La hausse des taux doit se poursuivre de manière soutenue en 2023, prévient James Bullard (Fed)

Malgré certains experts qui craignent de voir caler le moteur de la croissance, la dernière hausse des taux décidée lors de la réunion de la Fed début mai, risque de ne pas être la dernière. Bien au contraire. James Bullard, le président de l'antenne de Saint-Louis de l'autorité, préconise de poursuivre la hausse des taux à tout prix, face une inflation désormais structurelle.
James Bullard, le président de l'antenne de Saint-Louis de la Fed.
James Bullard, le président de l'antenne de Saint-Louis de la Fed. (Crédits : Edgar Su)

La banque centrale américaine (Fed) va-t-elle, lors de sa prochaine réunion en juin, relever ses taux pour la 11e fois d'affilée, ou optera-t-elle pour une pause ? Jerome Powell, le président de l'institution, l'avait pourtant assuré vendredi : « Nous n'avons pris aucune décision quant à la mesure dans laquelle un renforcement supplémentaire de la politique serait approprié », lors d'une conversation à Washington avec l'ancien président Ben Bernanke, qui était à la manœuvre lors de la crise financière de 2008.

Entre chaud et froid, pour éviter la panique sur les marchés, la Réserve fédérale américaine pourrait pourtant bien être contrainte d'augmenter encore ses taux d'intérêt.

Sur les six mois restants, ceux-ci pourraient encore prendre 50 points de base, a déclaré lundi James Bullard, le président de l'antenne de Saint-Louis. Autrement dit, il pourrait s'agir de deux nouvelles hausses, de 25 points d'ici la fin de l'année.

La Réserve fédérale a, depuis mars 2022, relevé ses taux à 10 reprises, à chaque réunion, les faisant passer d'une fourchette de 0-0,25%, à 5,00-5,25%.

Entre l'inflation et la récession

« Le risque concernant l'inflation est qu'elle ne se retourne pas et ne revienne pas à un niveau bas », a-t-il dit lors d'un discours devant l'American Gas Association.

 « Avec un marché du travail aussi bon, c'est le moment idéal pour mettre ce problème derrière nous et ne pas revivre (la situation) des années 1970 », a-t-il ajouté. Le choc pétrolier et la hausse généralisée des prix a entrainé la Grande Dépression dans les économies développées.

En outre, d'autres considèrent, à l'inverse, un risque d'un resserrement trop fort qui pourrait provoquer une récession. Des craintes que ne manque pas de relayer Jerome Powell : « la politique étant devenue plus restrictive, les risques d'en faire trop par rapport à en faire trop peu sont de plus en plus équilibrés », a-t-il estimé.

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 13 et 14 juin.

Après la hausse des taux de 25 points de base, décidée au début du mois, la banque centrale américaine avait même laissé entrevoir une pause dans la remontée du coût du crédit.

S'exprimant sur CNBC, Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, a dit pour sa part lundi qu'il hésiterait entre un relèvement des taux et une pause le mois prochain. Il a ajouté que l'inflation dans les services restait persistante et qu'il faudrait peut-être remonter les taux des fonds fédéraux au-delà de 6% pour ramener l'inflation vers l'objectif de 2% de la Fed.

« L'important pour moi est de faire comprendre que nous n'en avons pas terminé (avec la hausse des taux) (...) si nous sautons le mois juin », a-t-il ajouté.

(Avec agences)

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Commentaire 1
à écrit le 22/05/2023 à 20:09
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C'est bizarre, quand même, personne ne semble s'étonner pourquoi ces taux d'intérêts n'ont pas été augmentés plus tôt, dès 2020, alors que tous les signes annonciateurs de l'inflation étaient là ?

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