
A peine Emmanuel Macron, lors de son intervention télévisée dimanche à 20h sur TF1 et France 2, annonçait l'abandon de l'idée de vente à perte que toute la filière doit se rendre ce mardi, à 17h30, à Matignon, selon l'entourage de la cheffe du gouvernement.
Les représentants, selon l'AFP, sont convoqués afin d'étudier la demande du chef de l'Etat de vendre leur carburant « à prix coûtant ».
Un appel qui n'aurait que peu d'impact sur les prix à la pompe
De l'avis des différents acteurs, cet appel aura un impact limité : « plusieurs enseignes la pratiquent déjà de manière régulière », a ainsi déclaré Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD).
Et du côté des 2.400 stations indépendantes, ce mot d'ordre est impossible à appliquer : « on va continuer à creuser les écarts avec nous, les fameux 2.400 qui n'avons pas les moyens d'avoir notre bouclier tarifaire comme chez les 3.400 de chez TotalEnergies », qui a déjà mis en place un plafond de 1,99 euro par litre, a indiqué Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians, représentant 5.800 stations-service hors grandes surfaces. « Ce sera assez marginal », a renchéri Patrice Geoffron, professeur à l'université Paris-Dauphine et directeur de l'équipe énergie-climat, qui a rappelé que la grande distribution vend les carburants avec des marges de « quelques centimes », donc « ça ne changera pas la donne, d'où le fait de ressortir un chèque carburant ».
Une aide de « 100 euros par voiture et par an », pour les plus modestes
Le chef de l'Etat a en effet annoncé dimanche une aide directe, « limitée aux travailleurs » et aux plus modestes, de « 100 euros par voiture et par an ». Il s'agit en fait d'une reconduction de « l'indemnité carburant travailleur » mise en œuvre début 2023, a expliqué Bercy. La mesure s'appliquera début 2024, après son passage au Parlement, et devrait coûter environ 500 millions d'euros.
Selon Bercy, cela correspond à une aide de 20 centimes par litre pendant six mois pour un automobiliste roulant 12.200 km/an avec un véhicule consommant 6,5 litres aux 100 km. Un calcul optimiste, de l'avis général des observateurs interrogés par l'AFP : « 100 euros, ça correspond à dix centimes d'aide annuelle pour quelqu'un qui roule 12.000 kilomètres, ce qui est la moyenne nationale des Français », a estimé Francis Pousse.
(Avec AFP)