Pour la Fed, la reprise annoncée pour 2021 sera un test grandeur nature

Si 2020 restera, pour la Réserve fédérale américaine, l'année de la remise en cause de ses mécanismes de soutien à l'économie, 2021 pourrait bien être le premier vrai test de l'efficacité de ces nouveaux outils.
La Fed prévoit de maintenir des taux quasi nuls jusqu'à ce que l'économie ait retrouvé le plein emploi et que l'inflation s'achemine vers un niveau de plus de 2%.
La Fed prévoit de maintenir des taux quasi nuls jusqu'à ce que l'économie ait retrouvé le plein emploi et que l'inflation s'achemine vers un niveau de plus de 2%. (Crédits : Kevin Lamarque)

Lors de sa dernière réunion de politique monétaire de l'année, ce mardi et mercredi, la banque centrale des États-Unis devrait maintenir son taux d'intérêt directeur et laisser clairement entendre qu'il ne remontera pas avant 2023; de nombreux économistes et analystes s'attendent parallèlement à ce qu'elle donne de nouvelles indications sur l'évolution à venir de ses programmes d'achats de titres.

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Cette politique ultra-accommodante s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de long terme dont Jerome Powell, le président de l'institution, a présenté en août les grandes lignes, censées permettre à la Fed d'être plus efficace dans un contexte de taux durablement bas et d'inflation encore loin d'atteindre 2%, son objectif.

La principale innovation consiste à réagir plus rapidement à un ralentissement des prix en tolérant des tensions économiques (sur l'emploi et les salaires, notamment) jugées auparavant trop risquées, afin de favoriser la hausse des prix.

La Fed prévoit ainsi désormais de maintenir des taux quasi nuls jusqu'à ce que l'économie ait retrouvé le plein emploi et que l'inflation s'achemine vers un niveau de plus de 2%.

Elle devrait réaffirmer cette position mercredi, ce qui semble logique au moment où le Covid-19 continue de faire des ravages aux États-Unis et risque de compromettre la reprise, le marché du travail n'ayant retrouvé que la moitié des 22 millions d'emplois perdus depuis le début de la pandémie.

Un risque en cas de reprise soutenue au printemps

Mais le contexte devrait changer l'an prochain, les campagnes de vaccination étant censées favoriser la "réouverture" de l'économie, donc la reprise de l'activité économique et de l'emploi.

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Les prévisions économiques attendues mercredi devraient refléter cet optimisme, même si le "dot plot", le graphique synthétisant les anticipations des dirigeants de la banque centrale en matière de taux, devrait confirmer que les taux ne bougeront pas avant la fin 2023.

Ces prévisions pourraient être mises à l'épreuve au printemps prochain si la croissance porte l'inflation, au moins pour un temps, au-dessus de 2%, estime Andrew Hunter, économiste senior de Capital Economics.

Si ce cap est atteint, explique-t-il, "la Fed pourrait devoir prendre des mesures plus claires pour souligner qu'elle ne remontera pas les taux".

Le problème, estime Eric Winograd, économiste senior d'AllianceBernstein, c'est que "le marché pourrait être tenté, en constatant une reprise cyclique [...], de conclure que la Fed réagira comme elle l'a toujours fait, en commençant à resserrer sa politique".

Si le marché commence à intégrer dans les cours une remontée plus rapide des taux, la Fed serait obligée de répondre, soit en corrigeant verbalement ce qu'elle considérerait comme une mauvaise interprétation de ses intentions, soit en modifiant ses programmes d'achats d'actifs pour faire baisser les coûts d'emprunt à long terme en rachetant davantage de titres de maturités plus longues.

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Si elle présente de nouvelles orientations sur ces programmes mercredi, la banque centrale pourrait donc devoir se laisser des marges de manœuvre afin d'être en mesure de réagir rapidement à une réaction jugée exagérée des marchés.

"La Fed joue le long terme", résume ainsi Eric Winograd.

Commentaires 2
à écrit le 16/12/2020 à 9:08
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Pourquoi faut il sans arrêt se coltiner le boulet financier alors que nous pourrions récupérer des milliers de milliards sans avoir à passer par cet intermédiaire hors de prix ? Parce que nous ne sommes pas en démocratie mais en oligarchie.

à écrit le 15/12/2020 à 23:52
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Stop a la dictature économique , sociale , géopolitique , psychologique , physique qu’est l’alibi «  covid 19 » pour les leaders mondiaux et leurs sujets.

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