Royaume-Uni : l'inflation, « ennemie numéro un » du gouvernement, reflue légèrement en novembre

Outre-Manche, la hausse des prix revient à un rythme annuel de 10,7% en novembre après un record en 40 ans de 11,1% en octobre. Face à la persistance de l'inflation qui alimente la crise sociale, le gouvernement en fait « son ennemi numéro un » et la Banque d'Angleterre devrait relever ses taux jeudi.
Le ministre des Finances Jeremy Hunt fait de l'inflation « l'ennemi numéro un » du gouvernement.
Le ministre des Finances Jeremy Hunt fait de l'inflation « l'ennemi numéro un » du gouvernement. (Crédits : HENRY NICHOLLS)

Petite amélioration sur le front de l'inflation au Royaume-Uni. La hausse des prix est revenue à 10,7% en novembre sur un an alors qu'elle avait atteint le chiffre record depuis 40 ans de 11,1% en octobre d'après l'ONS. L'équivalent britannique de l'INSEE publie ces chiffres à la veille d'une réunion de la Banque d'Angleterre qui devrait relever ses taux directeur pour juguler l'inflation.

Ce léger ralentissement de l'inflation tient au recul des prix des transports, essentiellement du à la baisse du prix du carburant. En revanche, le rapport mensuel de l'ONS pointe une augmentation continue des tarifs qui se poursuit dans les restaurants, cafés et pubs mais aussi du tabac et des vêtements. L'inflation alimentaire s'accélère elle aussi encore à +16,5% sur un an en octobre, plus vite encore qu'en novembre. Dans ce contexte, les ventes alimentaires sont inférieures de 4,1% à leur niveau d'avant la pandémie de Covid-19.

L'inflation, ennemie numéro un

La flambée des prix demeure ainsi à des niveaux inédits depuis quatre décennies et provoque une violente crise du coût de la vie devenue « l'ennemie numéro un » selon le ministre des Finances Britanniques Jeremy Hunt. « Une inflation élevée frappe les économies à travers l'Europe et je sais que les familles et les entreprises sont en difficulté ici au Royaume-Uni », a assuré Jeremy Hunt mercredi dans un communiqué, promettant de « faire baisser l'inflation (...) est ma priorité, c'est pourquoi nous plafonnons les factures d'énergie cet hiver et avons mis en place un plan pour diviser l'inflation en deux l'an prochain ». Mais l'exécutif manque de moyens financiers pour amortir le choc inflationniste alors que le manque de rigueur budgétaire du précédent gouvernement fait planer un risque d'attaques sur la dette.

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Face à la baisse du pouvoir d'achat qui diminue, les grèves paralysent des secteurs entiers du pays dans le pays. À commencer par la santé puisque les infirmières britanniques prévoient une grève inédite en un siècle pour obtenir une revalorisation salariale. Jusqu'à 100.000 membres du Royal College of Nursing (RCN) en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord doivent prendre part au mouvement qui s'étend sur deux jours, ce jeudi et le 20 décembre.

Crise sociale...

De nombreux autres secteurs sont concernés, des transports à la logistique et la distribution du courrier en passant par l'industrie du pétrole, l'enseignement, la sécurité, la police aux frontières, et même des ONG. L'armée pourrait même être appelée à la rescousse pour assurer certains services de base pendant ces grèves lors des fêtes de fin d'année.

Face à ces crises qui s'empilent, et prennent des proportions plus importantes que sur le continent, l'économie britannique donne de sérieux signes d'essoufflement. Son PIB s'est tout de même contractée sur l'ensemble des trois derniers mois de 0,3% par rapport aux trois mois précédents, selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS).

Et récession en vue

De quoi laisser présager d'une récession. Selon de nombreuses prévisions, notamment de la Banque d'Angleterre (BoE), le pays est, d'ores et déjà entré dans une récession qui se prolongera en 2023, voire au-delà. Le Royaume-Uni devrait connaître la pire performance économique des pays riches du G7 lors des deux prochaines années, avait aussi prévenu l'OCDE fin novembre.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 14/12/2022 à 13:58
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En même temps, comme dirait l'autre, leur ennemi n°1 ce n'est pas la finance.

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