Le gouvernement dévoile son plan de lutte contre le surtourisme

Le gouvernement a dévoilé dimanche soir son plan pour réguler les flux touristiques et notamment les pics de fréquentation qui submergent des sites touristiques français à certains moments de l'année.
Lors du dernier weekend de l'Ascencion, les navettes qui relient le Mont Saint-Michel aux parkings ont été mises à l'arrêt quelques heures pour éviter l'engorgement du site.
Lors du dernier weekend de l'Ascencion, les navettes qui relient le Mont Saint-Michel aux parkings ont été mises à l'arrêt quelques heures pour éviter l'engorgement du site. (Crédits : Pascal Rossignol)

En France, selon le gouvernement, 80% de l'activité touristique se concentre sur 20% de notre territoire. Conséquence : comme on a pu le constater lors des weekends prolongés du mois de mai, certains sites, comme le Mont Saint-Michel ou même le zoo de Beauval, ont été obligés de refouler des visiteurs.

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Autres problématiques liées au surtourisme : la hausse du prix de l'immobilier dans les zones concernées, les impacts néfastes sur l'environnement et un effet de « rejet » des touristes par les populations locales voire d'opposition à des projets d'infrastructures touristiques

Pour aider les acteurs du secteur à réguler les flux touristiques, une plateforme numérique regroupant de nombreuses ressources développées par Atout France, l'agence de promotion du tourisme, sera lancée au premier semestre 2024 tout comme un observatoire national des sites touristiques majeurs.

« La France, première destination touristique au monde, manque cruellement de données »

« La France est la première destination touristique au monde, mais nous manquons cruellement de données. Nous allons donc monter un observatoire national des sites touristiques majeurs pour créer une base d'information et des indicateurs partagés qui faciliteront le travail d'analyse des flux », a déclaré Olivia Grégoire, la ministre déléguée au Commerce dans un entretien au journal Le Figaro. « C'est à l'Etat, main dans la main avec les territoires, avec les sites touristiques, de mettre en place des méthodes pour informer les touristes et les habitants, ou encore d'accompagner les communes dans les mesures de gestion des flux ».

Une campagne de communication pour sensibiliser les visiteurs

Un guide pratique sera rédigé d'ici la fin 2023 par un groupe de travail constitué d'acteurs d'horizons variés (institutionnels, chercheurs, fédérations professionnelles) pour définir les notions de « surtourisme », « surfréquentation » et « pics de fréquentation » afin de permettre une compréhension commune du phénomène. Une campagne de communication « avec des influenceurs » permettra également de sensibiliser la clientèle touristique étrangère comme française aux enjeux d'une meilleure répartition des flux et des pratiques touristiques.

« Une prise de conscience tardive » selon les entreprises leader du secteur

Les poids lourds du secteur - Accor, Belambra, SNCF Connect ou encore la Compagnie des Alpes - réunis au sein de l'Alliance France Tourisme, ont dévoilé la semaine dernière un rapport où ils offrent des pistes pour lutter contre le surtourisme. « La prise de conscience française est tardive », estime en préambule de son rapport ce groupe de réflexion qui réunit des groupes du secteur tels qu'Accor, Belambra, SNCF Connect ou encore la Compagnie des Alpes. « La situation est d'autant plus préoccupante que la France fait désormais partie des destinations régulièrement « épinglées » pour son « surtourisme », alors qu'elle était jusqu'à présent relativement épargnée par ce phénomène », selon l'Alliance.

Les professionnels du tourisme proposent notamment d'encourager les touristes à se déplacer ailleurs que sur les sites engorgés avec la promotion de territoires moins fréquentés par exemple mais aussi des mesures plus restrictives comme la mise en place de taxes, de droits d'entrée ou de quotas journaliers. La technique dite du « démarketing » peut aussi éloigner les touristes. Il s'agit de montrer des images de lieux sur-fréquentés afin de dissuader le public de s'y rendre comme l'ont fait les calanques de Marseille en 2021 ou l'office de tourisme intercommunal de Porto-Vecchio en 2022.

Alliance France Tourisme propose aussi de « désaisonnaliser le tourisme » en engageant une réflexion avec l'Education nationale « sur la question des dates de vacances scolaires ». Autre idée : promouvoir des activités durant l'inter-saison, offrir un « tourisme quatre saisons ».

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 19/06/2023 à 16:56
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le tourisme c'est les nuisances et le financement pour tous et les bénéfices au profit de quelques uns

à écrit le 19/06/2023 à 13:12
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L’initiative peux paraître intéressante, en grande partie les sites touristiques sont surchargés et pollués par les plateformes de location sur des séjours de courte durée A réfléchir !!!

à écrit le 19/06/2023 à 9:49
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Ce gouvernement ne sait rien faire d’autre que taxer, c’est sa solution à tout « trop facile » on va tuer notre économie

à écrit le 19/06/2023 à 8:54
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Les tarifs sont en train de réguler ces flux, mais il est vrai que l'effet troupeau peut difficilement être évité tandis que le touriste pose son cerveau chez lui avant de partir en vacances.

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