G20 : Biden veut renforcer les capacités de financement du FMI, la Chine en ligne de mire

Le prochain sommet du G20 intervient les 9 et 10 septembre prochains, en Inde. Le président américain, Joe Biden, devrait y plaider en faveur d'un renforcement des capacités de financement du Fonds monétaires international et de la Banque mondiale, a fait savoir la Maison Blanche mardi. Objectif, contrer les offres de prêts alternatives portées notamment par la Chine.
« L'une des manières d'en avoir pour notre argent est de passer par la Banque mondiale et le FMI », a défendu le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden (Photo d'illustration).
« L'une des manières d'en avoir pour notre argent est de passer par la Banque mondiale et le FMI », a défendu le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden (Photo d'illustration). (Crédits : JONATHAN ERNST)

Les discussions lors du prochain sommet du G20 en Inde risquent d'être ardues. Les 9 et 10 septembre, Joe Biden va en effet plaider pour muscler les capacités de financement du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, a averti son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, mardi 22 août. Le président américain veut « vraiment consacrer beaucoup de son énergie à la modernisation des banques de développement multilatérales, y compris la Banque mondiale et le FMI », a-t-il ainsi assuré lors d'un échange avec la presse, sans cacher avoir la Chine en ligne de mire.

« Si l'on tient compte de l'ampleur (des besoins de financement) et, pour le dire franchement, des prêts contraignants et non durables que fait la Chine au travers des "Nouvelles routes de la soie", nous devons faire en sorte qu'il existe des solutions avec de hautes exigences de qualité et de principes » pour les pays en développement, a martelé Jake Sullivan.

200 milliards de dollars

Jake Sullivan a estimé que les deux institutions de Washington, dominées dans les faits par les Américains et les Européens, n'étaient « pas des institutions occidentales », mais « une alternative positive à la méthode bien plus opaque, bien plus contraignante » de la Chine pour financer des projets de développement, tout en assurant que le « soutien (des Etats-Unis) à la Banque mondiale et au FMI n'(était) pas dirigé contre la Chine ».

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« L'une des manières d'en avoir pour notre argent est de passer par la Banque mondiale et le FMI », a défendu le conseiller. Il a estimé que les propositions américaines concernant ces deux institutions débloqueraient « environ 50 milliards de dollars de prêts pour des pays à revenu intermédiaire et des pays pauvres de la part des seuls Etats-Unis ». Le conseiller à la sécurité nationale s'est également montré optimiste quant à la contribution d'« alliés et partenaires », portant le montant de financements disponibles à 200 milliards de dollars.

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Le groupe des BRICS bientôt élargi ?

Cette déclaration de la Maison Blanche est loin d'être anecdotique. Si elle nomme la Chine, elle intervient surtout le jour du lancement du sommet des BRICS, en Afrique du Sud. Or, un des enjeux du 15e sommet des cinq économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est la possible expansion du bloc, qui veut étendre son influence dans le monde.

« Nous ne pensons pas que les BRICS vont devenir une sorte de rival géopolitique pour les Etats-Unis ou qui que ce soit d'autre », a estimé le conseiller de Joe Biden.

Pour rappel, les BRICS représentent 23% du PIB mondial et 42% de la population du globe, mais le groupe est hétérogène : les cinq pays, répartis sur quatre continents, sont dotés d'économie à la croissance inégale. Une vingtaine de nations tout aussi disparates ont demandé à rejoindre le bloc, dont l'Algérie, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, le Bangladesh, Cuba, l'Égypte, ou encore l'Éthiopie, l'Iran et le Vietnam. D'autres comme le Mexique, le Pakistan ou la Turquie ont, elles aussi, exprimé leur intérêt.

L'arrivée de nouveaux entrants pourrait modifier les équilibres géopolitiques du bloc. Les BRICS ont en commun leur revendication d'un équilibre économique et politique mondial multipolaire, notamment au regard de l'influence des Etats-Unis et de l'Union européenne.

La Nouvelle banque de développement (NDB) créée en 2015 par les BRICS avec l'ambition de proposer un choix autre que la Banque mondiale et le FMI, elle, a déjà accueilli de nouveaux membres : Bangladesh, Emirats arabes unis et Egypte. L'Uruguay doit aussi bientôt en faire partie. Selon Pretoria, cela constitue déjà une forme d'élargissement du groupe. La structure, dont le siège est à Shanghai, a d'ores et déjà investi 30 milliards de dollars depuis sa naissance, dans des projets d'infrastructure et de développement durable dans les États membres et les économies en développement.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 24/08/2023 à 12:43
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La confiance dans le $ est a mettre au passe. Biden comme a l'habitude est en retard. La Chine et les Brics vont regler le probleme rapidement. Le FMI pourra aller se rhabiller. Trop tard

à écrit le 23/08/2023 à 12:57
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Bonjour, nous y voilà, ils faut a tous prix éviter que les pays pauvres s'endetter auprès de la Chine.... Ils faut dire que les communistes sont très arrangeant avec les débiteurs... ils s'installent sur les infrastructures stratégie pour de longue...

à écrit le 23/08/2023 à 11:37
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Avec plus d'argent, c'est plus facile pour acheter les "alliés" récalcitrants. Mais les pays en voie de développement on bien compris que le dollars n'est qu'une monnaie de singe, comme les billes en verre au temps de la colonisation.

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