SBF 120 : les primes de partage du profit versées aux salariés ont progressé de 8% en 2019

Les entreprises de l'indice SBF 120 ont versé 5,8 milliards d'euros de primes de partage à leurs salariés en 2019. Une hausse de 8% sur un an, selon le baromètre établi par le cabinet Eres. La prime moyenne par salarié, a, elle, stagné à 4.236 euros.

5,8 milliards d'euros : c'est le montant record qu'ont versé les entreprises du SBF 120 en primes de partage du profit à leurs salariés, en 2019. Mieux, les montants de ces primes ont augmenté de 8% en un an pour les 120 groupes de l'indice élargi de la Bourse de Paris, selon les premiers résultats, parus ce vendredi, de la 8ème édition du « Baromètre du partage du profit » d'Eres Group. Le montant de 5,8 milliards d'euros réunit l'ensemble des primes de partage du profit (participation, intéressement, contribution aux plans épargne salariale de type PEE et PERCO) du SBF120, précise ce cabinet de conseil spécialisé qui a interrogé un échantillon de 85 entreprises sur 120.

« Lorsque l'économie se porte bien, les entreprises partagent davantage leurs profits avec leurs salariés, » explique Pierre-Emmanuel Sassonia, directeur associé d'Eres Group, spécialiste de l'épargne salariale. Un constat, qui, au moment de la publication de ce baromètre, résonne étrangement avec l'actualité du Covid-19 qui est venu impacter lourdement la trésorerie des entreprises dans de nombreux secteurs.

Un an avant cette période particulière pour l'économie, ces primes n'ont toutefois pas cessé d'augmenter. Entre 2012, année de la première édition de ce baromètre, et 2019, le total des primes versées a ainsi connu une hausse de près de 31% dans le SBF 120, soit 4% de rythme de croissance annuelle. À ces primes s'ajoute le montant de dividendes versé aux salariés actionnaires français des 120 groupes, estimé à près de 620 millions d'euros en 2019. Ce chiffre connaît cependant une légère baisse par rapport aux 680 millions versés l'an dernier.

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Un outil pour la relance post Covid-19?

« Les primes d'épargne salariale, en particulier l'intéressement, ont aussi un rôle en période de difficulté économique : ce sont des outils managériaux efficaces qui permettent de dynamiser la performance des grandes entreprises et de renforcer la cohésion, qui peut parfois être mise à mal en temps de crise. Selon les déclarations de Gérald Darmanin, l'idée du partage du profit sera au cœur de la stratégie gouvernementale pour la reprise économique à la suite de la crise de la COVID-19. C'est un bon signe ! » estime Pierre-Emmanuel Sassonia.

Cependant, malgré cette croissance globale, le montant moyen des primes versées par salarié est quant à lui resté stable par rapport à l'an dernier. La prime moyenne de partage de profit dans le SBF120 s'est ainsi élevé à 4.236 euros en 2019.

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De grandes disparités dans le SBF 120

D'autre part, sur les 85 entreprises de l'étude, Eres Group constate de grandes disparités. En effet, un quart d'entre elles ont versé des primes d'intéressement et de participation inférieures à 1.000 euros par salarié alors que 12% de ces entreprises ont accordé des primes supérieures à 10.000 euros pour chaque salarié.

Pierre-Emmanuel Sassonia souligne une frilosité de la part de certaines entreprises. « Il est normal d'avoir une certaine appréhension à conclure des accords de participation et d'intéressement en temps de crise. Il faut cependant rappeler que cette année les entreprises ont jusqu'au 31 août 2020 pour déposer leurs accords d'intéressement. Nouveauté, ces derniers peuvent être conclus pour une durée d'un an, contre trois en temps normal. Ce contexte offre donc exceptionnellement une excellente visibilité sur les résultats de l'exercice, et permet davantage de sûreté sur les montants à verser en 2021 dans le cadre de l'exercice de 2020. »

Tandis qu'après la période de confinement la France cherche l'élan de la reprise, l'exécutif a d'ores-et-déjà indiqué qu'il ferait de l'intéressement une piste potentielle pour la relance de l'économie. Selon plusieurs sources de presse, Emmanuel Macron aurait inscrit à son agenda post-Coronavirus de nouvelles dispositions sur l'intéressement et la participation dans les entreprises privées qu'il pourrait annoncer d'ici le 14 juillet.

Lire aussi : Participation et intéressement : les Français ont touché presque 17 milliards d'euros en 2015

Commentaires 2
à écrit le 27/06/2020 à 18:42
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On peut rappeler que les "salariés" sont principalement des cadres.

à écrit le 26/06/2020 à 19:58
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Mais est-ce le taux qui a augmenté de 8% ou bien est ce le bénéfice ? Ce qui dans ce dernier cas serait peu significatif.

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