Royaume-Uni : après le Brexit, le gouvernement dessine une nouvelle politique migratoire

Le gouvernement britannique dévoile, ce mercredi 19 décembre, le nouveau système d'immigration à points qui sera utilisé dans le Royaume-Uni post-Brexit. Ce dernier entend privilégier les travailleurs qualifiés.
(Crédits : Reuters)

Les contours du Royaume-Uni post-Brexit se dessinent peu à peu. Les autorités du pays présentent, ce mercredi 19 février, les conditions de sa future politique en matière d'immigration. Désormais, pour obtenir un visa de travail, il faudra présenter des compétences spécifiques : parler anglais et avoir déjà une proposition d'emploi avec un salaire minimum annuel de 25.600 livres (30.820 euros). Le niveau de diplôme requis a été abaissé d'une licence à l'équivalent du baccalauréat, pour permettre "une plus grande flexibilité".

"Nous répondons aux priorités des citoyens en introduisant un nouveau système à points qui fera baisser le nombre d'immigrés", a déclaré dans un communiqué envoyé mardi soir la ministre de l'Intérieur, Priti Patel, saluant un "moment historique" qui "met fin à la libre-circulation".

Ces exigences ont suscité des inquiétudes au sein de certains services publics britanniques, comme celui de la santé (NHS), qui fonctionnent grâce à des travailleurs étrangers parfois peu rémunérés. Le système attribuera des points selon les compétences, les qualifications et les niveaux de salaires et traitera les citoyens européens et non-européens "de manière égale".

Mise en place d'un système de points

Il devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2021, à l'issue de la période de transition qui a débuté après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier dernier. "Les visas ne seront plus accordés qu'à ceux qui auront obtenu suffisamment de points", précise le communiqué, afin de "donner la priorité aux meilleurs talents", comme les "scientifiques, ingénieurs et universitaires". Le ministère estime ainsi se conformer au "message clair" envoyé par le peuple britannique lors du référendum de 2016 sur le Brexit et des élections législatives de décembre dernier. Le contrôle de l'immigration avait été un des principaux sujets lors des campagnes de ces deux scrutins.

Lire aussi : Londres refuse que l'UE lui impose ses règles dans la relation post-Brexit

Le ministère de l'Intérieur estime que 70% de la main d'œuvre européenne actuelle, peu qualifiée, ne répondrait pas aux nouvelles exigences, "ce qui contribuera à faire baisser le nombre (d'immigrés) dans le futur". La proposition du gouvernement exige que chaque travailleur étranger accumule 70 points pour pouvoir être candidat ainsi que d'ajouter un certain nombre de points pour chaque qualification ou compétence. Le système octroie un maximum de 20 points aux candidats à la migration qui gagnent au moins £25,600 (30.820 euros) et aucun point à ceux qui obtiendront le minimum requis de £20,480.

Vingt autres points iront à ceux qui feront preuve de "compétence appropriées" et vingt points de plus pour ceux qui parlent l'anglais à un "niveau requis". Ces mesures ne concernent pas les quelques 3,2 millions de ressortissants de l'UE qui ont demandé à résider en Grande-Bretagne avant l'issue du Brexit. Concernant les visas étudiants, ils seront aussi basés sur un système de points et ouverts aux "talents du monde entier", à condition d'avoir reçu une proposition d'un établissement britannique, de parler anglais et de pouvoir subvenir à ses besoins.

Les citoyens de l'UE et d'autres pays ayant des accords avec le Royaume-Uni n'auront pas besoin de visas pour un séjour de moins de six mois. Le Labour, principal parti d'opposition, a affirmé que certains secteurs du travail dépendaient de la main-d'oeuvre étrangère, ce qui va contraindre le gouvernement à faire nombre d'exceptions. "C'est un système imposant un seuil salarial qui va avoir besoin de nombre d'exceptions (...) et qui va le rendre sans signification", a dit le porte-parole du parti travailliste, Diane Abbott.

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Commentaires 19
à écrit le 20/02/2020 à 9:01
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Sarkozy nous l'a dit il y a dix ans puis on a vu débarquer les travailleurs des pays d’Europe de l'Est dans le btp et le transport à 300 euros par mois. On verra bien ce qu'ils feront vraiment eux...

