
Trois mois après la visite du président Macron et un mois après la venue du Premier ministre chinois Li Qiang en France, Bruno Le Maire est à Pékin du 28 au 31 juillet pour la 9ème édition dialogue économique et financier de haut-niveau franco-chinois. Le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique vient de rencontrer He Lifeng, vice-Premier ministre chinois chargé des questions économiques et financières, pour s'entretenir de la relation économique qui unit leurs deux pays.
« Accueillir des investissements chinois majeurs » (Le Maire)
A l'issue du rendez-vous, Bruno Le Maire a plaidé pour davantage d'investissements chinois en France, au moment où certains pays occidentaux s 'inquiètent de leur dépendance économique au géant asiatique.
« Je vous le dis avec beaucoup de franchise: les investisseurs chinois sont les bienvenus en France, en particulier dans le domaine des véhicules électriques, des batteries et de la transition énergétique », a affirmé le locataire de Bercy.
« Nous voulons accueillir des investissements chinois majeurs sur le territoire français [...] en regardant ce qui est du domaine de la souveraineté et ce qui n'est pas du domaine de la souveraineté », a ajouté Bruno Le Maire.
« Ayons une mentalité de pays émergent » (Nicolas Dufourcq)
Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux du directeur général de Bpifrance lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. « La France est un pays émergent sur le photovoltaïque, sur les batteries, sur tout ce que la Chine a pris comme avance depuis quinze ans », a estimé, le 9 juillet, Nicolas Dufourcq.
Auteur de La désindustrialisation de la France: 1995-2015 (Odile Jacob), il conseille d'adopter une « méthode » de pays émergent : « s'ils veulent investir chez nous, nous imposons une co-entreprise et des transferts technologiques ».
« Toutes les machines d'ACC sont chinoises, les modes d'emploi sont chinois et progressivement, nous allons apprendre et tout copier », a encore grincé Nicolas Dufourcq.
« Il faut que nous ayons une mentalité de pays émergent », a-t-il insisté.
50.000 emplois créés en France par les investissements chinois
En réalité, Bruno Le Maire s'exprimait à la suite d'une rencontre avec He Lifeng, vice-Premier ministre chinois chargé des questions économiques et financières. Ce dernier a dit espérer que la France « fournira[it] un environnement commercial plus équitable, juste et non discriminatoire », assurant que les investissements chinois avaient permis ces dernières années la création en France de 50.000 emplois.
Cette rencontre annuelle, organisée depuis 2013 et destinée à discuter de ces questions stratégiques, est la première qui se tient physiquement depuis la pandémie de Covid-19. Parmi les sujets discutés: stabilité financière mondiale, financement durable des économies en développement et juste traitement des dettes, rôle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), changement climatique, sécurité alimentaire ou encore biodiversité
Le constructeur auto BYD réfléchit à une ouverture d'usine en Europe
Paris dit également vouloir profiter de l'occasion pour « œuvrer au rééquilibrage » de la relation économique. Le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Chine était de près de 54 milliards d'euros en 2022. Il s'élève à près de 40 milliards aujourd'hui.
Le 31 juillet, Bruno Le Maire se rendra à Shenzhen (sud), la « Silicon Valley chinoise », où sont implantées de nombreuses entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies. Le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique doit y rencontrer des investisseurs chinois et des grands patrons, dont celui du constructeur automobile BYD. Cette marque réfléchit à l'ouverture d'une usine de véhicules électriques en Europe.
Sujets les + commentés