Traite des êtres humains en France : 85% des victimes sont des femmes (étude)

L'enquête réalisée par la Miprof et l'ONDRP montre que parmi les victimes de traite des êtres humains suivies par les 24 associations ayant répondu à l'étude, 74% étaient victimes d'exploitation sexuelle, 15% ont subi des faits d'exploitation par le travail, 7% ont été exploitées pour commettre des délits et 2% pour de la mendicité forcée (avec une forte augmentation des mineurs, souvent âgés de moins de 10 ans).
Pour lutter contre les violences faites aux femmes en France, la Miprof est à l'initiative de films pédagogiques, en partenariat avec le Conseil national des Barreaux, la Conférence des Bâtonniers, le Barreau de Paris et le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. (Ici, capture d'écran du film consacré aux violences dans le cadre domestique, intitulé Protection sur ordonnance et réalisé en 2015 par Virginie Kahn.)
Pour lutter contre les violences faites aux femmes en France, la Miprof est à l'initiative de films pédagogiques, en partenariat avec le Conseil national des Barreaux, la Conférence des Bâtonniers, le Barreau de Paris et le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. (Ici, capture d'écran du film consacré aux violences dans le cadre domestique, intitulé "Protection sur ordonnance" et réalisé en 2015 par Virginie Kahn.) (Crédits : stop-violences-femmes.gouv.fr)

Une étude fondée sur le suivi d'une vingtaine d'associations met en lumière la prépondérance de l'exploitation sexuelle dans la traite des êtres humains en France et la surreprésentation des femmes parmi les victimes, selon des données publiées mercredi.

L'enquête réalisée par la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) et l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) montre que sur 1.857 victimes de traite des êtres humains suivies par les 24 associations ayant répondu à l'étude, 74% étaient victimes d'exploitation sexuelle.

Prépondérance des femmes parmi les victimes

Parmi les autres, 15% ont subi des faits d'exploitation par le travail, principalement dans le cadre domestique, 7% ont été exploitées pour commettre des délits et 2% pour de la mendicité forcée. Pour 2% des victimes, la forme d'exploitation n'a pas été identifiée. Sur l'ensemble des victimes prises en charge par les associations (dont la Cimade, la Croix Rouge, l'Armée du Salut), 85% sont des femmes.

L'ampleur des réseaux nigérians de prostitution en France

Si les victimes accompagnées par les associations sont originaires de 70 pays, cinq nationalités concentrent 80% des victimes: Nigeria, Roumanie, Maroc, Algérie et Bulgarie.

Selon la Miprof et l'ONDRP, l'enquête confirme "l'ampleur de l'activité des réseaux nigérians de traite prostitutionnelle en France". Seul 1% des victimes d'exploitation sexuelle accueillies par les associations sont originaires de France.

Les techniques d''emprise" des exploiteurs sur les victimes

La traite des êtres humains par les réseaux de l'Europe de l'Est et du Sud est davantage diversifiée même si l'exploitation sexuelle reste prédominante. Contraindre à commettre des délits et la mendicité forcée constituent les autres volets de leur activité criminelle.

L'enquête met en lumière "l'emprise" des exploiteurs sur les victimes. Le transfert vers la France ou le lieu d'exploitation, comme l'hébergement, sont majoritairement organisés par l'exploiteur ou un intermédiaire.

Hors cadre domestique, les hommes majoritaires parmi les victimes

L'exploitation par le travail (esclavage, servitude, travail ou services forcés) concerne très majoritairement les femmes (94%) dans un cadre domestique. Hors de ce cadre, les hommes sont plus représentés (68%) notamment dans les travaux agricoles, de bâtiment, la restauration, le commerce...

Mendicité forcée : augmentation du nombre des mineurs

L'étude relève l'augmentation du nombre de mineurs suivis pour mendicité forcée, souvent des garçons et parfois très jeunes (moins de 10 ans).

Sur la construction de l'étude et ses résultats, l'ONDRP et la Miprof préviennent des biais méthodologiques induis par les conditions de l'enquête et son périmètre. Ainsi les victimes suivies "ne peuvent pas être considérées comme un échantillon représentatif de l'ensemble des victimes présentes sur le territoire français", préviennent toutefois l'ONDRP et la Miprof. Elles soulignent notamment que les activités des associations ayant répondu peuvent entraîner une "surreprésentation" des victimes de certaines formes d'exploitation, comme l'exploitation sexuelle.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 28/06/2018 à 9:08
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Merci beaucoup pour cet article. Tiens Trump, que nos médias européennes n'hésitent pas à traiter comme un gros porc a en début d'année mis un terme à un site de prostitution américain de mineurs, autant dire l'exploitation sexuelle qu'un tel sit...

à écrit le 27/06/2018 à 16:41
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90% des problèmes d’emprises viennent du fait «  de l’histoire des individus et des erreurs fondamentaux d’éducation » l’individu qui n’arrive pas à construire son identité dans le respect de lui - même ne pourra pas «  mettre en place des systèmes ...

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