Choisi par Trump mais partisan de la hausse des taux, Clarida devient vice-président de la Fed

Le Sénat a avalisé, mardi 28 août, la nomination de Richard Clarida à la vice-présidence de la banque centrale américaine, l’un des postes les plus en vue à la Fed. Après Jerome Powell, les sénateurs se sont de nouveau alignés avec le choix de la Maison-Blanche, qui avait proposé en avril dernier de nommer l'économiste, favorable au relèvement des taux d'intérêt, alors que Donald Trump avait ouvertement critiqué cette politique monétaire.
Estelle Nguyen
C'est la deuxième fois que le Sénat confirme un choix de la Maison blanche, Donald Trump ayant déjà choisi l'actuel président de la Fed, Jérôme Powell, qui a remplacé Janet Yellen en février dernier.
C'est la deuxième fois que le Sénat confirme un choix de la Maison blanche, Donald Trump ayant déjà choisi l'actuel président de la Fed, Jérôme Powell, qui a remplacé Janet Yellen en février dernier. (Crédits : Chris Wattie)

C'est confirmé. Le Sénat américain a annoncé, mardi 28 août au soir que Richard Clarida remplacerait bien Stanley Fischer, qui part à la retraite après quatre ans de mandat, au poste de vice-président de la Réserve fédérale américaine (Fed), au terme d'un vote de 69 voix pour et 26 contre. Celui qui avait été choisi par Donald Trump pourra ainsi demeurer quatorze années au poste de gouverneur et siéger au sein du Comité monétaire (FOMC, pour Federal Open Market Committee), qui fixe le niveau des taux d'intérêt.

Richard Clarida, 61 ans, était conseiller stratégique au sein du gestionnaire de fonds Pimco (Pacific Investment Management Company), professeur à la prestigieuse Université de Columbia et, par ailleurs, adjoint au Secrétariat du Trésor dans l'administration de George W. Bush. La majorité qui s'est prononcée pour la nomination de l'économiste vante notamment ses décennies de recherche et d'expertise en matière de politique monétaire, affirmant qu'il constituera un complément académique précieux pour le président de la Fed, Jerome Powell, ancien banquier et haut fonctionnaire du gouvernement.

Richard Clarida en cohésion avec Jerome Powell

Lors de son audience de confirmation au Sénat en mai dernier, Richard Clarida avait déjà apporté son soutien à Jerome Powell, qui souhaite relever des taux d'intérêt actuellement à des niveaux anormalement bas, assurant ne pas vouloir céder aux pressions exercées par le président Trump. Le chef d'Etat américain s'était en effet plaint à plusieurs reprises des hausses de taux décidées par la banque centrale américaine, qui a opéré déjà cinq relèvements depuis janvier 2017.

« Je pense qu'il existe des possibilités d'adapter les réglementations de manière appropriée, mais la priorité est de préserver les gains substantiels, la résilience et la stabilité de notre système financier », avait déclaré Richard Clarida, cité par Bloomberg, en mai dernier au cours de son audience de confirmation.

Selon Bloomberg, ses propos peuvent manifestement être assimilés à ceux de l'actuel président de la Fed, Jerome Powell, qui avait affirmé en février dernier lors de sa cérémonie d'investiture, que la Fed « préservera les avancées essentielles en matière de régulation financière tout en s'assurant que nos politiques soient aussi efficaces que possible. Nous resterons vigilants vis-à-vis de tout risque susceptible de porter atteinte à la stabilité financière ».

Lire aussi : Qui est Jerome Powell, le nouveau patron de la Fed ?

Deux autres gouverneurs choisis par Trump en attente de confirmation

En avril dernier, le président américain, Donald Trump, avait proposé la nomination de Richard Clarida pour le poste de numéro de la Fed. C'est donc la deuxième fois que le Sénat confirme un choix de la Maison blanche. Le président américain avait, en effet, déjà choisi l'actuel président de la Fed, Jérome Powell, qui a remplacé Janet Yellen en février dernier, ce qui ne l'a pas, pour autant, empêché de critiquer la politique de relèvement progressif des taux d'intérêt.

Deux autres gouverneurs désignés par le chef d'Etat américain attendent leur confirmation par le Sénat pour occuper un siège au conseil de la Réserve fédérale : Marvin Goodfriend, un professeur d'économie et Michele Bowman, une responsable de la régulation bancaire du Kansas (centre).

Estelle Nguyen
Commentaire 1
à écrit le 30/08/2018 à 9:18
Signaler
Bref en apparence Trump semble avoir énormément d'opposition... mais en apparence seulement. "Pour être efficace il faut savoir cacher ses intentions." Nicolas Machiavel Nos minables car corrompus dirigeants européens ne sont pas prêt de lui ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.