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Le télétravail à 100% ne devrait plus être la règle dans les jours à venir. Lors d'une visioconférence organisée lundi soir avec les partenaires sociaux, la ministre du Travail Elisabeth Borne a indiqué que les salariés en télétravail pourront revenir une journée par semaine sur la base du volontariat. Un nouveau protocole sanitaire doit entrer en vigueur à partir de jeudi 7 janvier. Cet assouplissement intervient alors que le contexte sanitaire est loin d'être favorable et que la campagne de vaccination prend du retard.
Un équilibre précaire
La ligne du gouvernement en matière de télétravail a fait l'objet d'incessants revirements. Après avoir imposé un strict travail à distance au printemps, l'exécutif avait largement assoupli les règles à l'automne alors que l'épidémie de coronavirus flambait à nouveau. Depuis la mise en oeuvre du dernier confinement au mois d'octobre, le protocole sanitaire instauré par les autorités imposent le télétravail comme "une règle pour l'ensemble des activités qui le permettent". "Dans ce cadre, le temps de travail effectué en télétravail est porté à 100% pour les salariés qui peuvent effectuer l'ensemble de leurs tâches à distance. Dans les autres cas, l'organisation du travail doit permettre de réduire les déplacements domicile-travail et d'aménager le temps de présence en entreprise pour l'exécution des tâches qui ne peuvent être réalisées en télétravail, pour réduire les interactions sociales" précisait la direction du travail.
Ce mardi matin, la ministre du Travail, Elisabeth Borne a précisé sa position sur la chaîne FranceInfo. "Je continue à dire qu'il faut privilégier le télétravail", car "cela permet de réduire les interactions sur les trajets domicile-travail", affirme la ministre. Mais elle ajoute : "J'entends les salariés, ceux qui sont depuis deux mois, depuis le début du mois de novembre, en télétravail cinq jours sur cinq, il y en a beaucoup qui n'en peuvent plus. Et donc, je pense qu'il faut entendre aussi ces problèmes psychologiques. Plus de la moitié des personnes en télétravail cinq jours sur cinq souffrent d'isolement". Cette nouvelle règle doit s'établir dans le cadre du dialogue social à l'intérieur de l'entreprise.
En raison du contexte sanitaire dégradé, la ministre a aussi laissé entendre aux partenaires sociaux, qui viennent de conclure un accord national sur le télétravail, qu'ils n'auraient pas la main comme prévu dès le 20 janvier pour définir eux-mêmes un nombre minimal de jours de travail.
Des aides pour l'emploi des jeunes prolongées
La persistance du virus et la multiplication des périodes de confinement en 2020 ont obligé le gouvernement a sans cesse repousser les mesures d'aide et d'urgence à destination des entreprises et des salariés. Sur le front de l'emploi, les jeunes sont particulièrement en première ligne. En effet, beaucoup d'emplois d'étudiants, de CDD ou de contrats en intérim ont été détruits depuis le printemps 2020 et l'horizon des jeunes arrivés sur le marché du travail depuis septembre 2020 est particulièrement bouché. L'insertion professionnelle des jeunes diplômés promet d'être longue et complexe.
Face à ces périls, la ministre du Travail a précisé que les aides pour l'emploi des jeunes seraient prolongées à fin mars et probablement au delà. Il s'agit d'une part de la prime de 4.000 euros (par an) pour l'embauche, en CDD de plus de trois mois ou en CDI d'un jeune de moins de 26 ans, qui devait s'arrêter fin janvier et d'autre part de l'aide de 5.000 ou 8.000 euros pour un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation qui devait s'interrompre fin février.