Gaz russe : Poutine donne le coup d'envoi des livraisons à l'Ouzbékistan

Vladimir Poutine a donné samedi le coup d'envoi de la livraison du gaz russe à l'Ouzbékistan via le Kazakhstan. Depuis plusieurs mois, la Russie a opéré un changement stratégique et se tourne désormais vers l'Asie où la demande énergétique est très forte pour compenser la baisse des livraisons de gaz vers le Vieux Continent. En revanche, le gaz russe ne fait toujours pas l'objet d'embargo européen.
Vladimir Poutine au Kremlin
Vladimir Poutine au Kremlin (Crédits : SPUTNIK)

Alors que les flux de gaz russe par gazoduc vers l'Union européenne se sont considérablement taris depuis l'invasion de l'Ukraine, la Russie se tourne vers de nouveaux marchés. Vladimir Poutine a ainsi donné, ce samedi, le coup d'envoi de la livraison du gaz russe à l'Ouzbékistan via le Kazakhstan.

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« Permission accordée », a lancé le président russe, aux côtés de ses homologues ouzbek et kazakh, Chavkat Mirzioïev et Kassym-Jomart Tokaïev, venus dans sa résidence près de Moscou, pour une cérémonie solennelle du lancement de la livraison par visioconférence. La cérémonie a lieu le jour où le maître du Kremlin fête ses 71 ans.

Des coopérations plus larges en perspectives

« C'est le plus grand projet énergétique trilatéral » entre la Russie et ces deux ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, s'est félicité Vladimir Poutine.

Selon lui, ce projet permettra à l'Ouzbékistan, lui-même riche en hydrocarbures, d'avoir « une source supplémentaire d'énergie », alors que le Kazakhstan pourra régler le problème de gazéification des régions situées dans le nord et dans l'est du pays.

« La Russie pourra elle confirmer une fois de plus son statut de fournisseur fiable du gaz naturel », a-t-il ajouté.

« Nous sommes ouverts à une coopération ultérieure », a souligné Vladimir Poutine, en ajoutant que les trois dirigeants vont discuter dans l'après-midi des perspectives de cette coopération. Celles-ci sont « importantes, significatives dans le domaine énergétique en gros, pas seulement dans ce qui est lié à la livraison du gaz », a-t-il assuré. « Il y a des projets. Et des possibilités (...), il y en a aussi », a conclu Vladimir Poutine.

Pas d'embargo européen sur la gaz, mais un changement stratégique

Contrairement au charbon et à certains produits pétroliers, le gaz russe ne fait pas l'objet d'un embargo mis en place par l'Union européenne après l'intervention militaire du Kremlin en Ukraine, lancée en février 2022.

C'est même le mouvement inverse qui s'est produit. Moscou a réduit lui-même volontairement ses flux gaziers transitant par pipeline vers les Vingt-Sept et a entamé ces derniers mois un changement stratégique en réorientant une partie de ses exportations vers l'Asie, où la demande énergétique est forte.

Mais, contrairement, à une idée reçue, les flux vers le Vieux-Continent ne sont pas complètement coupés et l'Union européenne reçoit encore du gaz russe par pipeline. Ainsi, selon les estimations de l'institut Jacques Delors, les flux russes transitant par gazoducs représentent encore aujourd'hui entre 6 et 7% des approvisionnements de l'Union. C'était certes 40% avant le début du conflit. 

La Russie, grand fournisseur de GNL pour l'Europe

Par ailleurs, le gaz russe ne s'achemine pas uniquement par pipeline. Il peut aussi s'importer par voie maritime après avoir été liquéfié. On parle alors de GNL pour Gaz naturel liquéfié. Si les Etats-Unis sont devenus, de loin, le premier fournisseur de GNL de l'Union européenne, la Russie se placerait au 3ème rang après le Qatar, selon un rapport du groupe de réflexion IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis). L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime, elle, que 2 milliards de m3 de GNL ont été livrés aux Vingt-Sept par la Russie en 2022. 

En juillet dernier, l'ONG Global Witness accusait TotalEnergies d'être le deuxième plus gros acheteur de GNL russe dans le monde. Selon elle, depuis le début de l'année 2023, la major française aurait acheté près de 4,2 millions de m3 de GNL russe. Même en baisse par rapport à 2022, ces importations depuis la Russie « représentent toujours près de 20% de tout le GNL que Total a acheté » dans le monde, relève encore l'ONG.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 08/10/2023 à 14:44
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Evolution logique. Adof Poutine n'ayant pas réussi à imposer son "nouveau monde" à l'UE, il se tourne vers l'Asie. Sans peut être avoir compris qu'il n'était qu'un nain. Son pays (mais, en raison de son étendue, est ce vraiment UN pays ?), c'est 1/10...

à écrit le 08/10/2023 à 10:29
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Mon dieu la propagande ! Le gas Russe passait par Nord stream 1 2 que les USA ont fait explosé pour ruiner l'Europe, bonjour les amis ??? Maintenant lis nous fourguent du gas liquéfié à un prix délirant, arnaque totale...Le reste c'est du vent.

à écrit le 07/10/2023 à 20:29
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On vous envoie du gaz et quand vous devenez dépendants on vous envoie les chars qui vont bien

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