à écrit le 19/02/2020 à 20:42
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Tout cela est bien beau mais si un immigré a le droit de séjour au Royaume-uni uniquement si il peut satisfaire aux besoins du marché du travail, il y a pas mal de monde qui va entrer .

à écrit le 19/02/2020 à 18:53
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Politique de bon sens. J'ajouterais, comme au Canada, l'impossibilité de présenter une demande si on a été dans le passé en situation d'illégalité quant à son droit de séjour sur le territoire canadien. Situation illégale un jour = bannissement à vie...

à écrit le 19/02/2020 à 17:04
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Réponse à @Réponse de delor l Le commentaire que vous commentez est, peut-être, excessif mais il n'es pas dénué de fondement. Une fois rentré dans un pays de l'Union Européenne, un individu pourra circuler librement entre les différents pays de l'U...

à écrit le 19/02/2020 à 17:02
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Réponse à @Réponse de delor l Le commentaire que vous commentez est, peut-être, excessif mais il n'es pas dénué de fondement. Une fois rentré dans un pays de l'Union Européenne, un individu pourra circuler librement entre les différents pays de l'U...

à écrit le 19/02/2020 à 16:20
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Digne de Marine et son RN .

à écrit le 19/02/2020 à 15:25
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C'est à croire qu'en France le système "non dit" c'est de faire venir le plus d’illettrés possible, un plus est souhaité (exigé?) à savoir une recommandation de la mosquée à laquelle appartenait le réfugié, en revanche celui qui est de confession ch...

à écrit le 19/02/2020 à 14:53
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Sauf que les travailleurs peu qualifiés collent parfaitement avec les jobs jetables britanniques

à écrit le 19/02/2020 à 13:28
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Cette sélection est le résultat de choix politiques anciens en matière de formation professionnelle et de formation scolaire et universitaire. Depuis toujours, la Grande Bretagne (GB) forment des élites de haut niveau et comptait sur le réservoir du ...

le 19/02/2020 à 13:56
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Ce que tu décris nous l'avons déjà ici et sans être encore frexiteurs.

le 19/02/2020 à 15:02
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Je suis "frexiteru". Et alors, où est le problème ?

le 19/02/2020 à 15:13
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Réponse à la chose: "Simplement" a raison. En France on a surtout fait venir de la main d'oeuvre ouvrière pour nos usines. Au Canada, Australie et US, seuls les très qualifiés donc déjà formés par leurs pays d'origine sont admis.

le 19/02/2020 à 18:24
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Oui, c’est ce que nous voulons.

le 19/02/2020 à 18:44
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@tototiti "En France on a surtout fait venir de la main d’œuvre ouvrière pour nos usines." Oui, le "on" c'est le patronat Puis grâce à la droite de l'époque ,le regroupement familial: Cette décision est actée par un décret du 29 avril 1976...

à écrit le 19/02/2020 à 13:26
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On ne va pas quand même se faire concurrence sur le marché des travailleurs peu qualifié et sous payé, dont on se réserve la primauté, parce que nous sommes la zone la plus compétitive de la planète!

à écrit le 19/02/2020 à 12:31
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Les peu ou pas qualifiés viendront du Commonwealth, des "interne" en quelque sorte. :-) So british. Vu qu'ils ne les supportent pas, les gens vont devoir se baisser pour récolter, une fois les polonais partis. On ne peut pas tout avoir. Les métiers...

à écrit le 19/02/2020 à 12:27
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J'espère que l'UE aura à coeur d'avoir la même politique à l'égard des citoyens britanniques qui voudraient venir travailler en France.... Parler le Français comme Molière, gagner plus de 30K€, et disposer d'un contrat de travail. Et on applique le ...

le 19/02/2020 à 15:06
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Pourquoi l'UE ? Ce n'est pas à l'UE de choisir la langue qui doit être parlée en France par les migrants qui y viennent, que ces migrants soient britanniques ou pas.

le 19/02/2020 à 15:07
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"... que l'UE aura à coeur ..." : à la place du coeur, l'Ue a une porte-monnaie !

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