Pour attirer les entreprises étrangères, la Chine s'engage à élargir l'accès à son marché

La Chine souhaite garder et continuer à attirer des entreprises étrangères sur son territoire. Pour y parvenir, Pékin compte prendre de nouvelles mesures pour élargir l'accès à son marché, a annoncé le Premier ministre en marge d'une rencontre avec le président de Samsung Electronics.
Le Premier ministre chinois, Li Qiang.
Le Premier ministre chinois, Li Qiang. (Crédits : POOL)

Installer un climat de confiance pour les entreprises en Chine, c'est l'objectif du Premier ministre chinois, Li Qiang. Ce dernier a affirmé que son pays, deuxième économie mondiale, serait toujours ouvert aux entreprises étrangères et s'est engagé à prendre des mesures en ce sens, ont rapporté ce lundi des médias d'Etat.

« Les entreprises à capitaux étrangers sont indispensables au développement de la Chine et le méga-marché chinois sera toujours ouvert aux entreprises à capitaux étrangers », a-t-il déclaré.

Pékin prendra des mesures, notamment en élargissant l'accès au marché afin d'améliorer l'environnement commercial pour que les entreprises étrangères « puissent être sûres de leurs investissements et de leur développement en Chine », a-t-il ajouté.

Des commentaires tenus dimanche au cours d'une rencontre entre le Premier ministre chinois et Lee Jae-yong, président de Samsung Electronics, à la veille du sommet trilatéral entre la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Ils font notamment écho à des propos déjà prononcés fin avril lors d'une rencontre avec le milliardaire Elon Musk. Le Premier ministre avait alors affirmé que Pékin fournirait « un meilleur environnement pour les affaires » afin que « les entreprises du monde entier puissent avoir l'esprit tranquille en investissant en Chine ».

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Puces et IA

Améliorer le climat des affaires fait partie de la stratégie de Pékin pour garder et développer des domaines stratégiques sur son territoire. L'IA et les semi-conducteurs figurent ainsi en bonne place. Dans ce contexte, lors de sa rencontre avec le président de Samsung, le Premier ministre Li a « appelé les entreprises de Chine et de Corée du Sud à exploiter davantage leur potentiel de coopération dans de nouveaux domaines tels que l'intelligence artificielle », a rapporté Chine nouvelle. « La Chine accueille les entreprises sud-coréennes, y compris Samsung, pour qu'elles continuent à développer leurs investissements et leur coopération » dans le pays.

Samsung, le géant mondial des puces et des smartphones, qui est l'une des entreprises étrangères les plus présentes en Chine, y a investi des milliards de dollars dans des installations destinées à produire des semi-conducteurs et des produits électroniques. Le groupe fait surtout partie de la poignée d'entreprises capables de produire les semi-conducteurs les plus avancés, essentiels pour le développement de l'intelligence artificielle. Mais la sécurisation de l'approvisionnement en semi-conducteurs de pointe est devenue une question cruciale pour de nombreux pays, les États-Unis et la Chine s'étant engagés dans une bataille féroce pour le contrôle du marché.

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Tensions commerciales

D'autant que Washington a pris une série de mesures pour empêcher la Chine d'accéder aux technologies de pointe en matière de semi-conducteurs, notamment en offrant des incitations d'une valeur de plusieurs milliards à des entreprises telles que Samsung pour qu'elles délocalisent leur production sur le sol américain. Dans la même veine, le géant néerlandais des semi-conducteurs ASML a indiqué ne plus vendre à la Chine ses machines permettant de produire des puces de pointe. Une décision issue du gouvernement néerlandais, celui-ci ayant révoqué la licence d'expédition du groupe, sous la pression des Etats-Unis.

Pékin et Washington se livrent une bataille impitoyable sur le plan commercial. Mi-mai, le président américain Joe Biden a même annoncé de nouveaux droits de douane sur des produits chinois de haute technologie, au risque de voir la guerre commerciale reprendre. Une mesure qui concerne 18 milliards de dollars d'importations chinoises, anecdotiques au regard des 427 milliards de dollars de biens et services venant de Chine en 2023, selon les données du département du Commerce américain.

Mais l'approche se veut différente selon la Maison Blanche : plus ciblée, sur des secteurs vus comme « stratégiques », comme les véhicules électriques, les batteries pour ces véhicules, les semi-conducteurs, l'acier et l'aluminium, certains produits et équipements médicaux et les métaux critiques, principalement.

Les entreprises européennes à la peine

Par ailleurs, les entreprises européennes se sont déjà plaintes d'avoir rencontré des difficultés sur le marché chinois, notamment en raison des tensions géopolitiques entre les pays occidentaux et la Chine, si l'on en croit un rapport de la Chambre de commerce de l'Union européenne (UE) publié en mars. Celles-ci sont contraintes d'« allouer davantage de ressources pour prévenir les risques » sur un marché chinois « devenu moins prévisible ». Elles sont ainsi plus de la moitié (55%) à faire part d'un climat des affaires « davantage politisé que l'an dernier », note la Chambre, qui représente plus de 1.700 entreprises installées en Chine.

Les relations entre l'UE et la Chine se sont particulièrement tendues l'an dernier après l'ouverture par la Commission européenne d'une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques. Ce « sentiment général d'insécurité » a poussé, depuis deux ans, 76% des entreprises européennes à revoir leur exposition à la Chine et à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement.

Toutefois, seules 12% des entreprises ont pris la décision de créer une alternative complète hors de Chine, tandis que 1% d'entre elles ont choisi de quitter définitivement le marché chinois, selon l'étude.

À cela s'ajoutent les contraintes réglementaires de la Chine, dont les entrepreneurs étrangers se plaignent de longue date. En juillet dernier, une nouvelle version de la loi anti-espionnage a ainsi vu le jour, notamment. Les professionnels regrettent des lois aux contours vagues et sujettes à de nombreuses interprétations. Si bien que, selon un précédent rapport de la Chambre de Commerce de l'UE, une entreprise européenne sur deux a fait état d'« obstacles » pour ses activités en Chine et 62% a considéré rater des opportunités d'affaires.

Commentaires 3
à écrit le 27/05/2024 à 14:59
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Effectivement, il devient crucial urgent de mettre arrière toute dans notre commerce avec la Chine, aussi avec la Hongrie la Slovaquie qui sont les alliés de Moscou pour nous agresser plus tard. IL SUFFIT DE FERMER L'ACCÈS à nos PORTS MARITIMES aux c...

à écrit le 27/05/2024 à 14:21
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La Chine est donc bien dans la "mouise". Qui donc se risquerait encore à investir dans un tel pays qui ne nous veut pas du bien, nous vole, veut détruire notre démocratie? Personne, sauf ceux ( encore trop nombreux ) qui ne voient que par le petit bo...

à écrit le 27/05/2024 à 13:25
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Sauf que plus un seul patron d'entreprise occidentale ne veut risquer ses billes dans un pays où tu dois par la loi accepter de divulguer tes secrets de fabrication sous peine de prison à vie. Qui est assez naïf pour y aller ?

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