Crise énergétique : l'Allemagne va amarrer son premier terminal méthanier flottant

Le « Hoegh Esperanza » doit accoster à Wilhemshaven dans les prochains jours, chargé d'une quantité GNL nigérian qui sera ensuite envoyé dans le réseau allemand. Le bateau, qui s'amarrera pour plusieurs années au port méthanier GNL de cette ville au bord de la mer du Nord, est le premier équipement de ce type dont va disposer l'Allemagne. Cette dernière, très dépendante du gaz russe jusqu'au déclenchement de la guerre en Ukraine, voit dans le GNL une alternative pour faire face à la crise énergétique.
L'Allemagne mise sur le GNL pour répondre à la crise énergétique causée par le déclenchement de la guerre en Ukraine entraînant la fin des livraisons de gaz russe au pays.
L'Allemagne mise sur le GNL pour répondre à la crise énergétique causée par le déclenchement de la guerre en Ukraine entraînant la fin des livraisons de gaz russe au pays. (Crédits : Reuters)

L'Allemagne trouve des solutions pour faire face à la crise énergétique qu'elle traverse. Et cela passe d'abord par un approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) afin de pallier le manque de gaz russe dont elle était largement dépendante, à 55%, avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Depuis septembre, les livraisons de l'hydrocarbure ont d'ailleurs pris fin. En contrepartie, Berlin reçoit déjà du GNL via la Belgique, les Pays-Bas ou la France moyennant un coût de transport très élevé, mais le pays, contrairement à d'autres Etats européens, ne dispose d'aucun équipement de ce type, ni en mer ni à terre.

Ce à quoi elle va pouvoir remédier puisqu'elle se prépare à accueillir son premier terminal méthanier flottant chargé de GNL, ont annoncé les autorités, vendredi. Le « Hoegh Esperanza » doit accoster à Wilhemshaven dans les prochains jours, chargé d'une quantité GNL nigérian équivalant « à la consommation de 50.000 foyers pendant un an », a déclaré une porte-parole du ministère de l'Economie.

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Le gaz sera ensuite envoyé dans le réseau allemand, dès le « 22 décembre », a précisé vendredi à l'AFP l'énergéticien Uniper, qui gère le terminal. Ce bateau de type FSRU (unité flottante de stockage et de regazéification) qui navigue actuellement au large de la Bretagne, selon le site Marine Traffic, s'amarrera pour plusieurs années au port méthanier GNL de cette ville au bord de la mer du Nord.

La plateforme pour l'accueillir, construite au pas de charge en quelques mois à peine, sera inaugurée en présence du chancelier Olaf Scholz le 17 décembre. Ce premier terminal GNL en Allemagne pourra fournir chaque année l'équivalent de 20% de ce que représentaient les importations de gaz russe, dont l'Allemagne était dépendante.

Ce n'est pas le seul projet mené de front par l'exécutif allemand qui, à la veille de l'hiver, entend préserver la sécurité énergétique des ménages du pays, mais aussi de l'industrie, très gourmande en gaz. Il a donc débloqué trois milliards d'euros pour louer des navires FSRU. Cinq projets au total ont été lancés à grand frais cette année par le gouvernement. Deux projets privés vont également voir le jour, dont un terminal à Lubmin (nord) qui doit ouvrir ce mois-ci.

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Accord sur le long terme avec le Qatar

En outre, le 30 novembre dernier, le Qatar a annoncé la signature de deux accords avec la compagnie américaine ConocoPhilips sur l'exportation de GNL vers l'Allemagne pour une durée d'au moins quinze ans. « Jusqu'à 2 millions de tonnes de GNL par an » seront fournies au terminal gazier en cours de construction à Brunsbuntell, dans le nord de l'Allemagne, avait précisé le ministre qatari de l'Energie, Saad Sherida Al-Kaabi. Mais ces livraisons ne débuteront qu'en 2026 et le volume restera toutefois bien faible par rapport aux besoins de l'Allemagne. Deux millions de tonnes de GNL correspondent, en effet, à environ 2,7 milliards de mètres cubes de GNL par an. Or, juste avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Russie livrait annuellement 55 milliards de mètres cubes via le gazoduc Nord Stream 1. En outre, le pays a consommé près de 90,5 milliards de mètres cubes en 2021.

Le pays n'est donc pas encore parvenu un contrat significatif avec un fournisseur de GNL et demeure exposé à la volatilité des marchés spot de court terme, ce qui contribue à la flambée des prix du gaz pour les ménages et entreprises. Selon le comparateur Check24, un ménage allemand moyen payait entre septembre et novembre 128% de plus sur un an pour chauffer sa maison au gaz. Pour soutenir les particuliers, le chancelier allemand a annoncé, le 29 septembre, mettre sur la table une enveloppe de 200 milliards d'euros pour plafonner les prix de l'énergie. « Les prix doivent baisser (...), le gouvernement allemand va tout faire pour les faire baisser » aussi bien pour les ménages que pour les entreprises, avait-il déclaré lors d'une conférence de presse à Berlin.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 12/12/2022 à 16:29
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Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 12/12/2022 à 16:24
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Lula, oh Lula, oh Lula oh Lula. Vous avez bien raison d'évoquer ce morceau du groupe de rock anglais The Kinks. Mais quel rapport avec la déforestation ?! les paroles évoquaient la galère d'un jeune travesti...

à écrit le 12/12/2022 à 16:23
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