Ukraine  : le G20 met la pression sur la Russie pour arrêter la guerre

Si l'invasion de l'Ukraine ne figure pas à l'agenda officiel du G20, elle est au cœur de toutes les discussions. Les Occidentaux soutenant Kiev et d'autres pays, Chine en tête, qui refusent de condamner Moscou, se sont mis d'accord sur un projet de communiqué commun qui, s'il est adopté par les dirigeants, constate les répercussions négatives de la « guerre en Ukraine » et reprend le terme de « guerre » rejeté pour l'instant par Moscou qui évoque une « opération militaire spéciale ». Le texte précise aussi que « la plupart des membres » « condamnent fermement » le conflit, juge « inadmissible » le recours ou la menace de recours à l'arme nucléaire, et appelle à prolonger l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes.
Les membres du G20 se sont mis d'accord pour qualifier de « guerre »   l'offensive russe en Ukraine.
Les membres du G20 se sont mis d'accord pour qualifier de « guerre » l'offensive russe en Ukraine. (Crédits : STRINGER)

« Le début de la fin de la guerre.» C'est qu'a déclaré Volodymyr Zelensky, de retour de Kherson, ville reprise aux Russes le weekend dernier. Sans doute aura-t-il été conforté par la décision des puissances membre de ce club, créé à l'origine pour gérer les questions économiques, de se mettre d'accord sur un projet de communiqué qui constate les répercussions négatives de la « guerre en Ukraine » et reprend à dessein le terme de « guerre » rejeté pour l'instant par Moscou qui évoque une « opération militaire spéciale ». Il précise que « la plupart des membres » « condamnent fermement » le conflit, juge « inadmissible » le recours ou la menace de recours à l'arme nucléaire. Il appelle à prolonger l'accord sur les exportations de céréales, négocié en juillet sous l'égide de la Turquie, qui a permis de livrer quelque 10 millions de tonnes de céréales ukrainiennes. Il arrive à échéance vendredi et Moscou laisse planer le doute sur ses intentions, faisant craindre des famines à l'ONU.

Tous les regards sont tournés vers la Chine

Hôte de l'événement, le président indonésien Joko Widodo, qui a formellement ouvert le sommet, a aussi appelé dans son discours d'ouverture à mettre fin à la guerre: « Nous ne devons pas diviser le monde en plusieurs camps. Nous ne devons pas laisser le monde basculer dans une nouvelle Guerre froide ». Mais c'est vers la Chine que sont tournés tous les regards. A la tribune du G20, Xi Jinping a appelé  à s' « opposer fermement » à une « instrumentalisation » des produits alimentaires et de l'énergie, dans une critique voilée à son allié russe. Il n'a cependant pas épargné les Occidentaux, réclamant la levée des sanctions, telles celles visant la Russie, ou leur demandant d'en faire plus pour limiter les effets des hausses des taux d'intérêt mises en œuvre ces dernières semaines face à l'envolée des prix. Lundi, le président américain Joe Biden, lors de son premier face-à-face avec Xi Jinping depuis son élection, avait obtenu l'accord de son homologue chinois sur le rejet de tout recours à l'arme nucléaire en Ukraine, repris dans le projet de communiqué.

Volodymyr Zelensky rebaptise le G20 en G19

Face à la menace russe, nombre de pays veulent renforcer leurs capacités militaires et le Premier ministre britannique Rishi Sunak est arrivé à Bali avec l'annonce d'une commande de cinq frégates de guerre, évoquant la « menace » russe. Une menace incarnée par ce que vivent depuis plus de six mois les Ukrainien. Volodymyr Zelensky  a été l'un des premiers à s'exprimer par visioconférence devant ce qu'il appelle le « G19 » », excluant la Russie. Dans la salle était pourtant présent le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, par lequel Vladimir Poutine s'est fait représenter. « Je suis convaincu qu'il est temps à présent que la guerre destructrice de la Russie s'arrête », a déclaré le président ukrainien, dans son habituel t-shirt kaki. Elle « doit et peut être arrêtée ». Il a détaillé son plan pour ramener la paix et « sauver des milliers de vies » : ne pas faire confiance à la Russie, ne tolérer « aucune excuse au chantage nucléaire » face aux « folles menaces » de Moscou et réaliser un échange total de prisonniers.

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ZOOM- Emmanuel Macron appelle Xi Jinping à « unir » leurs « forces » contre la guerre en Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi son homologue chinois Xi Jinping à « unir » leurs « forces » contre la guerre en Ukraine, soulignant que la « stabilité » du monde était aussi dans « l'intérêt » de la Chine. Il convient « d'unir nos forces pour répondre tout à la fois aux grands enjeux internationaux, vous avez évoqué celui du climat pour n'en citer qu'un et sans doute le plus prégnant, mais aussi aux crises internationales comme la guerre lancée par la Russie en Ukraine pour lesquelles le G20 constitue un format approprié », a-t-il lancé au début d'un entretien bilatéral en marge du sommet du G20 à Bali.

La Chine n'a pas condamné l'offensive russe en Ukraine lancée le 24 février et reste très réticente, tout comme nombre de pays du Sud, dont l'Indonésie, à critiquer Moscou, y compris au sommet du G20.

Le sommet du G20 doit « réduire les tensions, les écarts qu'il y a dans l'environnement international et nous permettre de bâtir ce qui je crois est de l'intérêt et de la Chine et de La France, c'est-à-dire une véritable stabilité, des éléments de coopération tangibles qui nous permettent de faire revenir la paix partout où le conflit s'est installé », a relevé le président français. Il doit aussi contribuer à « assurer la prospérité économique, en particulier pour nos classes moyennes, et le faire tout en réduisant les émissions (de CO2) et donc en gagnant la bataille pour le climat et la biodiversité », a-t-il dit.

Emmanuel Macron a insisté également sur sa « volonté de donner une nouvelle impulsion à la reprise des coopérations » avec la Chine, notamment sur le front du réchauffement climatique. Xi Jinping a appelé de son côté la France et l'Europe à œuvrer, au côté de la Chine, pour renforcer la « stabilité » dans le monde, sans citer toutefois la guerre en Ukraine.

« La Chine et la France, la Chine et l'Europe doivent faire en sorte que leur relation se développe sur les bons rails à long terme afin d'injecter de la stabilité et une énergie positive dans le monde », a souligné le dirigeant chinois.

Il s'est aussi dit prêt à « renforcer la coopération » de la Chine avec la France afin de « faire face ensemble aux enjeux globaux de sécurité énergétique, changement climatique (..) et de développement durable ».

Commentaires 4
à écrit le 16/11/2022 à 17:53
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Una fraction des réservistes russes ont été mobilisés contre une mobilisation générale d'enfants et de vieillard et adulte contre l'Ukraine. Je me demande qui aura les plus grosses conséquences démographiques sachant que les pays de l'est ont tendan...

à écrit le 15/11/2022 à 9:41
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Arreter la guerre et laisser au pouvoir les ukro banderistes continuer à assassiner les russophones? Poutine aura sacrifié ses soldats pour rien.

le 25/12/2022 à 21:48
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Biden protège les intérêts de son fils. Comme il l'a fait en chassant le procureur par un chantage.

à écrit le 15/11/2022 à 9:26
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« Le début de la fin de la guerre.» C'est qu'a déclaré Volodymyr Zelensky, de retour de Kherson. Faut savoir ,la semaine dernière ,il voulait reprendre la Crimée ,il a du être briefer entre temps .

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