Pour lutter contre le surtourisme, Venise expérimente une taxe de 5 euros pour les visiteurs d'un jour

En 2024, cette taxe payable en ligne ne concernera qu'un maximum de 30 journées parmi les plus fréquentées, notamment les week-ends avec des ponts au printemps et durant la période estivale.
« C'est un premier pas (...) Nous faisons une expérimention », a affirmé le maire de droite Luigi Brugnaro, promettant que le « système sera simple à utiliser ».
« C'est un premier pas (...) Nous faisons une expérimention », a affirmé le maire de droite Luigi Brugnaro, promettant que le « système sera simple à utiliser ». (Crédits : Reuters)

Venise veut s'affranchir du surtourisme, qui met en péril jusqu'à sa pérennité. A partir de 2024, une taxe de cinq euros sera imposée aux touristes ne venant qu'un jour dans la Sérénissime. L'objectif principal de la mesure, votée mardi par le conseil municipal de Venise, est de dissuader les visiteurs à la journée qui engorgent la ville.

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En 2024, cette taxe payable en ligne ne concernera qu'un maximum de 30 journées durant lesquelles le nombre de touristes est traditionnellement plus élevé, notamment les week-ends avec des ponts au printemps et durant la période estivale. Le calendrier des jours concernés sera publié ultérieurement. Les moins de 14 ans et les touristes passant au moins une nuit sur place seront exemptés de cette taxe. « C'est un premier pas (...) Nous faisons une expérimentation », a affirmé le maire de droite Luigi Brugnaro, promettant que le « système sera simple à utiliser ».

Vives critiques de l'Unesco contre des mesures insuffisantes

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a recommandé fin juillet de placer la Sérénissime sur la liste du patrimoine mondial en péril, jugeant que l'Italie a jusqu'ici pris des mesures « insuffisantes » pour lutter contre la détérioration du site. « La poursuite du développement (de Venise), les impacts du changement climatique et le tourisme de masse menacent de causer des changements irréversibles à la valeur universelle exceptionnelle du bien », a pointé l'Unesco, qui s'alarme aussi de l'élévation du niveau de la mer et autres « phénomènes météorologiques extrêmes ».

L'opposition municipale a dénoncé la « hâte » avec laquelle la mesure a été prise pour « montrer à l'Unesco que nous faisons quelque chose », estimant selon le conseiller Gianfranco Bettin qu'« une taxe de cinq euros n'empêchera personne de venir à Venise ».

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L'Unesco a aussi fustigé « l'absence de vision stratégique commune globale » et la « faible efficacité et coordination » des autorités locales et nationales italiennes. « Cette inscription entraînera un plus grand engagement et une plus grande mobilisation des acteurs locaux, nationaux et internationaux », avait-elle espéré. La Sérénissime demeure l'une des villes les plus visitées au monde. En haute saison, jusqu'à 100.000 touristes y dorment, en plus de dizaines de milliers de visiteurs journaliers, pour seulement 50.000 habitants du centre-ville, qui ne cesse de se dépeupler.

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Commentaires 7
à écrit le 14/09/2023 à 10:14
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Bonjour On devrait en faire autant en Vendée car du 14 juillet au 15 août on sature on sature c'est devenu invivable. Si encore aimer nos plages, nos falaises, nos marchés, non, c'est pour faire du vélo et pédaler idiot.

à écrit le 13/09/2023 à 11:13
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Si les Vénitiens se mettent à l'heure suisse, mes projets sont à l'eau.

à écrit le 13/09/2023 à 9:16
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J'ai visité 2 fois Venise il y a 10/15 ans pendant près d'une semaine à chaque fois, intéressé par son histoire, ses monuments et modes de vie. Mais j'étais en camping dans les environs, bien moins cher que l'hôtellerie, avec AR quotidien en transpor...

à écrit le 13/09/2023 à 8:51
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c'est pas incoherent de faire payer tous ces touristes qui n'apporte rien en local, sauf de la pollution.....faut relire le bouquin de Raymond Barre ' principes de politique economique' ( avec une partie sur les externalites)

à écrit le 13/09/2023 à 8:50
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Trop de fric en jeu pour générer un mouvement pérenne vertueux. Venise s'effondrera à cause de la cupidité où l'éternel recommencement.

à écrit le 13/09/2023 à 8:43
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Hypocrisie, une taxe à 100 euros pour vraiment dissuader, autrement c'est une simple augmentation du tarif, sans grand effet.

à écrit le 13/09/2023 à 2:26
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Deja dans les annees 70/80 c'etait infernal. Y aller aujourd'hui c'est mission impossible.

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