Kiev réveillée au son des explosions, l'armée russe avance vers la capitale ukrainienne

L'armée ukrainienne a abattu vendredi matin au-dessus de la capitale Kiev un appareil ennemi qui s'est par la suite effondré contre un bâtiment résidentiel, lequel a pris feu, a déclaré un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur. La capitale ukrainienne a été ciblée par une attaque de missiles, a déclaré pour sa part le ministre des Affaires étrangères, Dimitro Kouleba. Un journaliste de Reuters a rapporté avoir entendu plusieurs séries d'explosions à Kiev, notamment juste avant l'aube.
(Crédits : CARLOS BARRIA)

Les habitants de Kiev ont été réveillés ce vendredi au son des explosions. Selon Via un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, Anton Herashchenko, les explosions entendues à Kiev aux premières heures de la journée correspondaient au bruit des défenses aériennes ukrainiennes faisant feu contre un avion de combat russe au-dessus de la capitale, qui s'est par la suite effondré contre un bâtiment résidentiel, lequel a pris feu.  Au moins huit personnes ont été blessées, ont indiqué les autorités municipales de Kiev. Selon le ministre des Affaires étrangères, Dimitro Kouleba, la capitale ukrainienne a été ciblée par une attaque de missiles.

"Horribles frappes russes sur Kiev. La dernière fois que notre capitale a vécu quelque chose de similaire remonte à 1941 lorsqu'elle était attaquée par les Nazis", a-t-il écrit sur Twitter.

Un journaliste de Reuters a rapporté avoir entendu plusieurs séries d'explosions à Kiev, notamment juste avant l'aube.

Zelensky se considère comme "la cible numéro une"

Alors que l'armée russe avance vers Kiev, le président ukrainien Volodimir Zelenski a promis vendredi de rester dans la capitale ukrainienne. S'exprimant dans un message vidéo, Volodimir Zelenski a prévenu que l'"ennemi m'a inscrit comme cible numéro une". "Ma famille est la cible numéro deux. Ils veulent détruire l'Ukraine politiquement en détruisant la tête de l'Etat", a-t-il ajouté.

"Je vais rester dans la capitale. Ma famille se trouve aussi en Ukraine", a déclaré le président ukrainien.

Les Etats-Unis et l'Ukraine accusent la Russie de vouloir saisir Kiev et renverser le gouvernement ukrainien, considéré par Moscou comme un pantin de Washington. L'armée russe a pris jeudi le contrôle de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, un site crucial situé à environ 90 kilomètres au nord de Kiev, sur la route la plus courte pour parvenir à la capitale ukrainienne depuis la Biélorussie, où Moscou a stationné des troupes.

A la question de savoir s'il était préoccupé par la sécurité de Volodimir Zelenski, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a répondu à la chaîne de télévision CBS: "A ma connaissance, le président Zelenski se trouve à son poste en Ukraine. Nous sommes bien sûr préoccupés par la sécurité de tous nos amis en Ukraine - représentants gouvernementaux et autres".

Volodimir Zelenski a déclaré vendredi que les affrontements ont fait 137 morts dans les rangs de l'armée et parmi les civils, ainsi que des centaines de blessés. Alors que l'Otan ne déploiera pas de troupes sur le sol ukrainien, il a décrété jeudi tard dans la nuit la mobilisation générale.

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La Russie a lancé jeudi contre l'Ukraine une offensive terrestre, aérienne et maritime à la suite d'une déclaration de guerre de son président Vladimir Poutine.  Plusieurs dizaines de personnes auraient été tuées depuis le début de l'offensive, tandis qu'environ 100.000 personnes ont pris la fuite, alors que des explosions et des échanges de tirs secouaient les grandes villes ukrainiennes.

Une offensive russe présentée par Vladimir Poutine présente l'offensive comme une "opération spéciale" destinée à empêcher l'Ukraine de commettre ce qu'il dénonce comme un "génocide" des russophones, des accusations balayées par les Occidentaux. Le chef du Kremlin voit aussi dans l'Ukraine un État illégitime occupant des terres appartenant historiquement à la Russie.

Sanctions

Face à cette attaque, les Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Canada et Australie ont dévoilé de nouvelles sanctions contre la Russie, en plus de celles annoncées plus tôt cette semaine lorsque Moscou a décidé de reconnaître l'indépendance de deux régions séparatistes du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, et d'y envoyer des troupes.  Réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne sont convenus d'un ensemble de nouvelles sanctions économiques contre la Russie décrites par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, comme "les plus sévères jamais prises" par le bloc.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait savoir dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'issue du sommet, que les sanctions européennes ciblaient "70% du marché bancaire russe et des entreprises publiques majeures, dont dans le secteur de la défense".

Emmanuel Macron déclaré qu'il s'était de nouveau entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine, à la demande de Volodimir Zelenski, décrivant cet échange comme "franc, rapide et direct". Il a dénoncé toutefois la "duplicité" du président russe.

Au cours d'une conférence de presse à Bruxelles, le président français a indiqué que Paris annoncerait ultérieurement des sanctions contre la Russie et allait accélérer son déploiement en Roumanie.

La Chine, elle, a été critiquée pour son refus de qualifier l'offensive russe d'invasion.

S'exprimant devant des journalistes à la Maison blanche, Joe Biden a déclaré que "toute nation approuvant l'agression flagrante de la Russie contre l'Ukraine sera salie par association". Le président américain a refusé de commenter directement la position de Pékin.

Il a annoncé de nouvelles sanctions américaines contre la Russie, dénonçant une "attaque préméditée" de Moscou qui doit en "supporter les conséquences".

Alors que la Russie est l'un des principaux producteurs mondiaux d'énergie, le conflit et les sanctions prises en conséquence auront un lourd impact économique à travers le monde, dans un contexte déjà compliqué par la sortie de la crise sanitaire du coronavirus.

Réunion du conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis et des pays de l'Otan ont envoyé des équipements militaires en Ukraine mais se gardent de déployer des troupes sur place par crainte de déclencher une guerre plus vaste L'Ukraine a besoin de "davantage d'armes pour poursuivre le combat", a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères. "Le nombre de chars d'assaut, véhicules blindés, avions et hélicoptères que la Russie a envoyés en Ukraine est inimaginable", a ajouté Dimitro Kouleba.

Il est prévu que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunisse ce vendredi pour se prononcer sur un projet de résolution condamnant l'invasion de l'Ukraine et demandant le retrait immédiat des troupes russes. La Russie dispose toutefois d'un droit de veto, en tant que membre permanent du Conseil

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Commentaires 2
à écrit le 26/02/2022 à 9:49
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Bon comme c est la guerre il va falloir enfin acheter les armes dont on a besoin et faire les réserves adéquat. Puis malheureusement pour nos enfants il est plus que temps de remettre en place le service militaire obligatoire sinon on manquera de ...

à écrit le 25/02/2022 à 10:41
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Mais ne vous en faites pas les sanctions internationales contre la Russie sont terribles ! Tellement qu'ils n'en ont absolument rien à faire. L'empire des faibles.

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