Europe et choc migratoire 2011-2020 : les étonnants chiffres qui déjouent les préjugés

UNION EUROPÉENNE ET DÉFI MIGRATOIRE 2/2. Combien d'étrangers résident-ils en Union européenne, et d'abord, qu'appelle-t-on un "étranger" ? Combien délivre-t-on de titres de séjours, qui en sont les principaux bénéficiaires. Quels sont les pays qui en ont délivré le plus, eu égard à leur population. Les principaux chiffres qui permettent de comprendre la crise migratoire en cours depuis 2011 en Union européenne.
(Crédits : © Pascal Rossignol / Reuters)

Cinq ans après le début de la crise migratoire, les chiffres des demandes d'asile repartent en hausse dans l'UE, mais restent encore loin des sommets de 2015.

Du nombre d'étrangers dans les 27 pays de l'UE à l'évolution des demandes d'asile, voici des chiffres pour éclairer la situation.

Lire aussi : Europe et choc migratoire 2011-2020 : presque dix ans de dissensions politiques

"Étrangers" : que recouvre cette notion, combien résident dans l'Union européenne ?

Au total, environ 7,9% des 447 millions d'habitants des 27 pays de l'UE (hors Royaume-Uni) n'avaient pas la nationalité de leur pays de résidence au 1er janvier 2019, selon des données de l'office européen des statistiques Eurostat.

Parmi eux, 21,8 millions de personnes (4,9%) avaient la nationalité d'un pays tiers, c'est-à-dire n'appartenant pas à l'Union européenne (UE). Et 13,3 millions avaient la nationalité d'un autre pays de l'Union.

L'Allemagne était le pays accueillant le plus de "non-nationaux" (10,1 millions), devant l'Italie (5,3), la France (4,9) et l'Espagne (4,8).

Proportionnellement à sa population, le Luxembourg était le pays qui comptait le plus de ressortissants étrangers (47%). Et la Pologne et la Roumanie ceux qui en comptaient le moins (0,8% et 0,6% respectivement).

Titres de séjour: en 2018, les Ukrainiens et les Chinois principaux bénéficiaires

Les pays de l'UE peuvent accorder des permis de résidence à des ressortissants de pays tiers pour raisons d'emploi, d'éducation, de rapprochement familial ou encore dans le cadre de demandes d'asile.

En 2018, 3,2 millions de nouveaux permis ont été délivrés dans l'UE (2,75 millions en excluant le Royaume-Uni), selon Eurostat.

Le nombre le plus élevé a été accordé par la Pologne (635.000), l'Allemagne (544.000), le Royaume-Uni (451.000), puis la France (265.000).

Les Ukrainiens sont restés les principaux bénéficiaires (527.000, soit 16,3% du total de nouveaux permis accordés), suivis des Chinois (206.000), des Indiens (197.000) et des Syriens (174.000).

Crise migratoire: pays en guerre, pays d'accueil, nombre d'arrivées

L'UE a connu en 2015 un afflux sans précédent de migrants par la voie maritime de la Méditerranée, fuyant pour la plupart la guerre et l'insécurité.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), ils ont ainsi été plus de 1 million, dont plus de 850.000 via la Grèce, venant surtout de Syrie (56%), d'Afghanistan (24%) et d'Irak (10%).

Puis en 2016, le total a chuté à plus de 363.000 par la mer, auxquelles s'ajoutent plus de 24.000 par des routes terrestres.

Dans un rapport de février 2020, l'OIM rappelle que les arrivées ont ensuite diminué de manière continue.

Les arrivées globales dans l'UE, par les routes maritimes et terrestres, ont encore chuté en 2017 (à 188.000) et en 2018 (à 147.000). Cette année-là, l'Espagne était la principale porte d'entrée (65.000 arrivées).

Mais, souligne l'OIM, depuis février 2019 la "route de la Méditerranée orientale" est redevenue la principale voie empruntée par les migrants et réfugiés vers l'Europe.

Sur les 128.500 arrivées maritimes et terrestres enregistrées par l'organisation en 2019, plus de 81.000 (63%) se sont faites via Chypre, la Bulgarie et la Grèce. Un quart des migrants ont emprunté la route de l'Ouest (Espagne) et 12% celle de la Méditerranée centrale (Italie et Malte).

Pour 2020, l'OIM a comptabilisé à la mi-août environ 39.800 arrivées dans l'UE.

Demandes d'asile: en 2019, première hausse depuis le record de 2015

Les pays de l'UE ont enregistré 676.300 nouvelles demandes d'asile en 2019, soit un peut plus de la moitié du "pic" historique de 2015, environ 1,3 million. Cela représente une hausse de 11,2% par rapport à 2018, la première progression sur un an depuis 2015.

Après le record de 2015, le nombre des premières demandes d'asile dans l'UE s'était maintenu à un niveau comparable en 2016 (près de 1,2 million), avant de commencer à chuter sensiblement à partir de 2017.

Depuis 2013, les Syriens constituent le principal groupe national parmi ceux qui déposent leur demande pour la première fois, selon Eurostat, même si leur part s'est réduite en 2019 (74.400 contre 80.000 in 2018, soit 12,1% des demandes).

Les Afghans (54.230) et les Irakiens (26.840) continuent de représenter une part importante des nouveaux demandeurs d'asile. Tendance de ces dernières années toutefois, de plus en plus de Vénézuéliens (44.770, deux fois plus qu'en 2018) et de Colombiens (31.850) demandent l'asile dans l'UE (principalement en Espagne).

