Retraites : la commission mixte paritaire adopte le décalage de l'âge de départ à 64 ans

Les parlementaires réunis mercredi en commission mixte paritaire ont sans surprise adopté le fameux article 7 du projet de réforme des retraites, qui prévoit le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.
(Crédits : Reuters)

C'est fait. Les parlementaires réunis mercredi en commission mixte paritaire ont sans surprise adopté le fameux article 7 du projet de réforme des retraites, qui prévoit le report de l'âge légal de 62 à 64 ans. Les partisans de ce recul de l'âge légal sont nettement majoritaires dans la composition de cette commission, réunissant 7 sénateurs et 7 députés. Si la commission était conclusive, le texte issu de l'instance devrait encore être soumis jeudi à des votes du Sénat et de l'Assemblée. Ce vote demain intervient alors que la grève s'essouffle, notamment à la RATP où le trafic est quasi normal, la SNCF ou encore chez EDF

Le 49.3 n'a pas été évoqué en Conseil des ministres

Pour le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, l'objectif est de réunir une « majorité naturelle puisse soutenir cette réforme urgente et cruciale pour notre pays », en précisant qu'un éventuel recours au 49.3 pour adopter le texte sans vote n'avait « pas été évoqué » lors du Conseil des ministres qui venait de s'achever.

« La Constitution prévoit des outils permettant d'adopter des textes lorsqu'il y a des difficultés de majorité donc je vous dis qu'on ne se projette pas dans l'hypothèse du recours au 49.3, mais on ne se projette pas non plus dans l'abandon de notre projet de réforme des retraites, ça je vous le garantis », a-t-il ajouté, laissant entendre qu'une telle option n'était pas encore formellement exclue.

Un recours jeudi à l'Assemblée nationale à cet article de la Constitution, qui serait perçu comme un passage en force par les opposants à la réforme, doit faire obligatoirement l'objet d'une délibération du Conseil des ministres.

S'il décidait de pouvoir le dégainer en raison d'un risque d'absence de majorité absolue parmi les députés, le gouvernement aurait jusqu'à jeudi juste avant le début de l'examen du texte à l'Assemblée, prévu à 15H00, pour convoquer un Conseil des ministres extraordinaire à cette fin, a souligné mercredi une source gouvernementale.

Laurent Berger appelle les parlementaires à ne pas voter le texte

A la veille de cette journée cruciale, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a adressé un message aux parlementaires pour leur dire : « ne votez pas cette loi », à la veille de épilogue parlementaire pour le projet gouvernemental.

« Je dis aux parlementaires ne votez pas cette loi, elle est déconnectée de la réalité concrète du travail », a-t-il déclaré avant le début de la manifestation parisienne pour la huitième journée de mobilisation.

Selon le patron du premier syndicat français, la participation « sera supérieure » à la précédente journée d'action samedi, mais « sans doute » en-deçà du record atteint le 7 mars (1,28 million de manifestants selon les autorités, plus de 3 millions d'après les syndicats).

Constat partagé par son homologue de la CGT, Philippe Martinez, qui a également affirmé qu'«il y a plus de monde dans la rue que samedi ». Il a prévenu que pour son organisation, la contestation « ne s'arrêtera pas » si la réforme est adoptée jeudi, avec ou sans recours au 49.3. Un scénario qui serait « le pire du pire » selon lui, mais aussi pour Laurent Berger qui a mis en garde le gouvernement contre un passage en force, qui provoquerait "une immense colère".

Le numéro un de Force ouvrière, Frédéric Souillot, a même estimé que l'exécutif prend « le risque d'une explosion » en « balayant d'un revers de la main » le mouvement social contre sa réforme. Celui-ci va se poursuivre dans les prochains jours "notamment chez les éboueurs" engagé dans une grève reconductible qui « se voit et se sent », a-t-il souligné.

 (Avec AFP)

conductible qui « se voit et se sent », a-t-il souligné.

Commentaires 4
à écrit le 15/03/2023 à 19:51
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Vivement la fin des régimes spéciaux, c'est tout ce qui importe aux français! (cf. liberté, égalité, fraternité)

à écrit le 15/03/2023 à 15:31
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C'est sur, que si tu mets 14 gus dans une salle dont 10 favorable à cette réforme ,il y a de très forte chance pour que cela soit adopté.Paritaire : oui pluralisme : non.

le 15/03/2023 à 15:51
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La commission n’est pas un sondage. Elle est construite en observant des critères connus et transparents à partir du poids des différentes sensibilités composant le sénat plus l’assemblée nationale……

le 15/03/2023 à 19:37
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Parité somme toute totalement erroné, si on prend les votes des citoyens je doute que 4 lr soit représentatif... C'est juste un nouveau passage en force de la macronie...

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