Sécu : en pleine crise, la Cour des comptes demande "d'agir sur les dépenses"

Le déficit abyssal de la Sécurité sociale, creusé par le Covid et qui devrait perdurer plusieurs années, "suppose d'agir sur les dépenses", en premier lieu celles de santé, affirme la Cour des comptes dans un rapport publié mercredi.
(Crédits : Charles Platiau)

Les comptes de la sécurité sociale sont dans le rouge. Entre le bond des dépenses liées à l'épidémie et la chute des recettes due à la crise économique, la Sécu devrait enregistrer une perte historique de 44,4 milliards d'euros cette année, ramenée à 27,1 milliards en 2021, mais encore supérieure à 20 milliards par an jusqu'en 2024, selon le projet de budget présenté par le gouvernement la semaine dernière. Une perspective insatisfaisante pour la Cour des comptes, qui juge "essentiel de reconstruire dès à présent une nouvelle trajectoire de retour à l'équilibre". "A crise exceptionnelle, mesures exceptionnelles, et nous ne les critiquons pas" a déclaré son président Pierre Moscovici lors d'une conférence de presse, soulignant que "quand nous sortirons de cette situation, nous devrons vivre avec ses conséquences". "Je ne souhaite pas que la Cour des comptes soit austéritaire" a-t-il assuré. Notre message est là pour le futur. Il faut maîtriser les dépenses et assurer la soutenabilité de la dette".

Si possible sans allonger le remboursement de la dette sociale (déjà repoussé de 2024 à 2033), car "on ne peut pas vivre éternellement sur l'endettement", et sans hausse des prélèvements (déjà augmentés de 20 milliards en dix ans), qui "ne nous paraît pas une piste à privilégier" non plus, a-t-il ajouté.

Agir sur la qualité et la sélectivité de la dépense sociale

Ce qui ne laisse "pas d'autre choix que d'agir sur la qualité et la sélectivité de la dépense sociale", à commencer par des "actions structurelles" dans le champ de l'assurance maladie, a-t-il affirmé, tout en se défendant de porter une doctrine "austéritaire".

La Cour considère toutefois dans son rapport que le "Ségur de la santé", qui prévoit des hausses de salaires et des investissements importants, "justifierait pour contrepartie des réorganisations de l'offre de soins".

Elle conseille donc d'"approfondir" les coopérations entre hôpitaux voisins et de les "encourager, là où c'est possible, à fusionner". "Nous ne sommes pas en train de dire qu'il y a trop d'hôpitaux en France", a précisé M. Moscovici, qui souhaite cependant en "revoir la carte pour permettre à chacun d'avoir accès à toutes les spécialités médicales".

Des économies à réaliser

Le rapport pointe aussi des "chevauchements" dans certaines dotations du ministère et des agences régionales de santé, qui pourraient "en réduire le coût de gestion". Des économies sont également suggérées sur les dispositifs médicaux, notamment via "des objectifs de baisses tarifaires".

Le rapport recommande en outre "une remise en ordre" des minima de pension, dont les règles varient d'un régime de retraite à l'autre, sans garantir le niveau de 85% du Smic pourtant inscrit dans la loi depuis 2003.

Des "améliorations" sont enfin préconisées du côté des caisses d'allocations familiales, qui n'ont pas réussi à "atteindre les objectifs fixés de créations de places en crèche", ni à "corriger les inégalités territoriales" en la matière.

Commentaires 7
à écrit le 08/10/2020 à 9:13
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Avec cela on annonce 28 jours de conges paternité !!!! voir aussi 42 % des indemnites vont aux etrangers !!!!!! les cures thermales en famille en guise de vacances,!!!! on augmente la rentree scolaire et apres les communes sont obligées de payer la...

à écrit le 08/10/2020 à 8:44
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Que les riches se soignent enfin avec leur pognon bon sang ! Ils nous coûtent encore un bras là !

à écrit le 08/10/2020 à 7:07
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A l'heure où la solidarité nationale devrait être plus que nécessaire, la Cour des comptes, dirigée par un socialiste (un comble !), et qui a retourné sa veste chez Macron pour vivre comme un roi à nos (grands) frais, n'a aucun scrupule à donner com...

à écrit le 08/10/2020 à 4:51
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A ce deficit, ajouter celui des armees et de bien d'autres secteurs. "La France est en faillite", dixit le brousailleux de la Sarthe.

à écrit le 07/10/2020 à 22:01
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Confinement + gel des cotisations + dépôt de bilan + pandémie + suppression en masses d’emplois + augmentation de toutes les pathologies ++++ ne vont pas «   donner une bonne mine à la sécurité sociale ! »

à écrit le 07/10/2020 à 15:15
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Justement l'excellent magistrat Charles Prats chiffre la fraude sociale à 50 milliards..

le 07/10/2020 à 21:19
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Alors on attend sa liste circonstanciée de fraudeurs et leur dénonciation à la justice. Après tout pourquoi que 50 milliards. Nous pourrions aussi bien dire 10 millions que 100 milliards. Qui dit mieux ?

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