Tourisme : en plein réchauffement climatique, la Normandie abat ses atouts

Le thermomètre qui s’emballe en Europe du Sud donne des sueurs froides aux experts du GIEC. Mais elle pourrait faire les affaires des professionnels normands du tourisme qui espèrent battre des records de fréquentation après une excellente saison 2022.
L'agence Heula, installée près de Caen, surfe avec humour sur les poncifs.
L'agence Heula, installée près de Caen, surfe avec humour sur les poncifs. (Crédits : Heula)

La supplique avait étonné à l'époque. A l'été 2016, Hervé Morin, fraîchement élu président de la Normandie réunifiée, avait demandé à Evelyne Dhéliat, la miss méteo de TF1, de remplacer sur sa carte Cherbourg par Caen, jugée plus « valorisante » pour le climat normand.  « Par sa situation géographique, la presqu'île du Cotentin constitue un point plutôt froid et pluvieux qui ne véhicule pas une image sincère de notre climat », avait  justifié l'intéressé dans une lettre aux responsables de la chaîne. Depuis, rien n'a changé. La pointe de la Hague sert toujours de butte témoin aux présentateurs des bulletins météo mais l'ancien ministre de la défense n'y trouve plus rien à redire. Et pour cause.

Regardé sous l'angle du tourisme, le vivifiant climat normand, qui hier constituait un repoussoir, a toutes les chances de devenir une carte maîtresse ce qu'anticipe d'ailleurs le ministère de la transition écologique. Se basant sur des « tendances futures » (mais peut-on encore parler de futur ?), les services de Christophe Béchu prédisent « une baisse de l'attractivité du Sud » et à l'inverse un regain de magnétisme des territoires moins sujets à des chaleurs écrasantes. « Des températures plus clémentes sont susceptibles d'attirer beaucoup plus de touristes en Bretagne, en Normandie sur la côte Atlantique et en montagne », peut-on lire sur leur site.

Fréquentation en hausse

Soyons francs, la transhumance qu'entrevoit le ministère ne saute pas encore aux yeux s'agissant de la Normandie. Habituellement prisée des vacanciers pour des séjours de courte durée, elle est restée l'an dernier « à la neuvième place des régions françaises » (sur 13) pour la fréquentation touristique, comme nous le rappelle l'Insee. Pour autant, les compteurs frémissent.

La région a ainsi connu en 2022 une poussée des nuitées touristiques de 4,1 % contre seulement + 0,3 % en moyenne française. Soit «  la deuxième plus forte croissance après celle de la Bretagne et la première pour les campings (+ 16,5 % ndlr) », précise l'Institut de la statistiques dans sa dernière publication. L'embellie remonte à quelques années, signalent ses auteurs. « Elle s'inscrit dans la continuité de la progression observée entre 2017 et 2019, supérieure à 4 % chaque année », écrivent-ils.

Vers un bon millésime

La saison 2023 s'annonce, elle aussi, sous les meilleurs auspices. Selon le comité Normandie Tourisme qui répercute les données de l'outil Flux Vision Tourisme d'Orange, la région a enregistré 8,6 millions de nuitées en juin, soit une augmentation près de 9% comparée à la même période de l'année précédente. Les zones littorales ont le vent en poupe et, en particulier, celles du département de la Manche - où les températures moyennes excèdent rarement 17 degrés en juillet et août.

Tous les drapeaux sont au vert, se félicite l'agence Attitude Manche qui surveillent les indicateurs comme le lait sur le feu. « La moitié des professionnels du tourisme anticipent une fréquentation très largement en hausse et les réservations sur les plateformes ont bondi de près de 20% le mois dernier par rapport à  juin 2022 », nous confie sa porte-parole. Cerise sur le gâteau : deux localités normandes -La Hague dans la Manche et Port-en-Bessin dans le Calvados- sont arrivées en tête des destinations les plus appréciées des voyageurs dans le dernier palmarès d'Airbnb.

Revers de la médaille : la Normandie doit désormais gérer les conséquences du sur-tourisme autour de certains sites fragiles comme Etretat, le Mont-Saint-Michel ou encore les Iles Chausey au large de Granville dont les habitants excédés réclament l'application de quotas de visiteurs. Quelques inquiétudes se manifestent aussi sur les capacités d'accueil des vacanciers. « L'offre d'hébergement marchand, inférieure à la moyenne nationale, est relativement limitée en comparaison des autres régions littorales », s'alarme le Conseil régional dans son schéma de développement touristique. Peut-être est-il temps de s'en préoccuper en effet.

Commentaires 2
à écrit le 19/07/2023 à 17:22
Signaler
Le réchauffement climatique est juste une arnaque pour plumer les pauvres gens qui ne pourront pas payer les travaux de mise aux normes décidés par l'oligarchie ,un moyen d'auenter les valeurs cadastrales en trouvant l'excuse qu'il faut construire pe...

à écrit le 19/07/2023 à 17:22
Signaler
Le réchauffement climatique est juste une arnaque pour plumer les pauvres gens qui ne pourront pas payer les travaux de mise aux normes décidés par l'oligarchie ,un moyen d'auenter les valeurs cadastrales en trouvant l'excuse qu'il faut construire pe...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.