En Turquie, Erdogan resserre son emprise sur l'armée

Près de 1.400 militaires ont été exclus des rangs de l'armée, a rapporté dimanche l'agence de presse officielle Anatolie.Samedi soir, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà annoncé la fermeture des écoles militaires existantes et le placement de l'armée sous le contrôle du ministère de la Défense.
Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière à Reuters que l'armée turque avait besoin de sang neuf.

Les autorités turques ont annoncé ce week-end une série de mesures visant à mettre l'armée au pas, après la tentative de coup d'Etat de la nuit du 15 au 16 juillet qui a ébranlé le pouvoir en place. Près de 1.400 militaires ont été exclus des rangs de l'armée, en raison de leurs liens présumés avec le mouvement de l'imam Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté la tentative de putsch, a rapporté dimanche l'agence de presse officielle Anatolie. Gülen, qui est installé aux Etats-Unis depuis plus de 15 ans, dément toute implication et a condamné le coup de force.

Samedi soir, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà annoncé la fermeture des écoles militaires existantes et le placement de l'armée sous le contrôle du ministère de la Défense. De nouveaux ministres, dont deux de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, vont également être intégrés au Conseil militaire suprême, organe de supervision des forces armées placé sous l'autorité du Premier ministre.

Ces réformes interviennent après le limogeage de plus de 1.700 membres du personnel militaire pour leur rôle dans la tentative de coup d'Etat. Parmi ces 1.700 soldats limogés figurent 40% des généraux et amiraux du pays. Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière à Reuters que l'armée turque avait besoin de sang neuf. Plus de 60.000 militaires, magistrats, fonctionnaires et enseignants ont été arrêtés, limogés ou suspendus pour leurs liens supposés avec Fethullah Gülen.

"Nos forces armées seront bien plus puissantes grâce aux décrets que nous préparons. Les commandants de nos forces armées rendront compte au ministre de la Défense", a déclaré Recep Tayyip Erdogan à la chaîne de télévision privée Haber. "Les écoles militaires seront fermées. Nous allons créer une université nationale de la défense."

Recep Tayyip Erdogan a également annoncé qu'il souhaitait que les services de renseignement et le chef d'état-major dépendent directement de la présidence, ce qui nécessitera au préalable une révision constitutionnelle et donc l'accord de l'opposition.

Pour l'heure, les services de renseignement et le chef d'état-major dépendent du Premier ministre. En les plaçant sous le contrôle de la présidence, Recep Tayyip Erdogan concrétisera son souhait d'étendre les prérogatives du chef de l'Etat, un projet qu'il caresse depuis de longues années mais qu'il n'est toujours pas parvenu à mettre en oeuvre. (Reuters)

Commentaires 5
à écrit le 01/08/2016 à 9:26
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IL EST URGENT D ATTENDRE POUR AVOR UNE REPONSE A NOS INTEROGATIONS SUR LE DEVENIR ET L AVENIR DE LA TURQUIE? CE QUE JE SOUHAITE C EST QU ELLE RESTE DEMOCRATIQUE ET PACIFIQUE ET QU UN JOUR ELLE FASSE PARTIE DE L EUROPE???

à écrit le 01/08/2016 à 9:12
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il ne faut pas confondre les turcs avec les syriens et d'autres à quitter leur patrie!

à écrit le 31/07/2016 à 14:37
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En plus des migrants habituels, il va falloir aussi accueillir les Turcs qui fuient Erdogan :-)

le 31/07/2016 à 23:08
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Pour le cas des "turcs" qui fuient Erdogan il ne faut pas avoir peur, ces non-croyants laics jusqu'à la moelle s'intégrerons à merveille :) Prenez-les et gardez-les, et milles merci :3

le 01/08/2016 à 12:33
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@FM: et en plus, Erdogan vient de lancer un ultimatum: le droit de circuler sans visa dans l'UE pour les Turcs ou il ouvre les vannes des migrants :-)

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