Inflation : les prix alimentaires mondiaux atteignent un record depuis plus de dix ans

Depuis juillet 2011, les prix des produits alimentaires n'ont jamais été aussi élevés dans le monde. Sur un an, ils ont augmenté de 31,3%, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En cause : les pénuries de matières premières, de matériaux d’emballage et la hausse des coûts logistiques.
Les huiles, le sucre et les céréales notamment ont connu la plus forte hausse.
Les huiles, le sucre et les céréales notamment ont connu la plus forte hausse. (Crédits : Reuters)

Céréales, huiles, fruits, légumes... les prix des produits alimentaires n'en finissent plus de grimper et atteignent même un plus haut depuis juillet 2011, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

En octobre, l'Indice FAO, qui suit l'évolution mensuelle des prix internationaux d'un panier de produits alimentaires, s'est établi en moyenne à 133,2 points en octobre, soit 3% de plus qu'en septembre. Ainsi, sur un an, la hausse est de 31,3%, précise l'organisation dans un communiqué.

Envolée des prix des matières premières

Et pour cause. Pour le cinquième mois consécutif, le prix du blé a augmenté en octobre, prenant 5% sur un mois et +38,3% sur un an. Il atteint ainsi son plus-haut depuis novembre 2012. Cette hausse s'explique notamment par des tensions sur l'offre en raison "de récoltes réduites dans les principaux pays exportateurs, notamment le Canada, la Russie et les États-Unis", selon la FAO. Par exemple, les exportations américaines hebdomadaires sont relativement basses pour le blé, tout en restant "dans la fourchette des attentes à 362.400 tonnes", mais plutôt bonnes pour le maïs, rapporte Agritel.

Les huiles, le sucre et les céréales notamment ont connu la plus forte hausse. Le sucre a augmenté de 35,99% en un an. De son côté, le prix des huiles végétales a bondi de 9,6% sur un mois, atteignant un plus-haut historique. Celui de l'huile de palme a ainsi progressé pour le quatrième mois consécutif. En revanche, l'indice FAO des prix de la viande a baissé de 0,7% par rapport à septembre.

Face à cela, les industriels comme Mondelez ou Pepsico n'hésitent pas à hausser le prix de leurs produits pour ne pas trop rogner sur leurs marges. Le géant américain des snacks et boissons a en effet alerté début octobre que les prix de ses produits allaient probablement augmenter, au moins jusqu'au premier trimestre 2022. La hausse des matières premières, des coûts de transports, et des salaires se répercute ainsi sur le consommateur.

Inquiétudes pour la sécurité alimentaire

De plus, "la hausse des cours des denrées, ainsi que la récente flambée des coûts de l'énergie (...) soulèvent des inquiétudes pour la sécurité alimentaire dans plusieurs économies en développement", a estimé fin octobre la Banque mondiale.

L'insécurité alimentaire mondiale pourrait durer, nourrie par la flambée des matières premières et aggravée par les aléas climatiques et l'implacable réalité démographique, prévient de son côté Sébastien Abis, directeur général du club de réflexion sur l'agriculture Demeter, lors d'un entretien accordé à l'AFP.

Néanmoins, "les prix agricoles, pour lesquels les prévisions indiquent une hausse de 22% en 2021, devraient diminuer légèrement l'année prochaine lorsque les conditions de l'offre s'amélioreront et que les prix de l'énergie se stabiliseront", rassure l'institution.

(avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 04/11/2021 à 16:30
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Plus on est d'humains, et moins il y a de riz. Pendant, des décennies, on a optimisé, mais maintenant, on arrive à la réalité : Nous sommes trop nombreux sur terre. C'est pourtant pas compliqué de comprendre que quand on se partage un gâteau, les par...

le 05/11/2021 à 12:15
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Il faut que les pays riches, qui ont besoin de plusieurs planètes pour fonctionner, décident de s'auto-détruire et donner de l'air aux pauvres, qui auront du riz à profusion (on ne leur ôtera plus de la bouche). :-) On pense toujours que les autres d...

à écrit le 04/11/2021 à 16:04
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C'est une bonne nouvelle qui devrait imposer le modèle agroécologique et exécuter de suite le modèle agro-industriel qui même s'il a daigné faire deux trois efforts est vraiment encore très loin du compte. Mais bon on se doute que la plus grosse part...

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