Etats-Unis : le chômage remonte à 3,7% en mai, au plus haut depuis octobre 2022

Le taux de chômage s’est établi à 3,7% en mai, aux Etats-Unis, après 3,4% en avril, 3,5% en mars et 3,6% en février, d’après les chiffres publiés par le département du Travail, ce vendredi. Il s’agit d’une remontée au plus fort taux depuis début 2023. Le marché du travail reste tout de même historiquement tendu aux Etats-Unis.
En mai, 339.000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, a précisé le département du Travail, contre 190.000 attendus, selon le consensus de MarketWatch (Photo d'illustration).
En mai, 339.000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, a précisé le département du Travail, contre 190.000 attendus, selon le consensus de MarketWatch (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 02 juin 2023 à 16h13 et mis à jour à 16h43] Selon les chiffres publiés par le département du Travail, ce vendredi, le marché du travail est resté très solide en mai aux Etats-Unis, avec des créations d'emplois bien plus nombreuses qu'attendu, et un taux de chômage à 3,7%. Si ce taux est plus élevé que celui d'avril à 3,4%, de mars à 3,5%, de février à 3,6% et de 3,4% en janvier, il s'agit d'un niveau toujours historiquement, et ce, même s'il est remonté un peu plus que prévu. Il est au plus haut depuis octobre 2022, mais reste très bas.

« Aujourd'hui est une bonne journée pour l'économie américaine et pour les travailleurs américains », s'est réjoui le président Joe Biden dans un communiqué.

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En mai, 339.000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, a précisé le département du Travail, contre 190.000 attendus, selon le consensus de MarketWatch. En outre, les créations d'emplois de mars et avril ont été révisées en hausse, respectivement à 217.000 et 294.000. Sur ces deux mois, 93.000 emplois supplémentaires ont ainsi été créés par rapport aux prévisions initiales.

Des emplois ont notamment été créés dans les secteurs des services aux professionnels et aux entreprises, dans les emplois liés au gouvernement, les soins de santé, la construction, les transports et la logistique, et l'assistance sociale, détaille le département du Travail.

« La croissance de l'emploi se poursuit à un rythme rapide, mais les pressions sur les salaires ne suivent pas », relève Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, notant que la hausse du salaire horaire moyen « a ralenti », ce qui est une bonne nouvelle pour le ralentissement de l'inflation qui s'est établit à 4,9% en avril, contre un pic à 9,5% en juin. Wall Street a salué la surprise légèrement positive de baisse de la tension sur le marché du travail et les salaires en affichant une hausse de 0,76% à 16 heures, heure de Paris, à 4.253 points.

La croissance se maintient aux Etats-Unis

Le marché du travail reste tendu, car la croissance du Produit intérieur brut (PIB) demeure positive aux Etats-Unis bien qu'elle ait ralenti au premier trimestre à 1,3% en rythme annualisé, selon une deuxième estimation publiée fin mai par le département du Commerce. La première estimation avait fait état d'une croissance de 1,1% en rythme annualisé, mesure privilégiée par les Etats-Unis, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme.

« L'estimation révisée reflète principalement une révision à la hausse de l'investissement privé dans les stocks », détaille le ministère dans son communiqué. Cela marque un fort ralentissement par rapport au quatrième trimestre, qui avait vu l'économie croître de 2,6%. En utilisant le même mode de calcul que d'autres économies avancées, qui comparent simplement au trimestre précédent, la croissance reste inchangée, à 0,3%, soit moitié moins que le rythme observé au dernier trimestre 2022 (+0,6%).

Prochaine réunion de la Fed à compter du 13 juin

Ce ralentissement est lié aux actions menées par la banque centrale américaine (Fed) pour lutter contre la forte inflation. Elle relève en effet ses taux directeurs depuis mars 2022, afin de rendre plus coûteux l'accès au crédit pour les ménages et les entreprises, et ainsi faire ralentir la consommation et l'investissement.

Lors de sa prochaine réunion, les 13 et 14 juin, elle pourrait choisir de faire relever les taux pour une 11e fois d'affilée, ou faire une pause pour observer les effets des relèvements précédents et éviter de faire trop ralentir l'activité économique, afin d'éviter la récession. Le président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker, a souligné jeudi qu'il « doit également y avoir une politique d'immigration sensée pour amener les personnes dont nous avons besoin dans le pays ».

« Nous devons simplement reconnaître qu'il n'y a que deux solutions pour faire entrer plus de gens sur le marché du travail, faire revenir (dans l'emploi) plus de gens qui étaient sur la touche, ou faire entrer plus de gens dans le pays », a-t-il déclaré lors d'une conférence du NABE (National association for business economics).

Le marché de l'emploi semble toutefois montrer des signes de ralentissement. Ainsi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré fin mai une deuxième semaine de hausse d'affilée, selon les chiffres du département du Travail. Et, si les employeurs ont toujours « des difficultés à trouver des travailleurs dans un large éventail de niveaux de compétence et de secteurs économiques », ils constatent « une embauche plus facile dans la construction, le transport et la finance », selon ce Beige Book (Livre Beige), un baromètre d'activité publié mercredi par la Fed.

« Pour l'avenir, notre scénario de base est que les effets décalés et cumulatifs de la politique restrictive maintiendront la croissance économique à un rythme inférieur à son potentiel au cours des prochains trimestres », a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, dans une note. « Il existe également un risque à la baisse lié à un nouveau resserrement des conditions de crédit, qui aura un impact sur les décisions d'embauche et d'investissement des entreprises et sur l'activité économique en général », a-t-elle ajouté.

Risque de récession courant 2023

En revanche, selon une enquête publiée le 27 mars par la fédération d'économistes NABE (National Association for Business Economics) 53% des panélistes « s'attendent à une récession à un moment donné en 2023 », expose sa présidente, Julia CoronadoPrès d'un quart de ce panel table sur une récession au troisième trimestre de cette année, 5% pensent que la récession est déjà en cours, 16% la voient arriver au deuxième trimestre, et 13% au quatrième trimestre.

Et près d'un quart s'attend à ce que cela ne se produise pas avant le second semestre de 2024. En cas de baisse du PIB, certaines entreprises pourraient être obligées de licencier du personnel ou de fermer boutique, ce qui augmenterait théoriquement le nombre de chômeurs.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 03/06/2023 à 8:05
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Si le marché du travail était "tendu" les salaires exploseraient or nous constatons qu'ils ne montent que peu aux états unis et pas du tout en UE qui en plus subi une inflation meurtrière. Franchement il vaut mieux creuser ce sujet parce que pour l'i...

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