Le protectionnisme des Etats-Unis irrite les Brics

Les cinq pays du groupe des Brics, dans lequel la Chine a un poids majeur, ont affiché à l'issue de leur sommet jeudi leur détermination à "surmonter les défis posés au multilatéralisme", visant implicitement des Etats-Unis de plus en plus protectionnistes.
Vladimir Poutine (à gauche) et Xi Jinping (à droite).
Vladimir Poutine (à gauche) et Xi Jinping (à droite). (Crédits : Reuters)

Non au protectionnisme. C'est en substance le message délivré par les cinq pays membre du groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), à l'issue de leur sommet annuel, qui s'est tenu, du mardi 12 novembre au jeudi 14 novembre, à Brasilia (Brésil). Le multilatéralisme doit être, selon ce club de puissances considérées comme émergentes, "renforcé et réformé" pour être "plus ouvert", indique leur communiqué final publié à Brasilia, comme un clin d'oeil aux Etats-Unis de Donald Trump, ouvertement protectionnistes. "Il est essentiel que les membres de l'OMC évitent toute mesure unilatérale et protectionniste", insistent les cinq pays membres du groupe des Brics, en pleine guerre commerciale entre les Etats-Unis et Pékin.

Jeudi 14 novembre, au matin, le président chinois Xi Jinping avait annoncé la couleur. "Le protectionnisme montant et l'unilatéralisme créent un déficit de gouvernance, de développement et de confiance" et "déstabilisent l'économie mondiale", a-t-il lancé.

"Cette organisation (les Brics) est en faveur des marchés ouverts, contre tout protectionnisme et joue un rôle stabilisateur", a affirmé pour sa part le président russe Vladimir Poutine en conférence de presse. "Au fur et à mesure que la situation change dans le monde, le rôle et l'importance des Brics vont forcément se renforcer", a-t-il ajouté.

Silence sur le Venezuela -

Sur la Syrie en guerre civile, les Brics ont "exprimé leur conviction qu'il ne peut y avoir aucune solution militaire" et réaffirment leur "fort engagement pour la souveraineté et l'indépendance" de ce pays. Aucune mention n'est faite en revanche dans le communiqué final de la situation chaotique au Venezuela, où la Chine et la Russie soutiennent le régime socialiste de Nicolas Maduro et le Brésil le chef de l'opposition Juan Guaido, président autoproclamé reconnu par une cinquantaine de pays.

Mercredi, à quelques kilomètres du Palais Itamaty où s'est tenu le sommet, s'est déroulé un épisode rocambolesque: l'occupation pendant une douzaine d'heures de l'ambassade du Venezuela à Brasilia par des partisans de Juan Guaido, qui ont finalement quitté les lieux. Sur le climat, les Brics ont également réitéré leur "engagement en faveur du développement durable" et "de la mise en place de l'Accord de Paris", que le climatosceptique Jair Bolsonaro avait menacé un temps de quitter. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a pour sa part souligné que "le progrès économique et social des Brics" dépendait d'une attention soutenue de ces pays à la question de "l'émancipation des femmes dans tous les domaines de la société"

Revirement brésilien

Le sommet de Brasilia, premier grand événement international organisé par le gouvernement Bolsonaro, a marqué par ailleurs un net rapprochement entre le Brésil et la Chine, motivé par le pragmatisme. Le président d'extrême droite a joué les équilibristes, entre son souci de rapprochement avec la Chine, premier partenaire commercial du Brésil, et celui de ne pas froisser son grand allié américain. "Je n'entre pas dans cette guerre commerciale (sino-américaine). Le Brésil fait du commerce avec tout le monde", a affirmé M. Bolsonaro à des journalistes, jeudi matin.

Fervent admirateur de Donald Trump, avec qui il est totalement aligné, Jair Bolsonaro a changé radicalement de position à l'égard de la Chine depuis son arrivée au pouvoir en janvier. L'an dernier, lors de sa campagne électorale, il avait heurté le pays communiste en l'accusant de vouloir "acheter le Brésil" et en se rendant à Taïwan. Comme Trump, il s'était également montré totalement opposé au multilatéralisme, à rebours du communiqué final des Brics publié jeudi.

