Aucune interdiction de la pêche de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées par l'UE

Aucune interdiction de l'utilisation du chalut et de la pêche de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées par l'Union européenne à ses Etats membres, a annoncé dimanche le secrétaire d'Etat chargé de la Mer, Hervé Berville.
(Crédits : Reuters)

Le Commissaire européen à l'Environnement et à la Pêche Virginijus Sinkevicius « a confirmé qu'il n'imposerait pas une interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées, ni en 2024, ni en 2030 », a déclaré M. Berville, cité dans un communiqué.

Le secrétaire d'Etat a rencontré dimanche à Bruxelles le Commissaire européen, accompagné de représentants des pêcheurs français vivement inquiets pour l'avenir de leur filière devant la perspective d'une une telle mesure, estimant avoir déjà consenti des efforts importants pour préserver la biodiversité et les écosystèmes marins.

Le plan d'action pour une pêche durable présenté par la commission « propose seulement des orientations aux Etats membres » a rappelé le Commissaire cité par le ministre français, soulignant que « la France ne sera donc pas contrainte de prendre des mesures d'interdiction ».

Dans une lettre adressée à tous les pêcheurs de France vendredi, le secrétaire d'Etat avait salué les efforts qu'ils déploient depuis plusieurs années en faveur d'une « gestion contraignante et exigeante » des ressources halieutiques.

Plus de la moitié des stocks de poissons sont exploités durablement aujourd'hui en France contre « 11% seulement » il y a 20 ans, a-t-il relevé.

"Plus de pêche, plus de poisson"

Le Comité national des pêches avait appelé jeudi et vendredi à une opération inédite « filière morte », avec des bateaux restés à quai, des criées à l'arrêt tout comme la transformation du poisson pour exiger des réponses à une série d'attaques fragilisant le secteur, déjà échaudé depuis la crise du Brexit.

Des manifestations musclées ont eu lieu à Rennes ou Lorient tout comme des blocages à Boulogne pour protester contre une réglementation européenne accusée de « mettre au ban des métiers, des traditions, des économies, et finalement le patrimoine humain ».

Pour la Bretagne, « tous les ports et les navires sont à l'arrêt », avait indiqué Jacques Doudet, secrétaire général du comité régional des pêches de Bretagne. A Brest, les pêcheurs avaient prévu de marcher sur la criée et les quais pour distribuer des tracts. Des rassemblements étaient prévus à Saint-Malo et vendredi à Lorient. Cette opération inédite a lieu dans un climat de tensions jamais vu depuis la crise du Brexit.

Les professionnels dénoncent des « réglementations européennes inadaptées », notamment l'interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées d'ici 2030, et la décision du Conseil d'Etat imposant d'ici six mois la fermeture de certaines zones de pêche en Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne.

Au Havre, des chalutiers bloquaient l'accès à l'avant-port et au chenal, selon la préfecture qui indique qu'une cinquantaine de marins-pêcheurs bloquaient également un rond-point devant le siège havrais de la direction territoriale d'Haropa. Une opération de tractage avait également lieu sur le pont de Normandie.

A Boulogne-sur-Mer, principal port français, la mobilisation a démarré dimanche dernier avec le blocage du port, et la criée a fermé dès mardi.

(avec l'AFP)

Commentaires 3
à écrit le 04/05/2023 à 15:39
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Les pêcheurs sont en train de se tirer un harpon dans le pied. Et nous aussi (surtout nos braves politiques et leur vision electoraliste de la société). On fera comment lorsqu'il n'y aura plus de vivant dans la mer ?

à écrit le 03/04/2023 à 9:38
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Qu'elle belle absence de courage politique, préserver les ressources c'est aussi préserver la pêche. On le constate partout il faut des zones où la nature reste tranquille et sans exploitation humaine. Les pêcheurs ont tout à gagner à s'organiser...

à écrit le 02/04/2023 à 23:08
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Ne me dites pas qu'après les motos, qu'après les quads, ils vont maintenant se mettre au jet ski, pour défendre les zones de pèches des pèchous ?

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