Attaques des Houthis : TotalEnergies ne fait plus passer ses pétroliers par la mer Rouge

Avec les attaques houthies en mer Rouge qui se sont multipliées ces derniers mois, de nombreuses compagnies commerciales annoncent ne plus passer par la région mais faire le tour par l'Afrique du Sud. C'est notamment le cas de TotalEnergies qui précise qu'un tel détour a cependant un impact limité sur le groupe.
Depuis mi-novembre, les rebelles houthis du Yémen s'en prennent à des navires commerciaux, qui ont des intérêts avec Israël (photo d'illustration).
Depuis mi-novembre, les rebelles houthis du Yémen s'en prennent à des navires commerciaux, qui ont des intérêts avec Israël (photo d'illustration). (Crédits : KHALED ABDULLAH)

Les attaques en mer Rouge continuent de perturber le commerce international et obligent pétroliers et armateurs à s'adapter. Pour preuve, TotalEnergies ne fait plus transiter aucun navire pétrolier ou gazier par la mer Rouge depuis fin 2023 en raison de la situation sécuritaire dans cette zone. C'est ce qu'a affirmé ce mercredi le PDG du groupe pétrolier français, Patrick Pouyanné, lors d'une présentation à la presse des résultats 2023 de l'entreprise :

« On n'a plus aucun bateau pétrolier ni méthanier qui passe par le détroit de Bab el Mandeb depuis plusieurs semaines, en fait depuis fin décembre. On a pris la décision assez vite ».

Depuis mi-novembre, les rebelles houthis du Yémen s'en prennent à des navires commerciaux, qui ont des intérêts avec Israël. Ils affirment notamment agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, confrontés à la guerre entre Israël et le Hamas. Les attaques, souvent par drones, ont principalement lieu dans le détroit de Bab el-Mandeb. Situé au niveau du Yémen, ce détroit fait la jonction entre la mer d'Aden et la mer Rouge. Un point de passage stratégique puisque les navires sont obligés de l'emprunter s'ils veulent rejoindre le Canal de Suez.

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Un détour avec des conséquences limitées...

Avec la multiplication des attaques, plusieurs compagnies et pétroliers ont alors décidé de ne plus emprunter la mer Rouge, qui concentre près de 12% du commerce maritime mondial, ce qui les contraint à un détour par le Cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud. C'est notamment d'ores-et-déjà le cas de BP, Shell, QatarEnergy ou encore Maersk, Hapag-Lloyd et CMA CGM (propriétaire de La Tribune). Un crochet qui coûte cher puisque les navires réalisent des trajets plus longs. Qui plus est, le stock pétrolier est également immobilisé plus longtemps en mer, ce qui ravive les inquiétudes quant à une hausse du prix du pétrole.

Patrick Pouyanné rassure néanmoins sur les conséquences d'un tel détour :

« Grâce à (nos) stocks, le fait de rajouter quatre jours (en passant par le Cap de Bonne-Espérance) a un impact sur les programmes des bateaux, des méthaniers, mais ce n'est pas un impact majeur, donc on assume cela ».

Et même, selon lui, le passage par la mer Rouge devient de plus en plus cher avec la hausse du coût des assurances.

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...pour le moment

Néanmoins ces attaques continuent de rendre nerveux les marchés, d'autant qu'une part non-négligeable de l'or noir circule par la mer Rouge, géographiquement proche du golfe Persique. Ainsi, environ 12% du total du pétrole négocié pour le commerce maritime et près de 8% du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), ont transité par la zone au premier semestre 2023, selon l'agence d'information sur l'énergie des Etats-Unis.

Les prix du pétrole et du gaz ont donc fluctué ces derniers mois en fonction de la situation géopolitique de la zone. Encore ce mercredi, les cours du pétrole montaient légèrement, après de nouvelles attaques houthies sur des navires marchands la veille. Les rebelles ont ainsi lancé six missiles en direction de deux bateaux, provoquant de légers dégâts.

Le brut prolonge « les gains de la session précédente sur fond d'inquiétudes concernant l'escalade des tensions au Moyen-Orient qui pourrait perturber l'approvisionnement en pétrole de la région », commente de son côté John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Dans le détail, vers 10h45 GMT (11H45 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, prenait 0,56% à 79,03 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, gagnait 0,63% à 73,77 dollars.

Pour essayer de ramener le calme en mer Rouge, les forces américaines ont commencé à mener, depuis janvier, des frappes au Yémen contre les rebelles, accusés d'être soutenus par l'Iran. Dans la nuit de lundi à mardi, une nouvelle frappe au Yémen a visé deux drones marins chargés d'explosifs, d'après le Centcom. Mais malgré ces frappes, les Houthis n'ont pas l'air de renoncer à poursuivre leurs attaques...

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 07/02/2024 à 20:25
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Un remaniement après seulement 4 semaines... encore une preuve de l'inutilité des ministres et de la politique de Macron qui décide de tout et faisant porter e chapeau à ces fusibles... Après macron s'étonnera et ignorer que sa politique contre les ...

à écrit le 07/02/2024 à 16:44
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[« Grâce à (nos) stocks, le fait de rajouter quatre jours (en passant par le Cap de Bonne-Espérance) a un impact sur les programmes des bateaux, des méthaniers, mais ce n'est pas un impact majeur, donc on assume cela »] Comme Patrick Pouyanné a déjà ...

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