Pays-Bas : démission du Premier ministre, Mark Rutte, après la chute de son gouvernement

Le gouvernement de coalition du Premier ministre néerlandais Mark Rutte s'est effondré vendredi après des différences « insurmontables » entre les quatre partis au pouvoir autour de la politique migratoire des Pays-Bas, entraînant la tenue prochaine d'élections législatives anticipées. Concrètement, les négociations ont achoppé sur le projet du chef de gouvernement de durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs d'asile.
Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte a remis sa démission au roi, a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte a remis sa démission au roi, a déclaré le gouvernement dans un communiqué. (Crédits : PIROSCHKA VAN DE WOUW)

Crise politique majeure aux Pays-Bas. Le gouvernement de coalition du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte - l'un des chefs de gouvernement à la plus grande longévité au pouvoir de l'Union européenne et le plus longtemps en place de l'histoire du pays -, s'est effondré vendredi 7 juillet. En cause : des différences « insurmontables » entre les quatre partis au pouvoir autour de la politique.

En effet, Mark Rutte, de droite libérale, VVD (Parti populaire pour la liberté et la démocratie) a déclaré que les négociations d'urgence n'ont finalement pas abouti à un accord. Dans le détail, elles ont achoppé sur le projet du Premier ministre de durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs d'asile, dans l'objectif de réduire le nombre de ces derniers, après un scandale lié à sa gestion des centres d'accueil de réfugiés, surpeuplés.

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Divisions autour du droit d'asile

C'est notamment la proposition d'instaurer d'un quota du nombre d'enfants en provenance de zones de conflits pouvant obtenir l'asile qui a cristallisé les tensions. Concrètement, les réfugiés déjà établis aux Pays-Bas ne seront plus autorisés à y être rejoints par leurs enfants si un quota mensuel de 200 enfants est déjà atteint, a demandé Mark Rutte.

De quoi déclencher l'opposition de deux des quatre partis de la coalition, plus souples sur l'immigration, la petite formation protestante ChristenUnie et les centristes libéraux du D66. « La famille, et que les enfants grandissent avec leurs parents, c'est une valeur fondamentale pour nous », a déclaré la ministre de la lutte contre la pauvreté et membre de la ChristenUnie Carola Schouten, ajoutant que c'était « un moment très difficile ».

« Ce n'est pas un secret que les partenaires de la coalition ont des visions très différentes sur la politique migratoire », a ainsi réagi Mark Rutte au cours d'une conférence de presse extraordinaire vendredi à La Haye.

Elections législatives anticipées

Ce dernier a ajouté qu'il a encore « l'énergie » de se présenter comme tête de liste de son parti aux législatives afin de viser un cinquième mandat, mais qu'il devait dans un premier temps y « réfléchir ».

Le Premier ministre a remis plus tard dans la soirée sa démission au roi, a déclaré le gouvernement dans un communiqué, précisant que le Premier ministre a rendez-vous samedi au Palais Huis ten Bosch à La Haye, où réside la famille royale, afin de s'entretenir de la chute de son gouvernement, le quatrième de Mark Rutte depuis 2010.

Résultat : des élections législatives anticipées auront lieu au plus tôt à la mi-novembre, a déclaré la commission électorale. Les Pays-Bas doivent ainsi prochainement entrer en campagne électorale, l'une des plus houleuses et clivantes depuis plusieurs années, alors qu'une nouvelle formation pro-agriculteurs, le Mouvement agriculteur-citoyen (BoerBurgerBeweging ou BBB), opposée à des réglementations environnementales de l'Union européenne a obtenu le plus de sièges lors des élections régionales de mars, qui déterminent également la composition du Sénat.

Sa dirigeante, Caroline van der Plas, dit refuser que son parti fasse partie d'une coalition dans laquelle Mark Rutte jouerait un rôle et n'exclut pas de viser le poste de Première ministre.

 (Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 08/07/2023 à 16:59
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Un homme de conviction si la classe politique française pouvait s en inspirer au lieu de s accrocher coûte que coûte au pouvoir avec des compromis qui vont à l encontre de leur promesse

à écrit le 08/07/2023 à 16:43
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Il serait opportun de savoir si les médias de masse européens font comme les français à savoir énormément de publicité à l'extrême droite.

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