L'INFO À SUIVRE - Le gouvernement envisage une prime pour les travailleurs de la deuxième ligne
Le gouvernement envisage de demander à quinze branches professionnelles regroupant les salariés de la "deuxième ligne", particulièrement exposés lors de la crise sanitaire, de négocier les conditions de versement d'une prime exonérée de cotisations sociales sur le modèle de la "prime Macron", selon des sources gouvernementales. Interrogé par l'AFP vendredi, Matignon affirme que rien n'est "acté".
La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a lancé début novembre une mission, confiée à Sophie Moreau-Follenfant, dirigeante du gestionnaire du réseau à haute tension RTE, et Christine Erhel, économiste (Cnam), sur ces travailleurs particulièrement exposés pendant la crise et dont le rôle s'est avéré crucial pour la continuité économique (travailleurs du bâtiment, aides à domicile, vendeurs, gardiens...). Les deux femmes ont produit un rapport permettant de définir plus précisément les métiers concernés et doit servir de base pour l'ouverture dans les branches de négociations devant aboutir à une amélioration de la rémunération ou de la formation de ces travailleurs.
Les auteurs ont croisé deux critères, l'exposition au risque Covid-19 (contact direct avec le public, les collègues, exposition aux risques infectieux) et la présence sur site pendant le premier confinement, qui ont permis d'établir une liste de 17 métiers. Quinze branches ont été identifiées. Elles totalisent un peu plus de trois millions de salariés de deuxième ligne, les plus gros effectifs se trouvant dans le bâtiment, les transports routiers, le commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire, les entreprises de propreté. Les représentants de ces quinze branches seront conviés à un séminaire a priori "début mai", pour déterminer les sujets pouvant faire l'objet d'accords ou de concertations.
LE CHIFFRE - Novavax : 89% d'efficacité
L'entreprise de biotechnologie américaine Novavax a confirmé les résultats définitifs de son vaccin. Elle annonce une efficacité à 89% contre le Covid-19, précisant néanmoins que cette efficacité est réduite de façon importante contre le variant sud-africain. Fin janvier, Novavax avait communiqué des résultats intermédiaires similaires.
Les essais cliniques de phase 3 ont été conduits au Royaume-Uni sur plus de 15.000 personnes de 18 à 84 ans, dont 27% avaient plus de 65 ans. L'efficacité était de 89,7% contre les formes symptomatiques de la maladie, avec 96 cas de Covid-19 dans le groupe ayant reçu un placebo, contre 10 cas dans le groupe vacciné. Dans le détail, son efficacité était de 96,4% contre la souche initiale du virus, et de 86,3% contre le variant britannique (B.1.1.7).
Un autre essai de plus petite ampleur (phase 2b) a par ailleurs été conduit sur 2.665 participants en Afrique du Sud, où un autre variant (B.1.351) s'est largement répandu. Là, l'efficacité du vaccin est tombée à 48.6%.
Le vaccin de Novavax s'administre en deux doses et utilise une technologie différente de celles employées pour les vaccins déjà largement autorisés dans le monde. C'est un vaccin dit "sous-unitaire", à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus.
Ces données augurent du dépôt prochain d'une demande d'autorisation en urgence, notamment au Royaume-Uni, où Novavax a déjà annoncé la semaine dernière vouloir la formuler au début du deuxième trimestre 2021.
LA PHRASE - « Nous voulons créer un certificat numérique qui puisse faire état d'un test PCR négatif, de la preuve que vous avez des anticorps ou que vous avez été vacciné avec un vaccin qui a été approuvé par l'agence européenne des médicaments »
Le projet de "passeport vert" numérique, qui doit être présenté par Bruxelles mercredi, prendra en compte les seuls vaccins contre le Covid-19 approuvés par le régulateur européen, a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. À savoir ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca/Oxford, et Johnson & Johnson.
Cela exclut donc le vaccin chinois Sinopharm utilisé en Hongrie, notamment par le Premier ministre Viktor Orban, mais aussi pour l'instant le vaccin russe Spoutnik V, également commandé par la Hongrie, ainsi que par la République tchèque et la Slovaquie, et pour lequel l'EMA a commencé son examen le 4 mars.
Les citoyens européens pourraient avoir ce certificat sur leur téléphone. Les titulaires pourront ainsi « montrer qu'ils ne vont très probablement pas propager le virus ». Cela « permettrait aux gens qui ont besoin de voyager de le faire plus facilement », a ajouté Ylva Johansson, précisant « par exemple, si vous êtes vacciné, vous n'aurez pas à faire les tests PCR ».
LE GRAPHIQUE - Le Brexit impacte les relations commerciales RU / UE
Le commerce britannique avec l'Union européenne a enregistré une chute record en janvier, premier mois de sortie effective du marché unique par le Royaume-Uni après le Brexit, a indiqué vendredi l'Office national des statistiques.
Les exportations de biens vers l'UE ont dégringolé de près de 41% et les importations de biens en provenance de l'union de 29%. Les exportations vers l'UE tombent en effet à 8,11 milliards de livres en janvier 2021 contre 13,68 milliards un mois plus tôt. Les importations voient également leur niveau atteindre seulement 16,21 milliards de livres contre 22,78 en décembre 2020. En prix et volumes, c'est "la plus forte chute en un mois depuis que ces chiffres ont commencé à être mesurés en janvier 1997", note l'ONS.
