Une fusée chinoise Longue Marche-5B s'est désintégrée au-dessus de l'océan Indien

Un segment de la fusée spatiale chinoise lancée dimanche dernier a fait son retour non contrôlé dans l'atmosphère ce samedi et s'est désintégré au-dessus de l'océan Indien. Cette fusée n'a pas été conçue pour contrôler sa descente d'orbite. En 2020, des débris d'une autre fusée de ce type s'étaient écrasés sur des villages en Côte d'Ivoire, provoquant des dégâts, mais sans faire de blessés.
(Crédits : DR)

De quoi créer de nouvelles tensions entre Washington et Pékin. Un segment de la fusée spatiale chinoise lancée dimanche dernier a fait son retour non contrôlé dans l'atmosphère ce samedi et s'est désintégré au-dessus de l'océan Indien et des responsables américains reprochent à Pékin de ne pas avoir partagé ses informations sur cette descente potentiellement dangereuse. C'est d'ailleurs l'armée américaine qui a annoncé le retour dans l'atmosphère de la fusée chinoise. La fusée Longue Marche-5B n'a pas été conçue pour contrôler sa descente d'orbite, ce qui, comme lors des lancements précédents, a suscité des critiques.

En 2020, des débris d'une autre Longue Marche s'étaient écrasés sur des villages en Côte d'Ivoire, provoquant des dégâts, mais sans faire de blessés.

La Chine "n'a pas donné d'informations précises sur la trajectoire de leur fusée Longue Marche-5B", a ainsi tweeté samedi le patron de la NASA, Bill Nelson.

"Toutes les nations menant des activités spatiales devraient respecter des pratiques exemplaires" car la chute d'objets de cette taille "présente des risques importants de provoquer des pertes humaines ou matérielles", a-t-il ajouté soulignant que le partage d'informations était "essentiel" pour "une utilisation responsable de l'espace et pour assurer la sécurité des personnes ici sur Terre".

L'entrée dans l'atmosphère dégage une immense chaleur et entraîne des frictions, des segments peuvent alors brûler et se désintégrer, mais les plus gros engins, comme la Longue Marche-5B, peuvent ne pas être entièrement détruits.  Leurs débris peuvent alors atterrir à la surface de la terre et causer des dommages et faire des victimes, même si ce risque est faible, la planète étant recouverte à 70% d'eau.

Dans un communiqué publié sur son profil officiel WeChat, l'Agence spatiale chinoise a donné les coordonnées de l'impact:  dans la mer de Sulu, à environ 57 kilomètres au large de la côte Est de l'île de Palawan aux Philippines.

"La plupart de ses dispositifs ont été détruits" pendant la descente, a déclaré l'agence au sujet de la fusée d'appoint, qui a été utilisée dimanche dernier pour lancer le deuxième des trois modules dont la Chine avait besoin pour compléter sa nouvelle station spatiale Tiangong, qui devrait être pleinement opérationnelle d'ici la fin de l'année.

L'agence spatiale malaisienne a pour sa part dit avoir détecté des débris de la fusée en train de brûler avant de tomber dans la mer de Sulu, au nord-est de l'île de Bornéo.

"Les débris de la fusée ont pris feu en entrant dans l'espace aérien terrestre et le mouvement des débris en feu a également traversé l'espace aérien malaisien et a pu être détecté dans plusieurs zones, notamment en traversant l'espace aérien autour de l'État du Sarawak", a-t-elle détaillé.

Le géant asiatique investit des milliards d'euros depuis plusieurs décennies dans son programme spatial.   La station spatiale Tiangong est l'un des joyaux de ce programme. La Chine a envoyé son premier astronaute dans l'espace en 2003. Elle a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2021, elle a fait atterrir un petit robot sur Mars et elle prévoit d'envoyer des hommes sur la Lune à l'horizon 2030.

