La Fed va-t-elle confirmer son rôle de bouée de sauvetage de l'économie ?

L'institution achève ce jeudi une réunion monétaire de deux jours. Sans annoncer de nouvelles mesures, la Banque centrale américaine devrait indiquer qu'elle est disposée à "faire plus", anticipe Kathy Bostjancic, analyste pour Oxford Economics. Le président de la Fed "Jerome Powell devrait aussi continuer à appeler à plus de soutien budgétaire", ajoute-t-elle.
Jerome Powell, le président de la Fed.
Jerome Powell, le président de la Fed. (Crédits : POOL)

Entre une pandémie dévastatrice et une élection présidentielle extrêmement clivante, la Banque centrale américaine (Fed) apparaît comme une bouée de sauvetage pour l'économie des États-Unis mais jusqu'où peut-elle aller ?

L'institution achève ce jeudi une réunion monétaire de deux jours et devrait chercher, avant tout, à rassurer les marchés en assurant de son soutien sans faille à l'économie américaine en cas de dégradation inexorable de la conjoncture.

Elle pourrait notamment promettre de tout faire pour soutenir le flot de crédit, qui lui-même soutient la consommation, moteur de l'économie américaine.

"La Fed a déjà indiqué qu'elle était disposée à faire plus [...]. Elle pourrait donner au public et aux marchés financiers une indication de ce que cela pourrait être", a dit à l'AFP l'économiste Diane Swonk, économiste pour Grant Thornton.

Le mystère demeure sur la nature des mesures qu'elle pourrait prendre après avoir déjà inondé indirectement les marchés de liquidités et abaissé ses taux directeurs à quasiment zéro.

Aucune annonce concrète sur les taux n'est en revanche attendue de cette réunion qui a démarré au lendemain de l'élection présidentielle américaine, dont le nom du vainqueur, entre le président sortant républicain Donald Trump et son adversaire démocrate Joe Biden, n'est toujours pas connu. La décision repose maintenant sur une poignée d'États qui sont toujours en train de dépouiller les bulletins.

Face au désarroi de nombreux États dont les recettes fiscales ont fondu du fait de la pandémie, la Fed pourrait racheter des dettes d'entités publiques, estiment des experts.

Aux abois

De façon générale, l'économie américaine n'est pas en grande forme: après avoir fortement rebondi à la fin du printemps et au début de l'été grâce à la réouverture de certains États, l'activité est de nouveau en perte de vitesse.

La croissance de l'activité est plus molle, et le marché de l'emploi se redresse plus lentement. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont ainsi un peu baissé la semaine passée, avec 751.000 personnes qui se sont inscrites au chômage, mais sont plus élevées que prévu.

Au total, 21,5 millions de personnes touchaient une aide mi-octobre, selon les dernières données disponibles, soit 15 fois plus que l'an passé à la même période.

Le taux de chômage d'octobre, attendu vendredi, ne devrait que peu baisser par rapport aux 7,9% de septembre.

Des milliers de PME sont confrontées à des difficultés de trésorerie et certains secteurs, comme le tourisme, le transport aérien ou la restauration, sont aux abois.

Le tableau pourrait encore se noircir car des millions de chômeurs arrivent en fin de droits et un nouveau plan de relance, sous la forme d'aides aux ménages et aux PME, repoussé à après l'élection, apparaît compliqué au vu des résultats des élections parlementaires, qui augurent d'un Congrès divisé avec les démocrates majoritaires à la Chambre des représentants et les républicains contrôlant le Sénat.

Faire plus

"La taille et la portée d'un potentiel plan de relance ayant été diminuées, [...] et la flambée des cas de Covid-19 posant des risques pour l'économie", la Fed devrait "indiquer qu'elle peut faire plus sans annoncer de nouvelle mesure" jeudi, anticipe Kathy Bostjancic, analyste pour Oxford Economics.

Le président de la Fed "Jerome Powell devrait aussi continuer à appeler à plus de soutien budgétaire", pronostique Mme Bostjancic.

Le plan de relance historique de 2.200 milliards de dollars voté fin mars, rallongé de 500 milliards en avril, a largement permis de limiter les dégâts au printemps et en été.

Lire aussi : L'économie américaine sous Donald Trump, en cinq indicateurs clés

Il a soutenu la consommation et empêché des millions de foyers de tomber dans la pauvreté et des petites entreprises de faire faillite.

La Fed avait déjà de son côté été active, déployant un arsenal de mesures pour soutenir la consommation et s'assurer que les banques commerciales ne laissent pas tomber les petites entreprises, qui jouent un rôle important dans le tissu économique et social local.

La Banque centrale a aussi injecté de l'argent dans le système financier en facilitant l'accès des banques commerciales aux liquidités pour éviter que la mauvaise passe économique ne s'accompagne d'une crise financière.

Lire aussi : « Les grandes banques américaines sous-estiment la catastrophe à venir »

Commentaire 1
à écrit le 05/11/2020 à 18:22
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Mouais, faire gonfler le WALCL et le TREAST, ça sert plus a rien, d'autant plus qu'ils ne publient plus leur excess reserve (qui remontait) EXCSRESNS depuis septembre et qu'ils ont abandonné EXCSRESNSW. Finalement, pour faire boire l'âne c'est les...

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