Tout comprendre sur le potentiel élargissement des Brics en 4 questions

Les dirigeants des pays des Brics se retrouvent mardi à Johannesburg. L'un des enjeux du 15e sommet des cinq économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est la possible expansion du bloc, qui veut étendre son influence dans le monde.
Le président chinois, Xi Jinping, et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, en marge du sommet des Brics ce mardi 22 août.
Le président chinois, Xi Jinping, et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, en marge du sommet des Brics ce mardi 22 août. (Crédits : Reuters)

Qui sont les pays candidats

Les Brics pèsent 23% du PIB mondial et représentent 42% de la population du globe mais le groupe est hétérogène : les cinq pays, répartis sur quatre continents, sont dotés d'économie à la croissance inégale.

Une vingtaine de nations tout aussi disparates ont demandé à rejoindre le bloc, dont l'Algérie, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, le Bangladesh, Cuba, l'Égypte, ou encore l'Éthiopie, l'Iran et le Vietnam. D'autres comme le Mexique, le Pakistan ou la Turquie ont exprimé leur intérêt. Au vu de la diversité des aspirants, « il est difficile de voir quels pourraient être les critères pour une possible expansion », relève auprès de l'AFP John Stremlau, spécialiste en relations internationales à l'Université du Witwatersrand à Johannesburg. Pretoria, qui a planché sur les conditions d'entrée qui devraient être observées, devrait soumettre une proposition aux pays membres lors du sommet.

Quelles seraient les conséquences ?

L'arrivée de nouveaux entrants pourrait modifier les équilibres géopolitiques du bloc, selon les observateurs. Les Brics ont en commun leur revendication d'un équilibre économique et politique mondial multipolaire, notamment au regard de l'influence des Etats-Unis et de l'Union européenne. Parmi ceux en lice pour les rejoindre, de nombreux pays sont traditionnellement non alignés, comme l'Indonésie et l'Éthiopie. Mais certains sont aussi ouvertement hostiles aux États-Unis et à leurs alliés, comme l'Iran et le Venezuela.

« Si l'Iran est ajouté aux Brics, cela changera évidemment la portée politique du groupe de manière significative », tout comme dans le cas d'une adhésion de l'Arabie Saoudite, estime Cobus Van Staden, chercheur sud-africain spécialiste des relations Chine-Afrique.

Y a-t-il une alternative ?

La Nouvelle banque de développement (NDB) créée en 2015 par les Brics avec l'ambition de proposer un choix autre que la la Banque mondiale et le FMI, a déjà accueilli de nouveaux membres : Bangladesh, Emirats arabes unis et Egypte. L'Uruguay doit aussi bientôt en faire partie. Selon Pretoria, cela constitue déjà une forme d'élargissement du groupe. Mais « si les Brics veulent continuer à être le groupe des "grandes économies émergentes", il serait logique de faire entrer dans le bloc des pays du Sud membres du G20 », souligne John Stremlau. Deux des pays qui se sont déclarés candidats appartiennent au G20, à savoir l'Arabie Saoudite et l'Indonésie.

« Il faudra beaucoup de temps et beaucoup de pratique de la dure discipline qu'est la diplomatie » pour toutefois venir concurrencer le G20 ou le G7, ce dernier étant composé de pays « alliés depuis des décennies », estime John Stremlau.

Un élargissement pour quoi faire ?

Avant de débattre des conditions d'entrée, les Brics doivent s'accorder sur l'idée même d'un élargissement, la Chine et l'Inde, les deux économies les plus puissantes du bloc, étant divisées sur la question. Pékin veut développer son influence mondiale et considère les Brics comme « un moyen unique »de le faire, selon Brian Hart du Centre d'études stratégiques et internationales à Washington. Mais Delhi reste sur la réserve, se méfiant des intentions de son rival régional chinois. Pretoria soutient clairement l'idée d'un élargissement, tout comme Moscou. Le Brésil est plus réticent. Créé au départ avec quatre membres en 2009, le bloc a été rejoint par l'Afrique du Sud en 2010.

(Avec AFP)

La Chine affiche sa proximité avec l'Afrique du Sud

Le président chinois Xi Jinping s'est félicité que les relations avec l'Afrique du Sud connaissent un « nouveau point de départ historique ». « Aujourd'hui, alors que nous connaissons un nouveau point de départ historique, transmettre l'amitié, approfondir la coopération et renforcer la coordination constituent les aspirations communes de nos deux pays mais aussi les importantes missions qui nous ont été confiées par l'époque », selon des déclarations relayées par la chaîne d'Etat CCTV du chef d'Etat lors d'une rencontre avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. Xi Jinping s'est, en effet, rendu à Pretoria pour effectuer une visite officielle avant l'ouverture du sommet.

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De son côté, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a affirmé accueillir Pékin en « véritable ami », rappelant que la Chine est le premier partenaire commercial de Pretoria. « Nous sommes unis dans notre objectif commun et notre quête d'un monde meilleur et plus égalitaire », a-t-il poursuivi.

Contrepoids à l'influence occidentale

Le sommet, qui se déroule du mardi 22 août au jeudi 24 août à Johannesburg, en Afrique du Sud, est l'occasion pour les cinq pays d'affirmer une fois de plus leur force de contrepoids à l'influence occidentale. Produisant un quart de la richesse mondiale et comptant 42% de la population du globe, les Brics ont, en effet, en commun leur revendication d'un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis et de l'Union européenne. Le groupe cherche à étendre son influence et réfléchit à s'élargir. Une quarantaine de nations ont d'ailleurs demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt pour rejoindre le groupe dont l'Iran, l'Argentine, le Bangladesh ou encore l'Arabie Saoudite.

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Si les chefs d'Etat du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, et de Chine, Xi Jinping, sont donc présents, leur homologue russe manque à l'appel. En effet, Vladimir Poutine fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre en Ukraine et participera en visioconférence. La Russie sera représentée par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et l'Inde par son Premier ministre, Narendra Modi.

Commentaires 3
à écrit le 23/08/2023 à 18:03
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Bonjour, bien alors ils faut arrêter de jeter de fleurs , sa devient sûs pet... ( bidon ). Bon, beaucoup d'articles sont bien rédigé mais les week-ends ses quelque peux léger... Dans l'ensemble bon travail...

à écrit le 22/08/2023 à 20:50
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C'est pas un problème de rajouter des lettres majuscules à BRICS; il existe au pays de Galles un village au nom bardé de voyelles et de consonnes. Remember-me the name, please, Sir! Et bien, oui: je ne sais pas l'écrire en gaélique! Apologies!

à écrit le 22/08/2023 à 17:07
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@ latribune. Une chronique fortement appréciée et en toute sincérité👍MERCI à La Tribune, voilà du journalisme comme on l'aime👏

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