La Fifa, l'Argentine, TF1 et le Qatar, les grands gagnants du juteux business de la Coupe du monde 2022

La Coupe du monde de football est terminée et l’heure est à présent aux comptes, qui semblent très bons pour certains acteurs. La Fifa a engendré 6,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires, les chaînes de télévisions voient leur revenus publicitaires dopés par l’événement, à l'instar de TF1, et le Qatar a fait le plein de visibilité à l’international.
La Coupe du monde 2022 a battu des records d'investissements, de revenus et d'audience.
La Coupe du monde 2022 a battu des records d'investissements, de revenus et d'audience. (Crédits : MARKO DJURICA)

L'Argentine n'est pas le seul gagnant de la Coupe du Monde ! D'après une étude de S&P Global, la plus grande compétition de football au monde a permis à la Fédération internationale de football association (Fifa) d'engendrer 6,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Un chiffre en hausse par rapport aux 5,8 milliards générés par la coupe du monde 2018 en Russie et aux 4,8 milliards du Mondial 2014 au Brésil. Cet argent sera ensuite reversé aux différentes acteurs et événements du football. Des revenus directs en constante croissance à associer à l'économie gravitant autour de la Fifa qui pèse 250 milliards de dollars.

L'étude de S&P explique que les revenus générés par la Fifa pendant et après le Mondial de 2018 provenaient pour 49% des droits télévisuels, pour 26% des droits marketing vendus aux sponsors couvrant l'événement et pour 9% des ventes de billets.

Made with Flourish

Des spots publicitaires de 30 secondes à 330.000 euros pour TF1

Les droits de diffusion des matchs représentent donc une grande part de l'économie de la fédération à l'origine de la Coupe du Monde de football. Et pour cause, rien qu'en France, la finale a rassemblé 24 millions de téléspectateurs selon les chiffres de TF1, soit un record historique pour la chaîne (et la télévision française). La groupe français aurait déboursé 70 millions d'euros auprès de la Fifa pour retransmettre les matchs et compte bien se rembourser avec l'argent des publicitaires.

A raison de six spots publicitaires diffusés par match en moyenne, les publicités diffusées par TF1 ont été nombreuses lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, et encore plus lors de la finale de dimanche dernier. Profitant du parcours de l'équipe de France et de la période, propice sur le plan publicitaire à l'approche des fêtes de Noël, TF1 a proposé des encarts publicitaires aux coûts importants, et les recettes issues de ces derniers battent des records. Ainsi, les 30 secondes de publicités durant le premier match des Bleus face à l'Australie (12,5 millions de téléspectateurs) s'élevaient déjà à 245.000 euros brut, soulignait récemment SportBusiness.Club. Les gains ont également explosé avec la finale tant attendue France - Argentine du 18 décembre dernier, durant lequel l'espace de 30 secondes était vendu par TF1 330.000 euros brut à la mi-temps. Un montant supérieur aux tarifs de la finale d'il y a 4 ans : lors du match France - Croatie, les 30 secondes se négociaient à hauteur de 280 000 euros brut.

Au niveau mondial, la Coupe du monde donne un véritable coup de pouce aux médias télévisés. D'après les prévisions du cabinet Magna's Global publiées en juin 2022, les élections de mi-mandat aux Etats-Unis et la Coupe du monde au Qatar vont tirer la croissance des annonces publicitaires sur les chaînes de télévision du monde entier. Les revenus publicitaires devraient atteindre 175 milliards de dollars cette année soit une hausse de 3,9% contre 2% si ces grands évènements n'avaient pas eu lieu. Un chiffre colossal qui fait pourtant pâle figure face à la somme d'argent investie par le Qatar pour accueillir le Mondial.

Des conséquences touristiques et politiques pour le Qatar

L'émirat du Moyen Orient a dépensé 220 milliards d'euros contre 11,5 milliards par la Russie en 2018 et 15 milliards par le Brésil en 2014. Un investissement qui ne sera probablement pas comblé par les revenus générés par l'événement puisque le président du comité d'organisation Nasser Al-Khater envisage 17 milliards de dollars de retombées économiques directes pour le pays organisateur grâce au million de supporteurs qui ont fait le déplacement.

Lire aussi200 milliards de dollars investis : le Qatar prépare la Coupe du monde la plus déficitaire de l'histoire

Mais le Qatar n'a pas accueilli la plus importante compétition internationale de football pour gagner de l'argent. « Le pays avait un but : prouver au monde qu'il n'était pas seulement un producteur de pétrole et de gaz naturel. (...) De plus en plus de voix s'élèvent maintenant pour saluer la qualité́ de l'organisation. Certains observateurs parlent même d'un « sans faute ». Impensable il y a moins d'un mois. Le Qatar a-t-il gagné son pari ? Il est difficile d'y répondre aujourd'hui, car le gouvernement du pays travaille sur le long terme et les fruits de la coupe du monde ne seront mûrs que dans plusieurs années. Ce que l'on peut cependant dire c'est que la vision négative du pays s'est estompée au fil des semaines », commente dans une note, John Plassard, directeur chez la banque Mirabaud.

Avant d'être au centre de l'attention de tous les supporters, le Qatar était (et est toujours) décrié pour son manque de respect des droits de l'Homme et le coût environnemental de cette coupe. L'évènement aurait généré 3,5 millions de tonnes de CO2 d'après la Fifa - soit l'émission de CO2 d'un million de français pendant six mois- et près de 6 millions de tonnes selon la Start up Greenly. Amnesty International a aussi alerté en amont de la compétition sur le fait que les autorités qataries n'ont pas enquêté sur la mort de milliers de travailleurs migrants au cours de la dernière décennie, malgré des preuves liant leur décès prématuré à des conditions de travail dangereuses.

Mais si le pays divise l'opinion publique, reste qu'il a gagné une forte visibilité politique et culturelle ces derniers mois.

Commentaires 2
à écrit le 20/12/2022 à 4:26
Signaler
Panem et circense. Que fera le peuple quand il n'y aura plus de pain ?

à écrit le 19/12/2022 à 20:33
Signaler
Y a t il encore quelque chose de positif à dire sur le foot business.? Non. Raison pour laquelle je ne m'intéresse plus au foot. Dommage pour ce formidable jeu de ballon.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.