TotalEnergies : l'Ebitda a chuté de 30% en 2023

Le groupe dirigé par Patrick Pouyanné a publié ce mercredi les bénéfices les plus importants de son histoire. Il enregistre toutefois une baisse de 36% de son résultat net ajusté en 2023. Comme ses rivaux, l'énergéticien souffre de la baisse du prix du pétrole et du gaz. Il est par ailleurs sous le feu des critiques pour sa stratégie climat, pas assez ambitieuse pour de nombreuses ONG.
Patrick Pouyanné enregistre des profits mitigés avant d'être reconduit pour un quatrième mandat

[Article publié le mercredi 7 février 2024 à 08h40 et mis à jour à 9h58]

Nouveau record historique pour TotalEnergies. La major pétrolière française a publié ce mercredi un bénéfice net de 21,4 milliards de dollars (soit environ 19,8 milliards d'euros) pour son exercice 2023, en hausse de 4% par rapport à 2022. Toutefois, cela reste en-deçà des prévisions des analystes, qui attendaient un bénéfice net de 22 milliards d'euros, dans une fourchette haute.

Surtout, en raison de son retrait de ses activités en Russie, le bénéfice ajusté, l'indicateur de référence pour les investisseurs, a lui reculé de 36% à 23,2 milliards de dollars, par rapport à 2022, quand l'Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) ajusté a chuté de 30%, à 50 milliards de dollars. La marge brute d'exploitation a chuté de 21%, mais reste confortable à près de 36 milliards de dollars. Peu après l'ouverture de la Bourse de Paris, le géant français de l'énergie perdait vers 9h24 0,93 %.

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L'entreprise s'est tout de même voulue rassurante.

« Dans un environnement incertain, TotalEnergies s'appuie sur sa stratégie de transition équilibrée combinant croissance des hydrocarbures, en particulier du GNL, et de l'électricité pour afficher des résultats solides sur l'année 2023, conformes à ses objectifs », a déclaré Patrick Pouyanné, le PDG du groupe.

La publication des résultats de TotalEnergies lancera une année 2024 particulière pour le groupe, qui fête en mars ses 100 ans d'existence et devrait reconduire son PDG Patrick Pouyanné pour un 4ème mandat, lors de sa prochaine assemblée générale en mai. Dans la foulée de la publication de ses résultats, l'énergéticien a également annoncé une augmentation de 7,1% du dividende versé à ses actionnaires, ce qui équivaut 3,01 euros par action. Son ratio de reversement aux actionnaires atteint 46 % du cash-flow.

Stratégie payante pour TotalEnergies

Après Shell, BP, ExxonMobil, Equinor, le groupe français ferme donc le bal des résultats annuels des majors pétrolières et gazières, marqués par un recul de leurs profits sur fond de baisse des prix des hydrocarbures. Comme les autres majors, TotalEnergies avait profité en 2022 de la flambée des prix du gaz et du pétrole, dans un marché bouleversé par la reprise économique post-pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine.

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Depuis, les cours ont reflué, même s'ils restent encore élevés par rapport à la période d'avant-crise de l'énergie. Précédant les résultats de TotalEnergies, le géant Shell a publié la semaine dernière un bénéfice divisé par plus de deux en 2023, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures. L'autre britannique BP, et les américaines Exxon-Mobil et Chevron ont elles aussi pâti du reflux des hydrocarbures. TotalEnergies tire profit de sa stratégie d'achat/vente de gaz, de son portefeuille d'actifs pétroliers à bas coûts et des revenus de sa production électrique.

Une multinationale sous le feu des critiques

Si l'énergéticien a opéré une diversification dans l'électricité renouvelable, il reste très critiqué pour la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles, néfastes pour le climat. En 2023, TotalEnergies a notamment annoncé des projets ou acquisitions en Namibie, au Suriname et au Brésil, et il s'est renforcé aux Etats-Unis dans le gaz liquéfié (GNL), une énergie très convoitée par l'Europe qui cherche à remplacer le gaz russe. « On est quand même durablement lié à l'importation de gaz naturel liquéfié en Europe », affirmait mi-janvier Patrick Pouyanné, le PDG du groupe qui revendique la place de 3e acteur mondial du GNL.

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En septembre, le groupe s'était encore attiré les critiques en annonçant vouloir augmenter sa production d'hydrocarbures de 2 à 3% par an dans les cinq prochaines années, tandis que plusieurs pétroliers comme Enel, Shell et BP ont annoncé en 2023 une révision en baisse de certains de leurs objectifs de transition énergétique.

Mis sous pression par les militants du climat et des droits humains, le groupe est visé par plusieurs actions judiciaires contre sa stratégie ou contre ses projets gaziers et pétroliers, dont le très controversé projet Tilenga/Eacop en Ouganda et en Tanzanie. Il soutient que ces projets sont encore nécessaires pour répondre à la demande mondiale, et fait valoir qu'il consacre aussi un tiers de ses investissements aux énergies bas carbone, notamment dans l'éolien et le solaire. TotalEnergies compte maintenir son cap de 35 GW de capacités d'électricité renouvelable en 2025, avant 100 GW en 2030, un objectif ambitieux.

En Norvège, l'énergéticien Equinor chute

Le géant norvégien de l'énergie Equinor a fait état mercredi d'une chute de 59% de son bénéfice net en 2023, plombé comme ses concurrents par le reflux du cours des hydrocarbures, qui a occulté une hausse plus forte que prévu de sa production. Le bénéfice annuel est ressorti à 11,9 milliards de dollars, contre 28,8 milliards en 2022.

Un résultat qui est la conséquence d'un repli de 20% du prix du baril empoché par le groupe, et surtout du prix du gaz, qui a diminué de 61% pour celui produit en Norvège, et de 68% pour celui extrait aux Etats-Unis, après l'envolée observée dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Pour l'année en cours, Equinor dit s'attendre à une production stable par rapport à celle de l'an dernier.

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 07/02/2024 à 19:17
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Pourquoi les ONG ne proposent-elles pas un (ou des) projet en lançant une souscription publique? Nos énergéticiens et nos capitalistes seraient certainement enchantés d'y apporter leur obole.

à écrit le 07/02/2024 à 16:34
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Et pourtant macron avec son faux marché de l'électricité pour permettre a cette entreprise de faire un max d'oseille, tout en ruinant et endettant un tas de français pour cela, et ils perdent de l'argent ! pourtant le kw de 52 euros jusqu'a 1000 e...

le 07/02/2024 à 19:22
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C'est marrant de voir parler des gens de choses qu'ils ne comprennent pas. L'électricité c'est encore rien dans le bilan de Total. Je vous invite à aller aux sources, c.à.d. aux résultats 2023 publiés ce jour. Au fait ce qui vous intéresse c'est pouv...

à écrit le 07/02/2024 à 15:45
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Je pense que vous auriez pu illustrer votre article par une photo plus récente du PDG, où le logo TotalEnergies serait plutôt celui affiché depuis quelques années.

à écrit le 07/02/2024 à 14:53
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Quel dommage je ne suis pas actionnaire du groupe. Voilà des résultats qui vont excéder les amis! écolos J'aime les écolos bobos Sandrine Marine et l'inconnue de lUE sans parler de Yannick qui ne proposent aucune solution au environ 1,5 milliards de...

à écrit le 07/02/2024 à 8:32
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Mais quel ennui cette économie...

le 07/02/2024 à 11:58
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Alors pourquoi vous suivez l'économie ? Pour vous faire mal ?

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