Le gouvernement de Boris Johnson, artisan du Brexit, a aussitôt temporisé ces chiffres. "Une combinaison unique de facteurs, y compris l'accumulation de stocks l'an dernier, des confinements liés au Covid à travers l'Europe, les entreprises s'adaptant à notre nouvelle relation commerciale, ont entraîné inévitablement un recul des exportatioons vers l'UE en janvier comparé à il y a un an", a souligné un porte-parole de Downing Street.
EN RÉGIONS - La crise profite au commerce rural de proximité et aux produits locaux
Un an après le début de la crise, le Lozérien Magne Distribution, spécialiste de la distribution alimentaire créé en 1848, se félicite d'avoir toujours cru aux petits commerces alimentaires de proximité. Il voit ce positionnement largement confirmé par la crise, les commerces de proximité étant plus que jamais plébiscités. Selon le dirigeant de Magne Distribution, Pierre Bonnefoy, leur nombre a même progressé sur les dix dernières années.
L'entreprise approvisionne quelque 700 commerces sur 15 départements autour de la Lozère, principalement en zone rurale (mais aussi à Nîmes ou Alès). Il s'agit d'épiceries sous enseigne (Cocci Market et Votre Marché), de boulangeries ou de magasins de fruits et légumes disposant d'un rayon épicerie.
À L'ÉTRANGER - AstraZeneca : l'Italie interdit un lot...
Comme l'avait fait l'Autriche lundi, l'Italie a décidé d'interdire, à titre de précaution, l'utilisation d'un lot de vaccins anti-Covid d'AstraZeneca/Oxford en raison de craintes liées à la formation de caillots de sang, a indiqué l'Agence italienne du médicament (AIFA). Elle a aussi précisé ne pas exclure d'autres mesures si nécessaire, en coordination avec l'Agence européenne des médicaments (EMA), basée à Amsterdam.
L'AIFA a souligné par ailleurs qu'aucun lien de cause à effet n'avait été établi pour le moment entre l'administration du vaccin d'AstraZeneca et certaines réactions graves constatées chez des personnes vaccinées.
Le lot suspendu en Italie a pour référence ABV2856, et est donc différent de celui suspendu par l'Autriche (ABV5300). La Roumanie a aussi suspendu la vaccination avec des doses provenant de ce même lot. Quatre autres pays européens - l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg - ont quant à eux suspendu les vaccinations avec des doses provenant du même lot que l'Autriche, à savoir un million de doses livré dans 17 pays.
... la Bulgarie suspend les vaccinations après un décès...
D'autres pays sont allés encore plus loin en suspendant complètement l'utilisation du vaccin AstraZeneca. D'abord le Danemark, la Norvège et l'Islande, jeudi, et la Bulgarie ce vendredi.
« J'ordonne un arrêt des vaccinations avec AstraZeneca jusqu'à ce que l'Agence européenne des médicaments (EMA) dissipe tout doute quant à son innocuité », a déclaré Boïko Borissov, cité dans un communiqué, réclamant une preuve "écrite" de la part du régulateur européen.
Le ministre de la Santé, Kostadin Anguelov, a ensuite précisé que la mesure avait été prise après la mort d'une femme de 57 ans dans la nuit de jeudi à vendredi dans le sud du pays. Toutefois, « aucun lien n'a été établi » à ce stade avec sa vaccination survenue de la veille, a-t-il souligné.
Les résultats de l'autopsie seront connus dans une semaine mais selon les premiers éléments, cette Bulgare est décédée d'insuffisance cardiaque à son domicile. Elle souffrait de surpoids et avait subi par le passé plusieurs pontages coronariens. La position du comité de sécurité de l'EMA « est que les avantages du vaccin continuent de l'emporter sur ses risques et que le vaccin peut continuer à être administré pendant que l'enquête sur les cas de thromboembolies est en cours ».
La campagne continue donc en Bulgarie avec les deux autres vaccins disponibles, Pfizer-BioNTech et Moderna.
... et le Brésil valide son autorisation définitive
L'agence régulatrice brésilienne Anvisa a délivré ce vendredi une autorisation définitive pour l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca. Ce vaccin est déjà administré depuis fin janvier au Brésil, où près de 273.000 personnes sont mortes du Covid-19. Il avait obtenu une autorisation d'urgence de l'Anvisa, au même titre que le Coronavac de la société chinoise Sinovac.
L'Anvisa avait déjà délivré le mois dernier une première autorisation définitive de recourir à un vaccin contre cette maladie, celui de Pfizer, mais le gouvernement n'a toujours pas signé l'accord avec ce laboratoire pour l'importation des doses. Pfizer a révélé en janvier avoir proposé dès le mois d'août 2020 quelque 70 millions de doses au Brésil, mais les négociations n'avaient pas abouti car Brasilia avait rejeté une clause de non-responsabilité.
Les premières doses du vaccin d'AstraZeneca injectées au Brésil ont été importées d'Inde, mais un accord de transfert de technologie doit permettre à l'Institut public Fiocruz de produire 210,4 millions de doses à Rio de Janeiro d'ici à la fin de l'année.
(Avec AFP)