Mais le gouvernement brésilien a vite compris qu'il était vital de préserver les relations avec le géant asiatique, débouché de près de 28% de ses exportations, notamment de soja, de viande et de minerai de fer. Mercredi, le président Bolsonaro avait déclaré que la Chine faisait "de plus en plus partie de l'avenir" du Brésil, et affiché sa volonté "non seulement d'augmenter, mais aussi de diversifier" les relations commerciales avec Pékin. Xi Jinping a évoqué pour sa part un "avenir prometteur" pour des relations commerciales entre la Chine et le Brésil, fondée sur "une confiance mutuelle accrue".

Commentaires 12
à écrit le 16/11/2019 à 18:21
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Je vais m'énerver, si je ne peux pas faire supprimer ou répondre au multipseudos vous virez mon commentaire de base vous ne l'instrumentalisez pas.

à écrit le 16/11/2019 à 18:21
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Je vais m'énerver, si je ne peux pas faire supprimer ou répondre au multipseudos vous virez mon commentaire de base vous ne l'instrumentalisez pas.

à écrit le 16/11/2019 à 8:22
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Dans 10, 15 ans, la Chine aura depasse l'Amerique. Trump essaie de gagner du temps. L'Amerique triomphante, c'etait hier.RIP.

le 17/11/2019 à 14:29
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Tout à fait, il n'y a que les aveugles ou les blasés pour continuer à croire que la puissance américaine est éternelle. Le rapport de force va progressivement changer.

à écrit le 15/11/2019 à 12:42
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Que les Brics mettent également de l'eau dans leur vin qd elles parlent de "développement durable" et il y a de quoi faire à domicile chez les politiques... Les contrefaçons et le dumping chinois sur les px solaires en particulier, bientôt sur les b...

à écrit le 15/11/2019 à 10:27
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Tout changement fait subir des contraintes et pour les Brics un changement d'attitude des USA demande une adaptation c'est de cela qu'elles se plaignent! A savoir: 1)Cette situation sera t elle perenne; 2) Est il plus avantageux de revenir a la sit...

à écrit le 15/11/2019 à 9:58
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La puissance américaine a exposé aux oligarchies du monde son juteux marché de consommateurs avides d'achats en tout genre, de ce fait les oligarchies du monde se voyant déjà le ventre plein, leurs paradis fiscaux dégueulant de fric, ce qui est le ca...

le 15/11/2019 à 12:39
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Le déclin de qui dans ce cas SVP? Car il ne me semble pas que la Chine ou l'Inde soit en déclin par exemple. Il faut regarder les tendances de fond, il faut prendre du recul (difficile à faire derrière son écran d'ordinateur à débiter des centaines ...

le 15/11/2019 à 13:16
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"Car il ne me semble pas que la Chine ou l'Inde soit en déclin par exemple. " JE me pose des questions, on pensait que ce serait une lutte acharnée cette guerre commerciale et au final la Chine a déjà capitulé ne se contentant que de soigner les ...

le 16/11/2019 à 18:20
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@ multipseudos: "elle attend que le chien enragé s'éloigne de peur d'être infecté" T'es complètement illuminé toi hein !? Si je ne peux pas répondre à l'excentrique de service vous virez mon commentaire de base vous ne l'instrumentalisez ...

le 16/11/2019 à 18:20
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@ multipseudos: "elle attend que le chien enragé s'éloigne de peur d'être infecté" T'es complètement illuminé toi hein !? Si je ne peux pas répondre à l'excentrique de service vous virez mon commentaire de base vous ne l'instrumentalisez ...

le 17/11/2019 à 14:32
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Excusez-moi le Blasé, mais l'illuminé c'est vous avec vos commentaires hors de propos. Voyagez ça ne vous fera pas de mal. N'oubliez pas le mid-West ennuyeux des USA dans vos déplacements. Votre puissance américaine va en prendre un coup...

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