Demandes d'asile accordées: tendance à la baisse (-40% en 2018)

Les demandes sont loin de toutes aboutir à une réponse positive.

En 2019, les pays de l'UE ont accordé une protection à environ 297.000 demandeurs d'asile, selon Eurostat. C'est 10% de moins qu'en 2018, confirmant une tendance à la baisse des décisions positives (-40% sur un an en 2018, -25% en 2017). Environ 38% des demandes en première instance ont abouti à un feu vert.

Les principaux bénéficiaires sont restés en 2019 les Syriens (26,3% du total), devant les Afghans (13,5%) et les Vénézuéliens (12,6%).

Et les pays ayant accordé le plus de statuts protecteurs, dont celui de "réfugié", ont été l'Allemagne (116.225), la France (42.120), l'Espagne (38.525) et l'Italie (31.010).

Les "taux de reconnaissance", c'est-à-dire les réponses positives aux demandes d'asile, varient fortement selon la nationalité.

L'immense partie (96,3%) des Vénézuéliens demandeurs ont obtenu un statut protecteur en 2019, tout comme une large majorité des Syriens (86%) et des Erythréens (85%) selon les chiffres de l'EASO, le bureau européen d'appui en matière d'asile. C'est plus que les Afghans (54%) et les Irakiens (42%) et beaucoup plus par exemple que les Maliens (15%), les Sénégalais (7%) ou les Albanais (5,5%).

Commentaires 14
à écrit le 31/08/2020 à 19:18
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Article ''sympathique" qui oublie juste de dire que la france est inacapable de dire à 1 millions prés !!!! le nombre de clandestins dans notre pays.A pârtir de là votre "article" fait pschittt .......Ce que je me demande c'est quoi ou qui semble v...

le 01/09/2020 à 9:53
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Toujours honte de cette petite partie de la population française qui au lieu de remettre en question l'incompétence de la classe dirigeante préfère s'en prendre à ceux qui n'ont rien, à ceux qui viennent d'ailleurs, à ceux qui sont différents, tout c...

à écrit le 31/08/2020 à 18:37
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Article honteux, qui cherche comme toujours à cacher la forêt derrière une jolie petite statistique. Les chiffres qui manquent, c'est le nombre de reconduite à la frontière après un deboutage du droit d'asile, ainsi que le nombre de regroupement fami...

à écrit le 31/08/2020 à 17:33
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Absurde.

à écrit le 31/08/2020 à 14:59
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Article nauséabond ignorant toutes les migrations illégales ainsi que toutes les migrations légales faites sur la base de fausses informations et sur le détournement du droit afin de servir les puissances cherchant à maintenir un coût du travail frol...

à écrit le 31/08/2020 à 12:29
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Dans l'article, on parle des syriens, des irakiens, des afghans etc. Quand je regarde les bateaux qui arrivent à Lampedusa avec les réfugiés, ces gens sont très noir pour les syriens ou afghans. Pourquoi ne parle-on pas de ceux là? Ne sont-il pas ...

à écrit le 31/08/2020 à 11:57
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La France n aurait que 4,9 millions d étrangers ? Qui peut croire un chiffre aussi bas, le président algérien l autre jour nous gratifiait de 6 millions d algériens en France et qu ils étaient important dans le dialogue entre les 2 pays ! La machine ...

le 31/08/2020 à 12:50
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On se moque de nous. Ou que nous allions dans le pays, il n'y a qu'à ouvrir les yeux. C'est la submersion. Et la tendance va se poursuivre. Nous ne sommes plus en France depuis des années. Nos descendant vont devoir changer de rites...

le 31/08/2020 à 19:27
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Il existe des accords secrets depuis evian entre la france et l'algérie qui se résument à peu prés à cela "on vous assure une qualité d'approvisonnement en quantité et prix abordables de gaz et en contre-partie vous nous assurez d'une absortion de n...

à écrit le 31/08/2020 à 9:43
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"Demandes d'asile accordées: tendance à la baisse" On ne peut que comprendre les potentiels candidats à la migration qui en voyant nos politiciens se faire leur beurre sur le rejet de l'autre hésitent à venir et même juste passer par notre vieill...

le 31/08/2020 à 10:55
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Il y a dans le même temps des centaines de rapports qui nous démontrent preuves à l'appui que l'islamisme augmente très rapidement, que les étrangers et personnes d'origine étrangères sont surreprésentées dans les statistiques criminelles.

le 31/08/2020 à 11:12
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Cela fait des siècles que la religion prospère au sein de sociétés civiles mal gérées. La religion est une conséquence du déclin oligarchique et non une cause. Si les gens se mettent à croire en des dieux c'est qu'ils ne font plus confiance en leurs ...

le 31/08/2020 à 18:25
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"Si les gens se mettent à croire en des dieux c'est qu'ils ne font plus confiance en leurs véritables dirigeants." Il faut être fou pour croire cela. D'autant plus que le contre-exemple est frappant : le fait religieux est en diminution croissante en...

le 31/08/2020 à 20:06
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@ multipseudos: "le fait religieux est en diminution croissante en europe (malgré votre prétendu déclin oligarchique) alors qu'il est en croissance rapide chez les immigrés et leurs descendants." Heu... et donc tu voulais illustrer mon commentair...

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