La Nasa a détaillé mercredi comment une trentaine d'échantillons de roche martienne devraient être rapportés sur Terre en 2033, un plan qui comprend désormais l'envoi de deux nouveaux hélicoptères sur la planète rouge. Le rover Perseverance, qui a atterri sur Mars il y a un an et demi, a déjà collecté 11 échantillons de roche. Mais les rapporter sur Terre pour pouvoir les étudier en détail, en quête de traces de vie ancienne, s'avère être une mission complexe, nécessitant de multiples étapes.

Jusqu'ici, la Nasa prévoyait l'envoi sur Mars d'un autre rover, qui serait allé chercher les échantillons déposés par Perseverance pour les emporter jusqu'à un atterrisseur. Sur ce dernier se trouvera une mini-fusée, prête à faire décoller les prélèvements en orbite, en 2031.

Finalement, ce deuxième rover n'existera tout simplement pas. A la place, Perseverance, qui a démontré ses bonnes performances, rejoindra lui-même directement la fusée (nommée Mars Ascent Vehicle).

Les échantillons seront récupérés sur Perseverance à l'aide d'un bras robotique, construit par l'Agence spatiale européenne (ESA), et intégré à l'atterrisseur comme précédemment prévu.

Mais la prudence étant toujours de mise, une solution de repli a été prévue au cas où Perseverance se retrouverait immobilisé.

L'atterrisseur, qui doit décoller à l'été 2028 et arriver sur Mars au milieu de l'année 2030, emportera ainsi sur son dos (en plus de la mini-fusée et du bras robotique) deux petits hélicoptères.

Un premier hélicoptère, nommé Ingenuity, se trouve déjà sur Mars. Ses performances ont dépassé toutes les attentes : il a déjà effectué 29 vols, au lieu des cinq initialement prévus.

Les deux nouveaux hélicoptères seront un peu plus lourds, équipés de roues pour pouvoir également se déplacer au sol, et d'un petit bras leur permettant de récupérer les échantillons, qui peuvent peser jusqu'à 150 grammes.

Dans ce cas de figure, ceux-ci seraient largués au sol par Perseverance, récupérés par les hélicoptères et déposés au pied de l'atterrisseur en quelques jours. Ils seraient là aussi récupérés par le bras robotique, pouvant s'étendre jusqu'à deux mètres, pour être placés dans la mini-fusée.

Une fois dans l'espace, les échantillons seront finalement transférés dans un orbiteur préalablement positionné autour de Mars, et dont le décollage depuis la Terre est lui prévu en 2027. Une fois la cargaison récupérée, cet orbiteur reprendra le chemin de la Terre pour venir atterrir dans le désert de l'Utah, en 2033.

Perseverance transporte au total 43 tubes. Une dizaine seront déposés prochainement sur le sol martien afin de constituer une réserve de secours. La trentaine d'autres seront ceux destinés à être récupérés.

(AFP)

Commentaires 5
à écrit le 31/07/2022 à 23:31
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Conseil de lecture : ne manquez pas de lire "Terres rares" de Jean Tuan chez C.L.C. Éditions. Un néo-polar épicurien et érudit qui dévoile certaines menaces que la Chine fait peser sur le monde. Lecture édifiante et distrayante ! Disponible en libr...

à écrit le 31/07/2022 à 20:05
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On notera qu'il y a obligation en Europe de prévoir une rentrée contrôlée pour tout ce que l'on envoie en orbite.....

à écrit le 31/07/2022 à 10:40
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L'article commence sur des critiques nauséeuse, mélangeant grassement technique ( personne ne " contrôle " ses retombées spatiales ) et communication ( comme si seuls les occidentaux communiquaient.. ), pour s'étendre longuement et indéfiniment sur u...

le 01/08/2022 à 14:19
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@bourrage de crâne Vous dites justement "rediffusé en flux dans les médias, qui bien sûr ne relisent rien, ne contrôlent rien...". Je me permettrais d'ajouter à propos des médias "et qui n'y comprennent rien!".

à écrit le 31/07/2022 à 8:26
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Bonjour, le monde se lance à la conquête de l'espace, nouvelle répartition de puissance et de richesse... l'Europe ne fait pas grand chose sur le sujets. Bien sûr ils ne faut pas le dire....

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