Quel soutien pour l'Ukraine, alors que le conflit l'opposant à la Russie a entamé sa troisième année ? C'est la question qui sera posée à l'Assemblée nationale le 12 mars prochain. Un débat sera ainsi organisé suivi d'un vote, ont annoncé, ce mardi, des sources parlementaires à l'AFP. Même son de cloche le lendemain, 13 mars, au Sénat. En amont, Emmanuel Macron recevra, le 7 mars, les chefs de parti pour évoquer la situation en Ukraine.
Pour rappel, l'Elysée avait annoncé le 27 février dernier que le Parlement allait débattre de cette question. La présidence avait également indiqué que le chef de l'État avait demandé au gouvernement de faire une déclaration « relative à l'accord bilatéral de sécurité conclu avec l'Ukraine » le 16 février, suivie donc d'un débat et d'un vote devant le Parlement.
Un débat décidé au titre de l'article 50-1 de la Constitution qui stipule que « devant l'une ou l'autre des assemblées, le Gouvernement peut (...) faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité ».
Des accords de sécurité signés en France et en Allemagne
Et pour justifier cette décision, l'Elysée avait alors rappelé que l'accord de sécurité, signé le mois dernier entre Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, « inscrit notre soutien à l'Ukraine dans la durée pour faire échec à la guerre d'agression de la Russie ». Ce soutien à la fois civil et militaire est, en effet, prévu pour « une durée de dix ans ». Le texte prévoit aussi « une assistance globale » et notamment un renforcement de la coopération dans le domaine de l'artillerie « tant que l'Ukraine n'aura pas rejoint l'Otan ».
Au total, l'aide française devrait être d'une valeur de trois milliards d'euros cette année, après 1,7 milliard d'euros en 2022 et 2,1 milliards en 2023. En outre, Paris prévoit de soutenir l'Ukraine après la guerre pour qu'elle se dote d'une armée moderne capable de repousser d'éventuelles futures attaques de la Russie.
Tout comme l'Allemagne. Cette dernière a, elle aussi, signé, le 16 février dernier, un accord de sécurité avec Volodymyr Zelensky. Le document contient une aide militaire supplémentaire et immédiate d'un montant de 1,1 milliard d'euros, correspondant à une tranche des sept milliards de soutien déjà annoncés outre-Rhin pour 2024. Un texte qualifié d'« historique » par le chancelier Allemand, Olaf Scholz.
Déblocage d'une aide de 50 milliards d'euros
Ces deux accords de sécurité sont intervenus deux semaines après que les dirigeants européens se soient mis d'accord sur une nouvelle aide financière de 50 milliards d'euros sur quatre ans (33 milliards de prêts et 17 milliards de dons). Et ce, grâce à la levée par la Hongrie de son veto le 1er février. Cette enveloppe avait, en effet, longtemps été bloquée par les réticences du Premier ministre hongrois, Viktor Orban.
Mais selon ce dernier, Budapest a pu obtenir des « garanties » pour les milliards d'euros attribués à la Hongrie et suspendus par Bruxelles.
« Nous avions peur que les fonds dus aux Hongrois et actuellement gelés par la Commission européenne finissent en Ukraine », avait-il ainsi expliqué, saluant aussi la mise en place d'un « mécanisme de contrôle » sur l'utilisation de l'argent par Kiev.
Alors qu'il est en visite en République Tchèque, Emmanuel Macron a appelé ce mardi les alliés de l'Ukraine à « ne pas être lâches » face à une Russie « devenue inarrêtable ». « Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe où il conviendra de ne pas être lâches », a ainsi lancé le président français, depuis Prague, au début de sa visite dans le pays. « On ne veut jamais voir les drames qui viennent », a-t-il prévenu devant la communauté française. Il a évoqué « des puissances devenues inarrêtables » qui « sont en train d'étendre la menace chaque jour, de nous attaquer nous mêmes davantage ». « Il nous faudra être à la hauteur de l'Histoire et du courage qu'elle implique », a-t-il insisté. Des propos par lesquels le chef de l'Etat semble assumer ceux, controversés, sur la possibilité d'envoyer des troupes occidentales dans ce pays en guerre. Le 26 février, il a, en effet, affirmé que cette éventualité ne pouvait « être exclue » à l'avenir, même s'il a reconnu qu'il n'existait pas de « consensus » à l'heure actuelle. Le gouvernement français a ensuite précisé qu'il s'agirait de missions non combattantes.Les alliés de l'Ukraine ne doivent pas « être lâches », appelle Emmanuel Macron
(Avec AFP)