La lutte contre l'inflation est la nouvelle priorité de Joe Biden

Les prix à la consommation ont grimpé aux États-Unis en octobre sur un rythme inégalé depuis 30 ans. L'administration Biden souhaite prendre des initiatives pour juguler l'inflation. De quoi relancer le débat sur une hausse des taux dès 2022.
Le président Biden se prépare à des élections de mi-mandat difficiles et souhaitent donner des gages aux ménages américains face à la flambée des prix.
Le président Biden se prépare à des élections de mi-mandat difficiles et souhaitent donner des gages aux ménages américains face à la flambée des prix. (Crédits : KEN CEDENO)

Pour le président américain Joe Biden, la nouvelle "priorité absolue" de son administration est "d'inverser la tendance de l'inflation". Les prix à la consommation aux États-Unis ont en effet augmenté en octobre au rythme le plus rapide depuis trois décennies alors que les goulets d'étranglements dans les chaînes d'approvisionnement se multiplient et les pressions inflationnistes se propagent à toute l'économie, et plus inquiétant pour les économistes, aux salaires.

En octobre, la hausse des prix a atteint 6,2%, en glissement annuel, contre 5,4% en septembre, selon l'indice CPI du département du travail. Sur le seul mois d'octobre,  la hausse s'est élevée à 0,9%, contre 0,4% en septembre, bien plus que les attentes des analystes (+0,6%).

"L'inflation fait mal au portefeuille des Américains", a reconnu l'hôte de la Maison Blanche dans un communiqué. Les fermetures d'usines, notamment en Asie, la congestion des ports, la forte demande de biens manufacturés (même si la demande de services reprend) ont augmenté les délais et les prix d'une myriade de produits. Sans parler du coût du pétrole.

Débat sur la politique monétaire et budgétaire

L'administration Biden, tout comme la Banque centrale américaine (Fed), martèle depuis des mois que ces augmentations de prix sont temporaires, en raison de la reprise accélérée de l'activité en sortie de crise sanitaire et d'une consommation, dopée par une épargne excédentaire, plus focalisée sur les biens que sur les services. Un consensus plus large d'économistes estime que le caractère temporaire de l'inflation (comme des prix de l'énergie ou de certaines matières premières) sera plus durable que prévu, peut-être même jusqu'à la fin de 2022.

De quoi relancer le débat à la fois sur la politique de relance budgétaire souhaitée par Joe Biden, qui est de nature à alimenter l'inflation, selon ses opposants républicains, que sur la politique monétaire de la Fed. En septembre dernier, lors de la réunion de politique monétaire (FOMC), neuf des 18 directeurs de la Fed avaient prédit une hausse des taux dès 2022, et non en 2023 comme anticipé. La Réserve fédérale a certes déjà engagé son tapering de réduction de ses achats sur le marché mais sa position reste toujours accommodante. Ce débat sur les taux intervient à un moment critique de succession (ou non) de l'actuel président de la Fed, Jerome Powell.

Pour le président Biden, ces tensions sur les chaînes d'approvisionnement démontre au contraire l'utilité de son plan d'investissement, d'un montant de 1.200 milliards de dollars, pour moderniser les infrastructures du pays, plan adopté de justesse au Congrès la semaine dernière.

Commentaire 1
à écrit le 10/11/2021 à 20:19
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Vous vous rappelez, il y a quelques mois, quand il a distribué des chèques aux citoyens américains ? Le but, c'était bien de faire de l'inflation, non ? Et maintenant, il veut inverser la tendance ? Ca n'a aucun sens

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