evide...

le 27/07/2017 à 18:05
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C'est de bonne guerre ... Mais les indemnités ne durent qu'un temps , après c'est le RSA en fonction des ressources du foyer . Un mari avec une retraite , elle ne bénéficiera d'aucun avantage et attendra sa retraite amputée de ses années de chômage ...

à écrit le 27/07/2017 à 12:11
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Avec un tel bilan, on ne pavoise pas à l'International (annulation de dettes souveraines, participation de guerres à gogo) et on arrête les frais de prestiges comme les Jeux olympiques 2024. En faillite, on laisse les Etats riches faire ce boulot. La...

le 27/07/2017 à 13:16
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Si seulement la France y était dans ces pays moyens.. Notre pays est en proie à bien pire: il fais tous pour les riche entreprises mondiale du CAC40 en exploitant les ouvriers et détruisant les emplois pour que les actions conservent leurs valeurs(vo...

à écrit le 27/07/2017 à 11:39
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Des gens à éradiquer donc, vous autres bobos gauchistes écolos vous êtes trop naïfs, ces gens là sont des parasites qu'il faut éliminer. Il n'y a pas d'alternative les "faibles" (pauvres en langage oligarque) doivent disparaitre de la surface de la t...

le 27/07/2017 à 12:33
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je ne partage pas votre opinion il ne faut pas eradiquer les gens, il faut obliger tous les gauchistes qui ont les lecons de morale qui leur bavent a la commissure des levres, (surtout quand ils coulent les boites des autres en rigolant) a creer des...

le 27/07/2017 à 14:21
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Avez vous bien compris que mon commentaire était ironique ???

le 28/07/2017 à 14:04
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Comme d'habitude j'ai signalé votre commentaire diffamant et hors sujet, vous savez qu'il existe des clubs pour ceux qui aiment se faire mal ? C'est un peu cher mais je suis sûr que vous en avez largement les moyens... Allez mon vieux faut bouger...

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