Allemagne  : l'inflation a reculé à 2,2% en mars, son plus bas niveau depuis mai 2021

Comme attendu, l'inflation en Allemagne a reculé à 2,2% sur un an en mars, à son plus bas niveau depuis mai 2021. Pour la première fois depuis février 2015, les prix des aliments ont baissé sur un an.
En Allemagne, les salaires réels devraient augmenter et soutenir la reprise de la consommation.
En Allemagne, les salaires réels devraient augmenter et soutenir la reprise de la consommation. (Crédits : MICHELE TANTUSSI)

Comme en France, l'Allemagne a connu du répit sur le front de l'inflation en mars. L'indice des prix à la consommation a perdu 0,3 point de pourcentage par rapport au mois de février, a indiqué dans un communiqué l'institut fédéral de statistique Destatis, confirmant des chiffres dévoilés fin mars. Sur un mois, l'inflation atteint 0,4%, comme en février.

« La situation des prix de l'énergie et de l'alimentation a atténué le taux d'inflation pour le deuxième mois consécutif », a commenté Ruth Brand, présidente de Destatis, dans un communiqué. Pour la première fois depuis février 2015, les prix des aliments ont baissé sur un an.

Une multiplication des conflits liée à l'inflation

Une bonne nouvelle pour la première économie européenne : l'Allemagne a été confrontée à une multiplication des conflits dans différentes branches professionnelles, alors que l'inflation élevée a entamé le pouvoir d'achat des salariés.

Les transports ont été particulièrement affectés par ces mouvements sociaux. Après un conflit très tendu de plusieurs mois, la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn était parvenue fin mars à un accord avec le syndicat GDL. Il permettra aux conducteurs de train d'obtenir une réduction progressive de leur temps de travail de 38 à 35 heures par semaine d'ici 2029. Le personnel navigant de Lufthansa, lui, a obtenu une augmentation salariale de 16,5%, après un bras de fer de plusieurs mois avec la direction ayant provoqué des grèves et des annulations de vols, selon un accord annoncé jeudi.

Au global, les salaires réels devraient augmenter et soutenir la reprise de la consommation, mais sans que le pouvoir d'achat retrouve avant le deuxième trimestre 2025 le niveau d'avant la flambée de l'inflation, dans la foulée du déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. A noter d'ailleurs, pour l'année 2025, les prévisions de croissance des instituts sont pratiquement inchangées, à 1,4% (contre 1,5% auparavant

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 Servant de référence à la BCE, l'indice global des prix harmonisé a aussi décéléré en Allemagne au mois de mars, à 2,3% sur un an, se rapprochant toujours plus de l'objectif à terme de 2%. C'est dans ce contexte porteur que la Banque centrale européenne (BCE) a préparé le terrain jeudi à une première baisse de taux d'intérêt, actuellement à leur plus haut historique.

A moins d'une résurgence surprise de l'inflation durant le printemps, les conditions seront réunies pour une baisse des taux lors de la prochaine réunion de l'institut monétaire en juin, a expliqué en substance sa présidente Christine Lagarde. La BCE serait ainsi prête à réagir plus vite que la Fed américaine, confrontée elle à une inflation aux Etats-Unis qui a accéléré en mars, à 3,5% sur un an, selon l'indice CPI.

Les exportations allemandes ont reculé de 2% en février

Les exportations allemandes ont reculé de 2% sur un mois en février, bien plus que prévu, montrant une nouvelle fois la fragilité de la première économie européenne, selon des chiffres officiels publiés en début de semaine. Au total, l'Allemagne a exporté en février pour 132,9 milliards d'euros, a annoncé l'Office des statistiques Destatis.  Ces chiffres dépassent les pronostics d'un panel d'analystes sondé par Factset qui limitait le déclin à 0,25%.

Les importations ont, pour leur part, augmenté de 3,2% en février sur un mois, atteignant 111,5 milliards d'euros, ce qui a contribué à ramener l'excédent commercial à 21,4 milliards d'euros en février, une contraction d'un peu plus de 6 milliards d'euros par rapport à janvier. Le déclin des exportations s'explique principalement par une chute de 3,9% en direction des voisins européens, tandis que celles vers la Chine ont reflué de 0,6%. Les Etats-Unis restent la principale destination des produits allemands, avec une hausse de 10,2%.

(Avec AFP)

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