Inflation : cinquième mois consécutif de baisse dans la zone euro

Le taux d'inflation annuel au sein de la zone euro a reculé pour le cinquième mois consécutif en mars à 6,9% sur un an. Une nette baisse par rapport au chiffre de 8,5% atteint en février, mais qui ne saurait masquer des prix alimentaires toujours en hausse. De son côté, le taux de chômage est resté stable en février dans la zone euro à 6,6% de la population active, toujours à son plus bas.
L'inflation est en baisse dans la zone euro pour le cinquième mois consécutif.
L'inflation est en baisse dans la zone euro pour le cinquième mois consécutif. (Crédits : Regis Duvignau)

La tendance se confirme en Europe. Le taux d'inflation annuel au sein de la zone euro (les vingt pays à avoir adopté la monnaie unique) a reculé en mars pour le cinquième mois consécutif, à 6,9% sur un an, après 8,5% en février, grâce à l'accalmie des prix de l'énergie, selon Eurostat. Des chiffres désormais bien loin du sommet atteint en octobre, à 10,6%, après un an et demi de hausse ininterrompue, accélérée par la guerre en Ukraine.

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Cette baisse de mars est plus forte que ne le prévoyaient les analystes, les experts interrogés par Factset et Bloomberg tablant sur 7,1%.

« Pas de compromis entre la stabilité des prix et la stabilité financière »

Toutefois, ce bon résultat ne saurait masquer la hausse continue des prix alimentaires. « Les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) ne vont pas trop s'attarder sur le taux global et vont plutôt s'inquiéter de la hausse de l'inflation sous-jacente », c'est-à-dire qui exclut les prix instables de l'alimentation et de l'énergie, a ainsi commenté Jack Allen-Reynolds, analyste chez Capital Economics.

Et la hausse de cette inflation sous-jacente à 5,7% pourrait pousser la BCE à remonter encore ses taux, comme elle l'a encore annoncé le 16 mars dernier avec un relèvement de 50 points de base« Je pense qu'il n'y a pas de compromis (à faire) entre la stabilité des prix et la stabilité financière », avait alors déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, lors d'une conférence de presse, estimant que la décision de l'institution d'augmenter à nouveau de 0,50 point de pourcentage ses taux directeurs en « est la preuve ».

Le resserrement de la politique monétaire opéré par la BCE n'est toutefois pas sans conséquence. Le risque est qu'elle freine trop brutalement l'économie, en restreignant les crédits, et déstabilise le secteur bancaire après la faillite de la banque américaine SVB et le sauvetage de Credit Suisse.

Même phénomène en France et en Italie

En France également, malgré une baisse de l'inflation générale en mars, les prix alimentaires ont continué de grimper. La hausse s'est, en effet, de nouveau accélérée pour atteindre 15,8% sur un an en mars, selon l'Insee, contre 14,5% sur un an en février et 13,3% en janvier.

De même, en Italie, la hausse des prix à la consommation a continué à ralentir nettement en mars, passant à 7,7% sur un an, contre 9,1% en février, selon des données provisoires publiées ce vendredi par l'Institut national de la statistique (Istat). Mais les produits alimentaires non transformés (de +8,7% à +9,3%) ont accéléré leur hausse, tout comme les prix des services culturels et de soins à la personne (de +6,1% à +6,3%) et du tabac (+1,8% à +2,5%). Seuls les tarifs des produits alimentaires transformés ont légèrement freiné leur hausse, qui a atteint 15,3% contre 15,5% en février.

Le taux de chômage stable en février

Sur le front du chômage, le taux est resté stable en février dans la zone euro à 6,6% de la population active, selon les données d'Eurostat publiées ce vendredi. Il est en baisse de 0,2 point par rapport à février 2022. L'indicateur se situe à son plus bas niveau depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série en avril 1998. Le chiffre de janvier a été revu après avoir été d'abord annoncé à 6,7%.

Le taux de chômage des pays partageant la monnaie unique avait fortement chuté à partir de mi-2021, grâce à la forte reprise post-Covid qui a succédé à une récession historique. Mais il stagne ou reflue seulement légèrement ces derniers mois.

Pour l'ensemble de l'UE, il a atteint 6% en février, en baisse de 0,1 point sur un mois et de 0,2 point sur un an. Au total, quelque 13,12 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'UE en février au sein des vingt-sept Etats membres, dont 11,14 millions parmi les vingt pays partageant la monnaie unique.

Globalement, le marché du travail résiste plutôt bien au net ralentissement de la croissance, provoqué par la guerre en Ukraine, et à la flambée de l'inflation. L'économie européenne a réussi à échapper à une récession cet hiver, mais la croissance s'annonce très faible en 2023.

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Le taux de chômage à 12,8% en Espagne

Dans le détail, le taux de chômage a légèrement baissé en France, à 7% (-0,1 point par rapport à janvier). Il est resté stable en Allemagne, à 2,9%.

Outre l'Allemagne, les taux les plus bas de l'UE ont été enregistrés en République tchèque (2,4%) et en Pologne (2,8%). Le plus élevé a été relevé en Espagne (12,8%) et en Grèce (11,4%).

Les données d'Eurostat sont basées sur la définition du chômage du Bureau international du travail (BIT). Sont considérées comme chômeurs les personnes sans emploi qui ont activement cherché du travail au cours des quatre semaines précédentes et sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux prochaines semaines.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 31/03/2023 à 15:22
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La baisse des jets privés et des yachts peut-être mais pas des taxes et impôts divers ...

à écrit le 31/03/2023 à 14:41
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ce matin mon lait en bouteille a pris 12% a produit identique par rapport a la semaine dernière .

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