
L'embellie aura été de courte durée. Les exportations chinoises, qui sont historiquement un levier de croissance clé pour le pays, avaient connu un bref rebond en mars et avril, +8,5% en glissement annuel. Mais, en mai comme en février, elles se sont de nouveau contractées à hauteur de 7,5% sur un an en raison de la menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, combinée à une inflation galopante. Des analystes sondés par l'agence Bloomberg s'attendaient à une chute bien plus modérée (-1,8%).
D'une manière générale, les exportations chinoises ont été constamment dans le rouge depuis octobre 2022 au moment où la politique dite du « zéro Covid » pénalisait lourdement l'économie du pays.
« La Chine est en partie dépendante de la santé des industries européenne et américaine qui réalisent l'assemblage de leurs produits en Chine », souligne Guillaume Dejean, analyste macro et change pour le groupe financier Convera. « Or l'inflation élevée et la remontée des taux d'intérêt dans ces régions ont sérieusement pénalisé la demande », relevait-il fin mai dans une note.
Les importations connaissent aussi un recul
Pour leur part, les importations du géant asiatique ont également connu un repli le mois dernier (-4,5%) sur un an, selon les Douanes. Il s'agit toutefois d'une contraction moins prononcée que celle d'avril (-7,9%) et des prévisions d'analystes interrogés par Bloomberg (-8%). L'excédent commercial du géant asiatique a aussi fondu en mai à 65,81 milliards de dollars (61,5 milliards d'euros), contre 90,2 milliards de dollars un mois plus tôt.
La reprise s'essouffle, du mieux pour les services
Débarrassée des restrictions sanitaires, la Chine a enregistré au premier trimestre une nette accélération de sa croissance (+4,5% sur un an). Mais la reprise s'essouffle : l'activité manufacturière a ainsi connu en mai un repli pour le deuxième mois consécutif. Le gouvernement chinois a fixé pour cette année un objectif de croissance d'environ 5%, l'un des plus faibles depuis des décennies. D'autant qu'il ne sera « pas facile » à atteindre, de l'aveu même du Premier ministre Li Qiang.
Par ailleurs, l'activité dans les services en Chine a progressé en mai pour le cinquième mois consécutif. L'indice des directeurs d'achat (PMI), rendu public par le groupe de médias Caixin et S&P Global, s'est établi à 57,1 le mois dernier, une accélération comparé aux 56,4 enregistrés en avril. Les Chinois sont ainsi depuis quelques mois de retour dans les restaurants, gares, aéroports et lieux touristiques, contribuant à relancer les services. Le transport aérien intérieur a ainsi atteint en avril 106% des niveaux d'avril 2019, une explosion de 536% en un an.
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